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La Neuveville

André Imer, poète et juriste

Décès d’un notable et d’un éminent citoyen à l’âge de 87 ans

André Imer s’est illustré aussi bien dans son activité de magistrat que dans la littérature, la poésie en particulier. Archives

Bernard Schindler

Samedi 9 avril, presque deux mois avant son 88e anniversaire, André-Florian Imer s’en est allé subitement.

Selon ses dernières volontés, sa famille et ses très proches lui ont dit leur dernier adieu dans la plus stricte intimité. La cité perd ainsi un éminent citoyen, un notable de l’une parmi les plus anciennes dynasties bourgeoises. Homme qui s’est illustré aussi bien dans son activité de magistrat que dans la littérature, la poésie en particulier. Nommé juge à la Cour suprême cantonale, son père Florian prit résidence à Berne avec sa famille.

André Imer a sept ans, il suivra un cursus scolaire en allemand jusqu’à une maturité littéraire au gymnase du Kirchenfeld. Ses études de droit à Genève et Berne l’amèneront, fait rare, à reprendre en 1969 les dossiers de son père en tant que nouveau juge à la Cour suprême.

Juge en 1978

En 1978, l’Assemblée fédérale l’élira juge au Tribunal fédéral, sommet de la magistrature. En parallèle, sa carrière militaire a commencé dans les troupes mécanisées et légères, elle s’est achevée avec le grade de major et la fonction de grand juge extraordinaire au tribunal de division 2. En 1952, il a épousé Onorina Gugielmin, Italienne qui lui donnera trois fils.

Peu après son mariage, le couple a réintégré définitivement la demeure familiale de Grenétel et André Imer a eu le chagrin d’y perdre son épouse en 1999 et, très récemment, son fils ainé Edgar.

Jeune juriste, André Imer a endossé les couleurs du parti familial, le PAB des paysans, artisans et bourgeois bernois, il a été actif au niveau du district et de la bourgeoisie de La Neuveville, mais sans ambitions démesurées.

Alors juge au Tribunal fédéral, il a été consulté lors des phases cruciales de la Question jurassienne mais, tant par inclination personnelle que suite à l’évolution zurichoise de son parti devenu l’UDC, la voie politique est devenue sans intérêt pour lui. Son essentiel est ailleurs.
 Dans sa «Chronique de la famille Imer», André Imer a écrit: «Plus que le droit, la grande affaire de ma vie aura cependant été la littérature».  

Attiré dès son enfance par les lettres, il sera l’auteur d’une douzaine d’ouvrages de poésie et de prose, dont le dernier, «Ego», autobiographique.

C’est aussi dans le monde littéraire qu’il a noué ses plus fortes et plus durables amitiés. Membre de quantité de groupes et sociétés littéraires, il a reçu en 1978 le prix de poésie de l’Emulation jurassienne et, quatre ans plus tard, il a présidé la Société suisse des écrivains, opportunité qui lui a ouvert nombre de relations au niveau européen.

En marge, il y a aussi trouvé de quoi étancher un tant soi peu sa soif des voyages, autre passion, qui l’a mené aux antipodes après ses débuts à bicyclette pendant la dernière guerre.

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