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Le CHeval de chez nous

Enfin un film sur un cheval d’exception

Après le Doubs, le train des CJ ou encore la forêt jurassienne, le cheval des Franches-Montagnes tient le rôle principal dans le dernier documentaire du réalisateur genevois Claude Schauli.

«Le CHeval de chez nous» nous embarque pour une virée aussi épique qu’hippique dans les Franches-Montagnes mais également dans le Jura bernois, comme ici chez la famille Zürcher de Mont-Crosin. PHOTO:ldd

Par Nicole Hager

Depuis une douzaine d’années, Claude Schauli, Genevois pur souche, se passionne pour la région jurassienne. Actuellement dans les salles, son dernier film, «Le CHeval de chez nous», raconte bien plus qu’une race équine. Au travers des séquences filmées dans le Jura et le Jura bernois, c’est l’identité d’un coin de pays qui se révèle.
Réalisateur de nombreux documentaires («Et au milieu coule le Doubs», «Les quatre saisons du petit train rouge»), le septuagénaire sait mieux que personne mettre en valeur les trésors cachés de la région jurassienne. Après une carrière à la rubrique sportive de ce que l’on appelait encore la Télévision suisse romande, Claude Schauli a collaboré à des magazines tels que «Passe-moi les jumelles».


Claude Schauli, votre nouveau documentaire est consacré au cheval des Franches-Montagnes. Pourquoi ce sujet?
Pour deux raisons. Depuis une douzaine d’années, je m’intéresse au Jura et à la vie rurale. Le Franches-Montagnes est l’un de ses emblèmes. Et puis j’ai constaté que très peu de reportages ou de longs métrages ont été réalisés sur ce cheval. Il apparaît ici et là dans des documentaires, mais rien n’a été fait en profondeur à son sujet. A titre de comparaison, la vache d’Hérens a fait l’objet de nombreux documentaires, mais rien sur la seule race équine d’origine helvétique.

Que retenez-vous de ce tournage?
Je me suis rendu compte que le Franches-Montagnes fait non seulement partie intégrante du patrimoine culturel, mais également affectif des Francs-Montagnards. Dans le film, à plusieurs reprises, la passion des éleveurs s’exprime jusque dans les larmes. Et, comme le film a déjà été diffusé dans des villes comme Genève ou Sion, j’ai pu observer que l’attachement pour ce cheval dépasse très largement les frontières jurassiennes. Il est un peu mythique.

Principalement tourné dans le Jura, votre film fait aussi une incursion dans le Jura bernois.
J’ai même tourné deux séquences dans le Jura bernois. A Mont-Crosin, on voit la famille Zürcher à l’œuvre. Ce sont de tout jeunes agriculteurs, des passionnés, de gros bosseurs, qui travaillent avec des chevaux. Et à La Neuveville, j’ai rencontré une écuyère, Aïna Greubel, qui travaille elle aussi avec des chevaux, mais dans les vignes. Elle fait également de l’équicoaching. Il s’agit d’une technique pour développer ses compétences dans la gestion de groupes. Il faut apprendre en somme à devenir convaincant et le cheval des Franches-Montagnes est un intermédiaire de qualité. Cette séquence n’est pas intégrée au film, mais je la présente en bonus dans les salles quand j’assiste aux projections de mon film.

Au travers de votre film, on s’aperçoit en fait de la diversité du champ d’action du Franches-Montagnes, un cheval multitâche.
Effectivement, le film présente toute la diversité de ses fonctions. Il sert autant dans le débardage que dans le tourisme. Il fait son retour dans l’agriculture, de nombreux concours sont organisés pour maintenir cette race de qualité. Il y a aussi une séquence tournée avec le Valaisan Jérôme Voutaz, double vice-champion du monde d’attelage à quatre chevaux. Dans la discipline, il est le seul à utiliser des Franches-Montagnes. On s’est moqué de lui quand il s’est lancé dans la compétition avec de tels chevaux. Son choix lui a donné raison.

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