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Bienne

Acquérir pour l’avenir

Les citoyens votent dimanche sur l’achat d’une parcelle aux Champs-de-Boujean. Pour la Ville, cette acquisition représente une occasion d’étoffer ses réserves foncières.

La Ville de Bienne est propriétaire de toutes les parcelles autour de celle de la rue Henri-Dunant qu’elle souhaite acheter. Peter Samuel Jaggi

Julie Gaudio

 

A priori, l’achat d’un terrain par la Ville de Bienne semble peu intéressant pour les citoyens. Peut-être moins qu’une partie de Monopoly. Mais selon le montant de la transaction, la décision finale revient au Souverain. Dimanche, les Biennoises et les Biennois se prononceront sur l’acquisition d’une parcelle constructible à la rue Henri-Dunant, dans la zone industrielle des Champs-de-Boujean. Prix d’achat? Plus de 12 millions de francs. Une coquette somme, même pour une grande commune comme Bienne. 

Mais les autorités y voient «une occasion unique d’acquérir l’une des dernières grandes parcelles constructibles d’une surface supérieure à 12 000 m2». Sa situation géographique constitue un autre argument de poids. «La Ville possède tous les terrains alentour, sauf celui-là», explique Silvia Steidle, la directrice des Finances. 

La parcelle en question, inscrite au registre foncier de Bienne sous le numéro 440, appartient aux six héritiers de Jakob et Erika Habegger. «Nous nous sommes approchés d’eux pour leur proposer la vente, et ils ont accepté», révèle la conseillère municipale. Le prix a été fixé à 950fr./m2, soit 12 068 800 francs au total, après une analyse de marché. «Nous avons évalué la valeur des terrains alentour, y compris les nôtres», assure Silvia Steidle. A ce montant s’ajoutent des frais de notaire et de registre foncier de 21 200 fr.

La directrice des Finances considère ce prix comme bon, et y voit une belle opportunité pour les générations futures. «En acquérant cette parcelle, la Ville pourra entreprendre des restructurations de ses terrains, afin de réaliser des projets plus importants à l’avenir», détaille-t-elle. 

Accueillir une école

A plus court terme, des locaux provisoires d’école pourraient être construits à cet endroit de Bienne pour une durée de 15 ans. «Nous sommes actuellement en discussion avec le Canton de Berne, qui a aussi besoin d’infrastructures scolaires, comme la Ville», glisse Silvia Steidle. Ainsi, cette construction pourrait accueillir temporairement le Collège de la Suze, durant des travaux sur les locaux actuels de la rue des Alpes, selon la directrice des Finances.

En revanche, aucune affectation définitive n’est envisagée. La parcelle se situant en zone mixte A, des logements et des locaux de travail pourraient être construits. «Mais ce n’est pas un terrain pour des industries», précise Silvia Steidle. En attendant, cette acquisition viendrait étoffer les réserves de terrains de la Ville. 

Si le peuple refuse, la municipalité n’aurait que peu de marge de manœuvre pour influencer un quelconque plan de construction entrepris par des privés. A l’inverse, si elle l’acquiert, elle sera en mesure d’orienter les projets au niveau énergétique. 

A quelques jours de la votation, la directrice des Finances ne semble pas trop craindre un refus du Souverain. «L’achat de la parcelle a été approuvé à la quasi-unanimité au Conseil de ville en décembre dernier (réd: 57‹oui›, zéro ‹non› et une abstention). Et il n’y a pas eu de campagne pour le ‹non›», avance Silvia Steidle. 

Aux citoyens qui se demandent si Bienne a les moyens de débourser plus de 12 millions de francs, la conseillère municipale en charge du portefeuille rassure: «Cette dépense restera neutre dans le budget, car elle amènera de la valeur.» Cependant, elle ne cache pas qu’il faudra emprunter une telle somme. «Nous pourrons toujours louer le terrain en droit de superficie par la suite, et rentabiliser notre investissement», conclut-elle. 

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