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Tramlabulle

20 ans après, comme Alexandre Dumas

Pour fêter la 20e édition, une petite cérémonie officielle s’imposait. Avec, en prime, la remise du Mérite culturel de la commune de Tramelan à Regio BD

Les participants à la cérémonie, de gauche à droite: Pierre-Alain Kessi, Jacqueline Kessi, le conseiller municipal Beat Geiser, le président Cédric Humair et Claude Merazzi, directeur du CIP à l’époque où s’est créé le festival. David Kessi

Pierre-Alain Brenzikofer

A l’échelle nationale, en tout cas, nulle autre manifestation vouée à la galaxie BD ne peut en dire autant. Allusion à ce cap symbolique des 20 éditions que Tramlabulle a franchi hier dans l’allégresse. De quoi, en tout cas, inviter amis de longue date et autorités politiques à une petite cérémonie, hier soir, au CIP.

L’occasion, pour le président Cédric Humair, entre autres remerciements, de se féliciter de la participation enthousiaste des nombreux auteurs. Pour l’orateur, la BD a énormément progressé en 20 ans. Aujourd’hui, plus de 300 éditeurs se partagent la production, dont 68% pour les dix plus grands. Côté tirages, Astérix est édité à plus de 2 millions d’exemplaires, Titeuf à 500000. Tous n’atteignent évidemment pas ces chiffres pharamineux.

Ce week-end, 17 manifestations autour de la BD et du livre sont organisées en France et en Belgique. En Suisse, seul Tramlabulle est à l’affiche, qu’on se le dise. Mais huit événements BD ont lieu en Suisse romande chaque année.

Depuis quelque temps, on constate une reconnaissance toujours plus grande du Neuvième Art: «Actuellement, Tramlabulle, avec ses modestes moyens, s’efforce de proposer une manifestation conviviale et sympathique.» Fort bien dotée en auteurs et dessinateurs, on l’ajoutera.

Conseiller municipal et patron des affaires culturelles, Beat Geiser a reconnu qu’il n’était pas un grand spécialiste de BD. Qu’à cela ne tienne, il n’en dévore pas moins quelques classiques, saluant une imagination et une fantaisie extraordinaires.

«La BD d’auteur m’est moins familière», a-t-il cependant glissé. Evoquant la numérotation des différents arts, il n’a pas voulu parler d’une échelle de valeur. «Si la BD a tardé à être véritablement reconnue, elle constitue aujourd’hui un art majeur à part entière», a-t-il insisté. Rappelant que le premier festival remonte à 1997, il a salué la ferme volonté des pionniers, qui ont su convaincre diverses autorités et institutions. C’est avec émotion qu’il a remis le prix culturel de Tramelan au président de Regio BD Cédric Humair.

A tout seigneur, tout honneur! Président fondateur d’une manif pour laquelle il se dépense toujours sans compter, Pierre-Alain Képi a tenu à glisser que Tramlabulle ne consistait nullement en un one man show. C’est un jour en visitant le CIP qu’il s’est dit qu’il avait déniché l’endroit idéal pour un festival BD: «Il y a absolument tout sur place, de l’auditorium à l’hôtel en passant par les salles de cours et le restaurant.»

Il s’est dès lors agi de convaincre la direction du CIP. A l’époque, il ne connaissait pas Claude Merazzi, le directeur d’alors, qui lui a donné carte blanche avant qu’il ne termine sa première phrase: «Il m’a juste interrogé sur le public cible. Il a donné son assentiment en demandant cependant un lien avec la formation, qui est la vocation du CIP.»

Un premier canevas a été élaboré, qui est pour ainsi dire resté le même aujourd’hui. Toutefois, les connexions au multimédia n’étaient pas l’affaire des particuliers, à l’époque. «Aujourd’hui, tout le monde a son natel et son smartphone, mais il existe toujours des liaisons multimédiatiques comme la musique, le cinéma et la médiathèque, notamment», a insisté l’orateur.

A ce stade du récit, il a chaudement recommandé aux intéressés d’acquérir la magnifique plaquette évoquant, sur une centaine de pages, les 19 premières éditions.

«Tout cela, nous le devons au public et aux auteurs fidèles, dont un est venu 17 fois à Tramlabulle. Il s’agit de Kox, qui n’est certes pas celui qui vend le moins.»

Oui, le futur est en marche.

Programme complet et auteurs présents en page 21 et sur www.tramlabulle.ch

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