Un espace de sens, de partage et d’échange

Par Philippe Oudot

Les contours du site de l’ancienne Abbaye de Bellelay se précisent peu à peu. Jeudi soir, le canton et l’association Jura bernois.Bienne (Jb.B) avaient convié une cinquantaine de personnalités de la région – maires, députés, associations et groupes d’intérêts (mais pas les médias…) – pour les informer sur l’occupation future des bâtiments. Pour rappel, Jb.B a été mandatée pour faire des propositions.

Sur la base des quelque 200idées reçues à l’issue de l’appel lancé par Jb.B, des ateliers participatifs ont permis d’identifier plusieurs projets potentiels. Comme le souligne le canton dans un communiqué, «dans la vision proposée, Bellelay doit devenir un espace de sens, de partage et d’échange: un centre d’activités complémentaires et économiquement viables, dans le respect du passé et avec l’audace du futur».

En fait, explique André Rothenbühler, directeur de Jura bernois.Bienne, «nous avons surtout présenté le processus mis en place, et esquissé les activités potentielles qui pourraient se développer sur le site, ainsi que les possibilités de financement. Mais c’est un processus qui va prendre du temps. Ce qui est réjouissant, c’est que le canton n’entend pas agir dans la précipitation. Les locaux et le site devraient ainsi pouvoir être occupés progressivement et avec cohérence, l’objectif étant que la ‹coopérative d’activités Bellelay› puisse voler de ses propres ailes à partir de 2028.»

Rien n’est encore fixé
Tout au long du processus, le canton et la région continueront de travailler ensemble. Ils pratiqueront les aménagements nécessaires pour développer des activités porteuses de sens et apportant une valeur ajoutée. Lesquelles? «Il y a différentes pistes, mais rien n’est encore fixé. Il y a des intéressés dans les domaines de la culture, du tourisme, de l’hébergement, de la formation, ainsi que de la culture biologique», indique André Rothenbühler

Ce qui est clair, c’est que si, durant cette phase, le canton, par le biais de l’Office des immeubles et des constructions, est prêt à assurer l’entretien du site, il ne procédera pas à de gros investissements. Il entend plutôt octroyer à la coopérative d’activités des droits de superficie. A elle et ses membres, ensuite, de trouver les financements.

Phases successives
Concrètement, les premiers pas interviendront en 2022, avec le déménagement du Pôle santé mentale sur le site de Moutier. Le début des nouvelles activités est attendu pour 2023, avec l’arrivée des premiers locataires. Mais c’est surtout entre 2024 et 2027 que les choses devraient monter en puissance, estime André Rothenbühler.

Lors de la rencontre de jeudi, le conseiller d’Etat Christoph Neuhaus, directeur des Travaux publics, a exprimé sa satisfaction concernant l’engouement de la région pour le développement de ce site emblématique et les premiers travaux engagés. Il a rappelé que la prochaine étape consisterait à évaluer dans les meilleurs délais la rentabilité des idées proposées et à examiner la question du financement d’éventuels investissements. Ces évaluations constituent un processus permanent et doivent se répéter à chaque nouvelle phase. C’est en effet le seul moyen de garantir la réalisation d’un projet solide et réaliste pour l’utilisation future de l’Abbaye de Bellelay.