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Bellelay

2016, année de l’hospitalité religieuse

Sous l’appellation Abbatiale vivante, plusieurs organes s’unissent pour faire (re)vivre ce site unique douze mois durant. Esprit du Tricentenaire, es-tu toujours là?

En 2014, le 300e anniversaire de l’abbatiale de Bellelay s’était soldé par la mise sur pied d’un grand nombre de manifestations, variées à souhait. En 2016, plusieurs associations souhaitent remettre le couvert. archives

Pierre-Alain Brenzikofer

Depuis que le futur Jésus et ses parents avaient été fort mal reçus, l’hospitalité a toujours fait débat au sein des innombrables religions qui composent la planète. Car si la foi parvient à déplacer des montagnes, dit-on, elle ne se serre pas toujours pour faire de la place aux autres.

Rien de tout cela à Bellelay, où l’esprit œcuménique règne en maître, depuis que le fameux Comité interconfessionnel a fait plus que sa part lors de la célébration du 300e anniversaire de l’abbatiale. C’était en 2014.

En 2016, après une année de transition pour en quelque sorte recharger les accus, l’équipe remontera franchement au front douze mois durant. Elle consacrera justement son cycle de conférences au thème de l’hospitalité (voir ci-contre), selon un mode de fonctionnement parfaitement rodé. Les rencontres durent ainsi environ une heure, qui prévoient une entrée, un interlude et un postlude à l’orgue. Elles sont heureusement suivies d’un moment convivial autour du pain et du vin de Bellelay.

L’union des forces, sinon rien

Mais pour Bellelay, l’hospitalité consiste aussi à rendre le site aussi accueillant et actif que possible. C’est la mission que s’est fixée le collectif culturel d’activités et d’aménagements baptisé Abbatiale vivante. Lequel regroupe inéluctablement le puissant Comité interconfessionnel, présidé cette année par le pasteur de Porrentruy Marc Seiler, un luthérien revendiqué, et évidemment Cultura Bellelay, toujours sous la responsabilité de Bertrand Saucy, distillateur impénitent, de Lajoux.

Ces joyeux pèlerins pourront désormais miser sur des groupements divers – mais pas contre tout – comme les bien nommées Tribunes baroques (président Gabriel Wolfer, de Glovelier) et Musicale Abbatiale. Au sein de cette dernière, sous la férule de Clément Annoni et d’Antonio Garcia, on veillera à proposer tous les genres musicaux, des origines à nos jours, ainsi que les instruments les plus variés et la voix.

L’érudit de Nods André Sunier, l’Ancien mennonite Michel Ummel, des Reussilles, et le pasteur de La Neuveville John Ebbutt représenteront Jakobsweg.ch. On mise en effet sur l’installation d’un espace Saint-Jacques – pour Compostelle, donc – à l’angle sud-ouest de la nef de l’abbatiale comme lieu de recueillement. Et comme il devrait à nouveau y avoir des cloches à Bellelay – la première a déjà été fondue –, on a rallié à la cause commune l’expert Matthias Walter, de Rüetschi, pour nous les sonner.

Tout au long de l’année, cette fière équipe aura à cœur de rendre l’abbatiale authentiquement vivante.

De Bellelay à Compostelle

En janvier prochain, par ailleurs, cinq concerts-conférences seront à l’honneur, sur le thème «En suivant le chemin de Saint-Jacques», de Delémont à La Neuveville. André Sunier, pèlerin et conférencier, se chargera des mots, pendant que Silvio Merazzi (trompette) et Bernard Heiniger (orgue), interpréteront quelques œuvres de Haendel, Bellini et Ponchielli.

Les intéressés, marcheurs ou non, ont rendez-vous, toujours à 16h, le 3 janvier (église Saint-Marcel, Delémont), le 10 janvier (chapelle de Chalière, Moutier), le 17 janvier (église de Malleray), le 24 janvier (La Blanche-Eglise, La Neuveville) et le 31 janvier (temple Saint-Jacques, Péry). Hep! ne vous défilez pas: une collecte sera organisée au profit du futur espace Saint-Jacques de Bellelay.

Forcément, le vendredi saint sera l’affaire du Chœur mennonite, pendant que Pâques verra la mise sur pied d’une marche et d’une aube sur le thème «Mors et resurrectio». Du 3 avril au 6 novembre, les férus d’orgue pourront goûter à ce qu’il est convenu d’appeler l’ordinaire dominical, toujours à 16h, toujours à l’abbatiale. La cloche Saint-Norbert de 450 kg sera baptisée le 6 juin.

En fin d’année, il sera question de Crèche vivante (le 24) et de Célébration (le 25). «Parce qu’il n’y avait pas de place pour Lui à l’auberge», nous souffle-t-on.

Ah! l’hospitalité. A ce qu’on croit savoir, l’heure serait plutôt à l’apaisement entre les mille et un groupements qui s’agitent sur le site de Bellelay, certains plus frénétiquement que d’autres.

Voilà pourquoi, on n’a pas perdu espoir, au sein d’Abbatiale vivante, de pouvoir bientôt miser sur des panneaux détaillés du site, une antenne d’information au magasin du domaine, la création d’un inévitable site internet, l’aménagement du fameux espace Saint-Jacques à l’angle sud-ouest de la nef, la mise à disposition de la bibliothèque durant les week-ends.

Halte au morcellement

Bref, un ensemble «qu’il faut éviter à tout prix de morceler. Il conviendrait aussi d'établir un avant-projet d’aménagement pour un site culturel en cas de suppression des SPJBB incluant un espace culturel polyvalent (l’abbatiale) s’élargissant progressivement à l’abbaye», insiste le Comité interconfessionnel. Musique d’avenir?Hep! les choses ont plutôt tendance à bouger, par les temps qui courent. Y compris à Bellelay...

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