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CRTU 2021

Report modal des transports recommandé

L’association des communes Jura bernois.Bienne tient son assemblée mercredi soir, à Tramelan. On devra notamment approuver la nouvelle Conception régionale des transports et de l’urbanisation, un important document à actualiser tous les quatre ans.

Péry-Reuchenette possède actuellement une gare de croisement légèrement décentrée. Si c’était dans celle de La Heutte (photo) que les convois entre Bienne et Sonceboz se rencontraient, l’horaire régional pourrait être amélioré.

Textes et photo Dan Steiner

Transports et urbanisation sont intimement liés. Par les temps qui courent, on roule de plus en plus et le paysage est amené à s’adapter en conséquence. Ça, c’est pour les grandes théories, mais le concept est évidemment transposable à toutes les échelles, notamment celle du Jura bernois. Pour aboutir à une planification concertée, le canton de Berne exige la mise à jour tous les quatre ans des Conceptions régionales des transports et de l’urbanisation (CRTU) en tant qu’outils d’aménagement. Les buts de ces dernières: déterminer les projets prioritaires des régions et servir de base à la synthèse du canton, laquelle reprend les projets qui doivent figurer dans ses planifications financières.

Celle de 2021 pour le Jura bernois, la troisième du genre, a été réalisée par Jura bernois.Bienne (Jb.B). L’association des communes de la partie francophone du canton se réunit mercredi soir, à Tramelan, pour l’une de ses deux assemblées annuelles. «Il faut toutefois noter que cette thématique est développée selon les agglomérations, donc Jb.B ne s’occupe que du Jura bernois. Bienne et le Seeland développent leur CRTU de leur côté», explique Jérôme Fallot.

Les gares, pôles de mobilité
Collaborateur scientifique au secrétariat de l’association des communes de la région, il est le responsable de cette CRTU 2021, document pour lequel il a eu l’aide d’Arnaud Brahier, qui s’est chargé des deux moutures précédentes, et d’Alix Dettwiler. «C’est un document obligatoire pour les régions. D’un point de vue technique, il est également indispensable pour toucher les subventions de la Confédération.»Précision utile.

Après ce tour de chauffe, feu gaz sur du concret. Enfin, façon de parler, puisque l’une des conclusions du rapport propose en effet d’axer les efforts sur le transfert modal, soit le report du trafic routier sur les transports publics et la mobilité douce. «Malgré l’ouverture complète de l’A16, on ne remarque pas de désengorgement dans certains villages», fait remarquer Jérôme Fallot. «Des limitations de vitesse, une volonté de certaines communes de la région, pourraient aider, mais la refonte de l’organisation des gares, comme pôles de mobilité, est une grande opportunité. Car l’urbanisation n’a, par le passé, pas été pensée pour se développer autour d’elles.»

Meilleures correspondances, transformations des gares en lieux de rencontre, d’activités ou de logements, accès et sécurité améliorés, tout plaide en faveur de cette dernière option.«Le Jura bernois est une région d’automobilistes», complète le rapport. «Et la part modale des transports publics y est la plus faible du canton, deux fois inférieure à l’avant-dernière région, alors que les mouvements pendulaires en direction des agglomérations se renforcent nettement.»

Roue dans roue avec Bienne
En matière de transport, notons que la tendance s’est tout de même améliorée par rapport aux CRTU précédentes. L’assainissement du tunnel ferroviaire du Weissentein est prévu dès 2024, la rénovation complète de la ligne Sonceboz-Moutier dès 2025, une nouvelle gare va voir le jour dans la zone La Clé, à Saint-Imier, alors que le déplacement de la gare de Villeret a été approuvé. Reste que, étonnamment, le doublement de la voie à La Heutte, qui permettrait d’améliorer l’horaire et la sécurité à Péry-Reuchenette, n’a pas (encore) passé la rampe.

Il ne faut pas non plus oublier que le Jura bernois est une partie du problème de mobilité en ville de Bienne, qui a développé une stratégie ad hoc 2018-2040 et entend plafonner les transports individuels motorisés au niveau de 2017. Or quand on lit les commentaires au sujet du 30 km/h instauré récemment à la route de Reuchenette, à l’entrée de la cité seelandaise, on peut se demander si de telles propositions sont faisables. Mais, pour les auteurs du rapport, dont le suivi est effectué par la commission aménagement du territoire et développement territorial durable de Jb.B, cette exigence du report modal «n’est pas l’apanage des milieux urbains, et peut très bien s’appliquer au Jura bernois».

Pour des zones d’activités intercommunales
Quant au chapitre sur l’urbanisation, il fait premièrement état de trois secteurs prioritaires dans le Jura bernois sur les 24 que reconnaît le canton: celui précité de La Clé et celui d’Espace-Birse, à Valbirse, deux pôles d’habitat, ainsi que les secteurs nord et sud de la gare de... Moutier. «Son départ prochain n’a évidemment pas été pris en compte dans cette CRTU», relève Jérôme Fallot. «La région devra encore compter sur la ville durant quelques années.Reste que tous les projets cités sont des projets communaux. Pour Moutier, le Jura devra également préciser quels outils de développement il va utiliser.»

De manière générale, la densification est prioritaire, même si ce processus est qualifié de difficile. Aussi, Berne doit se pencher sur la question des zones d’activités intercommunales. «Le canton n’a en effet pas les outils à disposition, les bases d’aménagement du territoire, pour redistribuer l’impôt. Quelque chose que fait le Jura, à Glovelier, par exemple.»

Finalement, l’avenir du site Longines, à Saint-Imier, doit également être clarifié, tout comme l’utilisation du pôle d’activités des Lovières, à Tramelan. Le secteur des Blanches Terres, à Sonceboz, est une zone d’activité d’importance cantonale prévue, mais ne bénéficie pas de desserte de qualité en transports publics. Il en va de même pour des villages comme Court et Valbirse, souligne le rapport. Qui conclut: «La CRTU constitue un instantané. Certaines thématiques s’inscriront dans le programme de législature de Jb.B et, de manière plus large, dans la stratégie économique de la Chambre d’économie publique du Jura bernois.»

Le reste du menu est copieux
Réunis à la Marelle, les 42maires des communes du Jura bernois, de Bienne et d’Evilard-Macolin ont au programme une petite dizaine de points. Le premier retrace les activités de Jb.B en 2020, soit sa deuxième année d’existence. On note par exemple l’arrivée du nouveau conseiller en énergie pour le Jura bernois, Jean-Luc Juvet, dont les activités ont déjà été plusieurs fois détaillées dans ces colonnes.

Jb.B relève également la mise en place d’un réseau d’associations d’aînés dans les communes-centres; la refonte à venir des pistes de VTT dans la région grâce au nouveau plan sectoriel; l’achat de la Couronne, à Sonceboz, où se concrétise le projet de la Fondation pour le rayonnement du Jura bernois (Le JdJ des 20 et 24 mars); ou encore l’Etude de base sur les pôles et réseaux touristiques d’importance régionale. A noter que l’année 2020 de l’association se termine sur un bénéfice de 20'262 fr. 65, 26'158 fr. 50 en incluant la comptabilité du conseil en énergie.

Mercredi, on élira également une ou un remplaçant à Marc-André Léchot, ancien maire d’Orvin, au comité de Jb.B ainsi qu’une deuxième personne, pour la sous-région de Moutier. Pour le premier poste, la maire de La Neuveville, Catherine Frioud Auchlin, ainsi que celui de Péry-La Heutte, Claude Nussbaumer, sont candidats, alors que, pour l’autre, on retrouve Carole Ristori (Crémines). Finalement, notons encore la brève présentation d’autres projets en cours au sein des différents groupes de travail de Jb.B et celle du bilan des objectifs fixés par les communes et de la suite des travaux de la Stratégie élections fédérales 2023. On en reparle donc dans notre édition de jeudi.

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