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Bienne

Une solidarité née des cendres

La famille Grosjean a abandonné tous ses biens dans l’incendie qui a ravagé son logement le 21 février dernier. Pour leur venir en aide, une cagnotte solidaire a été créée.

La maison de la famille Grosjean est désormais inhabitable, car elle a été passablement ravagée par les flammes. Yann Staffelbach

Julie Gaudio

«Nous avons tout perdu, mais nous sommes sains et saufs.» Un mois après l’incendie qui a ravagé sa maison à la rue de Mâche (Le JdJ du 22.02.2021), Stéphanie Grosjean garde le sourire et préfère souligner les aspects positifs. «Mes parents, mon mari, mes trois enfants et mes deux chiens ont tous pu être sauvés. L’issue est plutôt heureuse, malgré tout, car il n’y a pas eu de décès», ajoute la Biennoise.

A écouter Stéphanie Grosjean relater les faits qui se sont déroulés dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 février, l’issue aurait en effet pu être fatale. «L’incendie s’est déclaré vers 4h du matin et il était déjà très avancé à l’étage inférieur lorsque l’alarme nous a réveillés, mon mari et moi, qui dormions au dernier étage.» Ayant laissé leurs téléphones  respectifs plus bas, Stéphanie Grosjean et son mari n’ont pas pu prévenir tout de suite les secours. «Nous étions pris comme des rats!» image-t-elle. Le couple et ses enfants sont parvenus malgré tout à avertir les pompiers et la police, qui se sont dépêchés sur place. Entre-temps, Stéphanie Grosjean, en tentant d’échapper à la fumée, a perdu connaissance et est tombée de sa fenêtre, pour atterrir sur le balcon du premier étage, sept mètres plus bas, selon ses estimations.

Sortie de l’hôpital après y avoir été admise durant plusieurs semaines, Stéphanie Grosjean confie aujourd’hui sentir son corps «un peu cassé de partout», même si aucune fracture grave n’a été constatée. «J’ai aussi quelques problèmes aux poumons, la voix raillée et des cicatrices sur le visage, mais rien de grave», assure-t-elle.

Une vie en mode camping

La cause de l’incendie n’est pas encore déterminée et Stéphanie Grosjean ne peut pas trop en dévoiler, car une enquête a été ouverte par la police cantonale bernoise. La Biennoise glisse tout de même qu’il s’agirait, selon elle, «d’un accident, ayant pour origine un problème technique».

Sains et saufs désormais, les Grosjean ont tous à peu près repris une vie «normale». «Mes trois enfants, de 15, 14 et 10ans, sont retournés à l’école. Ils vont bien, même s’ils ont inhalé un peu de fumée lors de l’incendie», raconte Stéphanie.

La mère de famille n’a en revanche pas pu reprendre son travail d’animatrice du groupe de jeux «Les Galopins», destinés aux enfants de 2 à 4 ans, en raison notamment de ses séquelles. Mais aussi parce qu’elle exerçait, avec une autre Biennoise, dans un local attenant à son petit immeuble, qui lui sert aujourd’hui d’habitation. «Tout a brûlé, les logements sont inhabitables, mais il reste juste le local des ‹Galopins› et le camping-car dans le jardin, où vivent notamment mes parents», détaille Stéphanie Grosjean. «On se débrouille», résume-t-elle, sans se départir de son sourire.

Touchés par cette situation, Sylvain Messerli et sa femme, habitants du quartier et parents d’enfants ayant fréquenté «Les Galopins», ont lancé au début du mois une campagne de financement participatif pour venir en aide à la famille Grosjean. «Nous avons trouvé que les deux responsables des ‹Galopins› ont été vraiment très gentilles avec nos enfants, et nous voulions leur rendre la pareille», justifie Sylvain Messerli.

Entraide appréciée

Les 10 000 francs qu’ils espèrent récolter d’ici juillet permettraient aux Grosjean de rénover la salle du groupe de jeux, et de soutenir les travaux de réhabilitation du bâtiment. Plus de 40% de ce montant a déjà été atteint. «Même si l’assurance doit bientôt nous dédommager, en attendant, nous n’avons plus rien. Mon mari est sorti de l’hôpital en slip et en peignoir!», souligne Stéphanie Grosjean, riant à cette évocation, sans perdre son sérieux.  «Le choc a vraiment été violent. Nous n’avions même plus nos cartes bancaires pour retirer de l’argent, ou nos cartes d’identité.»

Stéphanie Grosjean se dit néanmoins touchée par le grand élan de solidarité qui est né après l’incendie. «Beaucoup de gens se sont proposés pour nous aider et je les remercie vraiment, de même que le chef de la police de la Ville, et celui des pompiers de Bienne.»

Informations et campagne de financement participatif à retrouver sur la plateforme Gogetfunding.

Mots clés: Bienne, Mâche, Incendie, Maison

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