Plus à ce sujet
- «La poésie dite gaie n’existe pas»
- Des clichés entre poésie et non-sens
- La poésie mise en musique et en scène
- ArtBeat Festival: Poésie, danse et stands de nourriture au programme de ce festival organisé par la jeunesse biennoise
- Res Balzli: Entre amour, greffe de foie et poésie, le réalisateur présente "Tinou", son dernier film
- Poésie avant grands discours : l'art d'Augustin Rebetez
- Art à ciel ouvert à Boujean: Poésie de l'éphémère au centre de la troisième édition de Land Art Bienne
Pierre-Yves Theurillat
Après avoir lu Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire mais aussi Amélie Nothomb, Michel Houellebecq ou Jean D’Ormesson, parcourant ses bouquins de développement personnels, Raphaël Meneghelli, fort d’un bagage de vie plutôt chargé en difficultés mais aussi en découvertes heureuses, publie ces jours un deuxième recueil de poésie intitulé «Des mots en équilibre». Sur un mode classique, avec des mots d’aujourd’hui et de toujours, il s’inspire du musicien, du poète, du peintre ou du philosophe qu’il se sent être – pleinement? En partie? – pour titrer des poèmes «très travaillés».
Appréciant d’en dire plus long sur l’inspiration et la page blanche, la nécessité d’écrire, Raphaël Meneghelli parle d’un «besoin irrépressible». Chez lui, à Fribourg, où ce Prévôtois originaire du Tessin vit, plusieurs heures plusieurs fois par semaine sont consacrées à rédiger. «Je jette sur le papier les deux premières phrases sans savoir ensuite où je vais. Puis, je retravaille mes textes. Ecrire ouvre à une autre dimension. C’est étrange. Des phrases parfois mystérieuses me viennent.»
Le dénommé Ménestrel, connu pour s’être souvent produit sur scène à Moutier et ailleurs (il proposait son répertoire de chansons personnelles et ses reprises choisies dans le chansonnier traditionnel), pense avoir des antécédents familiaux. «Mon arrière grand-père maternel, un pasteur suisse-allemand, avait aussi écrit un bouquin que je n’ai en fait jamais lu», évoque-t-il.
Auteur d’un premier petit ouvrage en 2012 intitulé «Pélerinage de vie», Raphaël Meneghelli dit avoir attendu 20 ans avant de faire le pas de publier. «Mes premiers écrits remontent à l’âge de 16 ans. Avant, je n’aurais pas été prêt. On me demandait parfois de montrer mes textes de chansons. Ça m’a motivé.»
Non signé par une maison d’édition, il livre ses travaux sous forme de plaquette, mise en forme par la maison d’édition A la carte. Son premier livre évoque l’alcool, le son, quand il est tribal, s’inspire également de personnages, comme on en retrouve dans «Des mots en équilibre»: un indien qui croise un homme blanc, un peintre qui habite en Espagne ou un musicien de rue. Des gens rencontrés sur son chemin.
Il ne se réclame d’aucun courant. «Ou je l’ignore», précise-t-il. Poète, peintre – il a illustré avec des photos retravaillées à l’encaustique plusieurs de ses poèmes et les a exposé╗– il aime triturer la matière. Ses images montrent des murs, des fonds, de la rouille sur le métal et mettent un peu de matière à ses poèmes, «sans noyer le texte».
Les thèmes de l’inspiration, de l’amitié, «les choses les plus simples de la vie» lui parlent particulièrement. Des textes certains lumineux, d’autres plus sombres, parfois abstraits. «J’aime bien quand les phrases sont un peu torturées, mais je ne pourrais pas en dire une de moi marquante», confie-t-il humblement. Puis il cite cet extrait: «Cette beauté intérieure que toi seul peut détenir, c’est du fonds de ton cœur que naîtra ton avenir»
Au Salon du livre
Raphaël Meneghelli est membre de la Société fribourgeoise des écrivains. Sa trajectoire d’auteur l’a déjà mené au Salon du Livre de Genève et, en 2014, au premier Salon du livre romand à Bulle. Il participe également à plusieurs éditions de la Fête du livre à Gruyères.
«Des mots en équilibre» est disponible à la Librairie Point-Virgule, Moutier
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire