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Courtelary

Sous le toit le plus culturel du village

Depuis 10 ans, Priska Jenni et Andreas Vettiger mettent un point d’honneur à proposer un «haut» lieu culturel au village. Concerts, spectacles et contes animent le Toit des Saltimbanques.

Priska Jenni et Andreas Vettiger sont dans les préparatifs. Ce week-end, cela fera 10 ans qu’ils ont transformé leur «toit» en scène de spectacle. Dan Steiner

Dan Steiner

Ils n’ont pas besoin de 50m2, Priska Jenni et Andreas Vettiger, pour proposer à leurs spectateurs de multiples événements culturels. Que ce soit dans le toit de leur maison de Courtelary ou au fond de leur roulotte, dans leur jardin, une petite surface suffit. C’est ça, l’essence du théâtre de poche, le Kleintheater dans la langue de Goethe, leur langue maternelle.

Ce week-end, ils ouvrent les portes de leur grenier pour fêter leur jubilé (voir le programme ci-contre). Il y a dix ans, ils le rénovaient pour proposer au village un lieu de culture. Entre le Centre de culture et de loisirs de Saint-Imier ou le Royal de Tavannes, il y avait bien un vide à combler. Le Toit des Saltimbanques était inauguré à l’automne 2006, Grand-Rue 70.

Dur et ingrat, le cirque
Lui était instituteur, prof de guitare, Seelandais; elle, Zurichoise, a travaillé à La Poste, dans des cafés, a voyagé. C’est le cirque lausannois Stellina qui les a réunis. Si la troupe vaudoise a disparu, eux ont développé leurs relations professionnelle, amoureuse, artistique, culturelle.

«J’avais déjà participé à des camps de cirque, quand j’étais ado», se rappelle «Andy». Alors qu’il effectue quelques remplacements scolaires, il entend parler de cours privés à donner à une fille, celle du couple qui dirige Stellina. «J’ai trouvé l’idée intéressante.»Laquelle?Celle de participer, en parallèle, à la tournée d’une année du petit cirque vaudois. Après un an à la technique –son, lumière, etc.–, il coache Priska, qui s’est, elle aussi, engagée dans la troupe.

«Au final, on a vu ce que c’était», lâche Andreas Vettiger. «C’est dur, on ne gagne pas beaucoup d’argent et il faut tout déménager tous les deux jours.» Priska Jenni poursuit: «Andy voulait faire lui-même du théâtre. Moi, je ne me voyais pas sur scène, je n’étais pas là pour jouer.» En 1998, ils font ainsi l’acquisition d’une roulotte, qu’ils aménagent pour leurs spectacles.

Mais avec un fils en âge de scolarité, ils sont à la recherche de plus de stabilité et trouvent la maison parfaite à Courtelary. A partager avec d’autres familles et dotée d’un grand jardin. D’emblée, Andreas songe à transformer l’attique en théâtre. «L’idée était de créer un lieu culturel au village», explique Andreas Vettiger. Grâce à l’aval des copropriétaires de la bâtisse, le Toit des Saltimbanques peut accueillir ses premiers artistes. C’est le début d’une aventure qui perdure encore aujourd’hui.

Polyvalence et humour
L’anniversaire de ce week-end doit lancer une nouvelle saison. En moyenne, une quarantaine de personnes se pressent lors d’une quinzaine de dates. Parfois, Priska Jenni et son compagnon s’y font conteurs. «Mais on ne peut pas en vivre. Le ‹toit› n’est d’ailleurs pas fait pour ça.» Alors Andreas Vettiger s’allie à Dominik Rentsch, un ami emmentalois désormais établi en Allemagne. «Gilbert & Oleg» animent les soirées d’entreprises, de privés ou se produisent dans les petits théâtres.

Un duo clownesque et magique qui part en tournée 50 à 100fois par année. Depuis 20ans. De véritables saltimbanques, bons à tout –musique, jonglage, magie– mais excellents nulle part. «C’est ça qui fait notre force. Le haut niveau technique, tout le monde l’a déjà vu à la télé. On ne touche plus les gens avec ça.» Cette polyvalence leur permet de vivre de leur passion. Et de faire rire. «C’est avec l’humour qu’on doit toucher, ouvrir le cœur des gens.» L’année prochaine peut-être, ils présenteront un numéro plus profond, plus réflexif.

En attendant, place au jubilé. Gilbert & Oleg seront de la partie, tout comme la compagnie Schafsinn, présente à l’inauguration et à la fête des cinq ans du «toit». Egalement là il y a dix ans, le trio de Musique Simili reviendra proposer ses airs tziganes, alors que le «Asstruckli» s’occupera de restaurer les convives.

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