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Ski alpin

Une gestion du risque maîtrisée à merveille

Amélie Klopfenstein vient d’achever une saison pleine, avec un titre de championne de Suisse, un premier succès lors d’une course FIS et plusieurs podiums. L’hiver prochain, la Neuvevilloise bataillera en Coupe d’Europe.

Amélie Klopfenstein croquée lors d’un slalom FIS, le 29 décembre à Lenzerheide (photo Loris Kaufmann)

Christian Kobi

Un portillon de départ, des dizaines de portes à franchir et, quelques centaines de mètres plus bas, le verdict du chronomètre, implacable. Entre la volonté de terminer une course à tout prix et celle de jouer pour la gagne, il y a la gestion du risque. Si difficile à cerner, si difficile à apprivoiser. «Dans l’ensemble, j’ai l’impression d’avoir bien réussi à gérer ce paramètre cet hiver, même si je pourrais encore prendre davantage de risques sur certains passages techniques», admet Amélie Klopfenstein au moment d’analyser son exercice 2020/21.

Incontestablement, la Neuvevilloise de 18 ans est devenue plus mature, plus sûre d’elle. «La saison passée, il m’arrivait souvent de sortir après une bonne manche. Cette saison, j’ai vraiment pu gagner en régularité en alignant plusieurs courses à un bon niveau», savoure-t-elle. Le fruit d’un travail entamé l’été dernier, dès les premiers entraînements sur les glaciers valaisans. «Comment on travaille la constance? D’abord sur les skis, en partant avec l’objectif d’arriver le plus souvent en bas, puis en prenant de plus en plus de risques. C’est cet équilibre délicat qu’il faut essayer de trouver.»

Gros progrès en slalom
Un équilibre que la skieuse du SC Romand Bienne maîtrise désormais bien. Les chiffres parlent pour elle: en 38 départs cet hiver, elle n’a connu l’élimination qu’à six reprises (contre 12 sorties en 40 courses en 2019/2020). Mieux: elle ne s’est pas contentée «d’arriver en bas», elle a aussi régulièrement trusté les premières places. A l’image de son titre de championne de Suisse élites en slalom, acquis en novembre à Diavolezza, ou de sa première victoire lors d’une course FIS, en janvier à Schwende Horn. Six autres podiums et plusieurs tops 4 ou 6 viennent compléter le tableau.

Sans surprise, c’est en géant et surtout en slalom qu’Amélie Klopfenstein a obtenu ses meilleurs résultats, deux disciplines techniques sur lesquelles elle a décidé de mettre l’accent au détriment du super-G, moins sa tasse de thé. «J’ai pu abaisser mes points FIS, spécialement en slalom (réd: où elle est passée de 456e à la 161eplace mondiale). C’était l’un de mes principaux objectifs», déclare celle qui, dans son ensemble, tire «un bilan vraiment très positif» de la saison qui vient de se terminer.

Du côté des déceptions, la triple médaillée des Jeux olympiques de la jeunesse 2020 cite du bout des lèvres les Mondiaux juniors, où elle a pris la 12e place en slalom et la 17e en géant. «J’étais trop stressée, j’aurais pu faire mieux en skiant de manière plus libérée. Mais cela a malgré tout été une belle expérience pour moi. Avec mes 18 ans, j’étais l’une des plus jeunes», rappelle-t-elle. A l’avenir, elle aura encore deux occasions de participer à ces joutes mondiales juniors, ce qui laisse augurer de belles perspectives et de réelles chances de médailles.

Le top 30 dans le viseur
Pour Amélie Klopfenstein, la prochaine étape se nomme Coupe d’Europe. Cette saison, elle ne s’est élancée dans l’antichambre de la Coupe du monde qu’à deux reprises, les 21 et 22 janvier à Gstaad, en slalom. Pour un résultat mitigé: un 46e rang et une élimination. «C’était compliqué, car j’ai dû partir avec des dossards élevés et composer avec des pistes déjà fortement dégradées. Dans ces conditions, cela ne servait pas à grand-chose de prendre part à d’autres Coupes d’Europe, raison pour laquelle on a décidé avec mes entraîneurs de continuer à privilégier les courses FIS.»

Les bons résultats obtenus lors ces épreuves FIS – avec notamment un 2e rang à Hoch-Ybrig, le 9 avril, pour terminer la saison – lui permettront de convoiter de meilleurs dossards dès la reprise des compétitions, en novembre prochain. «L’idée sera de prendre part à la Coupe d’Europe dès le début et d’essayer de marquer des points en entrant dans le top30», se projette-t-elle.

Un objectif dans ses cordes. Qu’elle franchira, comme à son habitude, sans pression et avec la maturité qui la caractérise.
 

De retour sur les bancs d’école
Amélie Klopfenstein a bouclé son exercice 2020/21 à Hoch-Ybrig, dans le canton de Schwytz, en prenant part à quatre courses FIS entre le 6 et le 9 avril. Elle y a décroché quatre bons résultats (2e et 7e en slalom, 4e et 7e en géant) qui résument parfaitement sa brillante saison. «C’est bien pour le moral de terminer sur une bonne note, cela donne de l’énergie pour la suite», souligne la Neuvevilloise de 18 ans, dont le programme ces prochaines semaines sera rythmé par les répétitions et les examens. «Comme j’étais souvent absente cet hiver, j’ai pas mal à rattraper pour l’école. Fin mai, je passerai des examens pour obtenir mon diplôme de commerce, avant d’effectuer une maturité gymnasiale l’année prochaine, toujours à Brigue.»

Entre deux sessions d’examens et d’entraînement dans le Haut-Valais, la pépite du Giron jurassien viendra se ressourcer chez elle, à La Neuveville. Actuellement en mode récupération sur le plan physique, elle reprendra «un entraînement de base» début mai, avant de probablement rechausser ses skis dès le mois de juillet sur les glaciers suisses. Entre deux hivers, le temps passe décidément très vite. Qui a dit qu’il n’y avait plus de saisons?

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