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Sorvilier

Une nouvelle dynamique

Ce qualificatif peut aussi bien convenir pour définir la future maire, Florence Affolter, que l’élan qu’elle souhaite insuffler à sa commune d’adoption, notamment au commerce.

Pour la plus ancienne du Conseil actuel et autrefois fontainière du village, cela coulait de source de reprendre la mairie. Stéphane Gerber

Par Dan Steiner

Eau ou lait, fontaines ou Birse: tout ou presque est une question de liquide, avec la future maire de Sorvilier, Florence Affolter. Pour le meilleur comme parfois pour le pire, puisque l’un de ses objectifs, une fois que la conseillère municipale passera à la tête de l’Exécutif, est de redonner vie aux commerces qui ont coulé au village, les uns après les autres. «Quand je m’y suis établie, il y avait une épicerie, une boulangerie, une boucherie, une laiterie, l’un des premiers guichets de la Vallée de la Raiffeisen, La Poste, une gare.» C’était il y a 33 ans.

Aujourd’hui, outre les industries, membres quasi immuables du paysage de la région, et un garage automobile... «Le dernier restaurant vient également de fermer, même s’il y a des bruits de reprise qui courent», concède la Tramelote d’origine, amoureuse de Sorvilier depuis les vacances qu’elle y passait dans sa jeunesse, chez un oncle.

Si l’on reprend le cours de la discussion, on apprend qu’elle n’a jamais rechigné à collectionner les casquettes, que ce soit en tant que secrétaire et caissière de la société laitière de Sorvilier, à la commission d’école ou comme que fontainière du village, tâche qu’elle a embrassée durant trois ans.

Aux petits soins

Agricultrice de formation, Florence Affolter évolue désormais dans les soins. «Je connais bien les jeunes de Sorvilier par mes enfants et les anciens via l’ASAD (réd: l’Aide et de soins à domicile de la vallée de Tavannes et du Petit-Val, pour qui elle travaille actuellement). Ça crée des liens. Quand l’un de mes trois garçons a une épaule coincée, il vient chez moi», sourit la maman de trois bûcherons et spécialistes de trial, à deux-roues, avec ou sans moteur.

Ces relations humaines qu’elle tisse partout où elle passe, c’est justement le moteur qu’Henri Burkhalter, maire de Sorvilier de 2010 au 31 décembre prochain, souhaitait pour faire fonctionner le Conseil municipal une fois qu’il se retirerait. Après une brève réflexion, Florence Affolter, avec l’assentiment de ses collègues de l’Exécutif, où elle siège depuis le début de la législature, a accepté de se jeter à l’eau. «Depuis que je suis arrivée, je me suis toujours engagée pour ce village.»

A la tête de l’urbanisme, qu’elle verrait bien conserver, une fois à la mairie, histoire de ne pas lâcher les dossiers avec lesquels elle s’est familisarisée, elle estime désormais mieux saisir l’importance du patrimoine bâti. Notamment du vieux village, aidée en cela par la plongée dans le projet du Plan d’aménagement local, le crucial PAL. A ce titre, elle note que plusieurs parcelles sont encore disponibles pour attirer des forces vives, sans parler de rénovations potentielles auxquelles certaines fermes pourraient être sujettes. «Dans l’une d’elles, un projet de commerce avec buvette et locaux commerciaux était sur la table, il y a peu, mais cela ne s’est pas fait.»

En tant qu’ancienne fontainière, Florence Affolter est également sensible au prix et à l’importance de l’eau, dans cette localité industrielle et agricole. Si les dernières oppositions au réaménagement des eaux de la Birse sont finalement levées, l’entreprise pourra se mettre en branle durant sa législature à la mairie, en parallèle à son pendant courtisan.

Une Question indirecte

Le plus urgent, toutefois, reste de réparer les dégâts que cette eau a causés sur les hauts de la commune, ce fameux 23 juin dernier. A Sorvilier, les pluies torrentielles ont contraint une famille à être relogée, à Court, où elle attend de pouvoir reprendre le chemin de son village. «De chez moi à la Birse, c’était un véritable lac», se souvient Florence Affolter, photos sur son téléphone à l’appui. De quoi charrier tous les meubles de jardin du quartier sur ses platebandes. «Mais tout le village est venu donner des coups de main!» salue-t-elle. Une belle solidarité.

Pour tout dire, cette dernière n’inondait pas le Conseil municipal, en2017, alors que le vote communaliste avait finalement abouti à une majorité de deux tiers en faveur des partisans au statu quo bernois plutôt qu’à la création d’une enclave jurassienne. Ce sont les démissions en bloc des anciens membres qui ont d’ailleurs précipité son engagement dans les autorités locales. Fille de Jurassienne et de Bernois, Florence Affolter s’était toutefois jurée de ne pas se mêler de cette Question après que la maison familiale eût été peinturlurée. «A mon ex-mari, j’avais d’ailleurs dit clairement: tu ne me parles ni de régimes ni de politique!» De régime? Pour elle, qui court tous les matins une heure avant de penser à quoi que ce soit d’autre, ceux-là sont toutefois peu indiqués.

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