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24 Novembre

Anne-Caroline Graber et Maxime Zuber «rassurés»

Remous provoqués par une annonce de Notre Jura bernois

Pierre-Alain Brenzikofer

C’est Maxime Zuber (PSA, Moutier) qui avait soulevé le lièvre. Il avait en effet qualifié de trompeuse une annonce payante de Notre Jura bernois parue dans Le JdJ et relevant «que le Jura bernois ne votera plus jamais seul et dans les limites de son territoire» à la fin du processus si le oui l’emporte.

Quelle validité?

«Le fait que des électeurs puissent être trompés de la sorte est de nature à remettre en cause la validité du vote du 24 novembre. Le dépôt d’un recours ou d’une plainte n’est en effet pas exclu si le gouvernement ne procède pas à une mise au point immédiate», avait-il écrit à l’époque à l’heure de demander des explications dans une interpellation.
Interrogé à ce propos par Le JdJ, le vice-chancelier Michel Walthert avait effectivement décelé l’ombre d’une faute dans ladite annonce. Ce qui avait eu le don de faire réagir Anne-Caroline Graber (UDC, La Neuveville). Pour l’intéressée, si le Jura bernois avait dit oui au lancement d’un processus, plusieurs communes du Jura bernois (Péry, La Heutte, Orvin, Sonceboz, Corgémont «et bien d’autres encore») auraient probablement demandé à rester dans le canton de Berne. «Leurs populations ratifieront cette demande dans les urnes. En cas de oui, cette éventualité est plus que vraisemblable et les populations concernées ne participeront plus à aucune votation sur l’avenir du Jura bernois. En particulier, elles ne pourront ni élire les membres de la constituante ni se prononcer sur la Constitution que cette assemblée élaborera», affirmait-elle avant le vote. Dans ce contexte, La Neuvevilloise se demandait dans son interpellation quelles étaient les réflexions qui avaient poussé la chancellerie à donner en quelque sorte raison à Maxime Zuber.

Insistance

Eh bien, lui a répondu le canton, sollicitée «avec insistance» par les médias de la région, la Chancellerie d’Etat n’avait pas d’autre choix que de donner son avis sur l’interpellation Zuber: «Vu ces circonstances particulières, cette position ne pouvait être que sommaire, sans que le fond puisse être examiné avec le soin requis.» En règle générale, le Conseil exécutif ne prend pas position sur les annonces et affiches publiées par des comités avant les votations. Il ne l’a d’ailleurs pas fait dans le cas présent. Il relève toutefois qu’en cas de double oui, il est probable que les communes auraient eu l’occasion d’exprimer dans les deux ans leur souhait de rester dans le canton de Berne: «Il est donc probable que les communes qui auraient fait usage de cette possibilité se seraient également refusé à prendre part à une assemblée constituante», admet-il toutefois. Vu le résultat de la votation du 24 novembre, le gouvernement juge que les questions soulevées dans l’interpellation Graber ne sont plus d’actualité. Il vient d’ailleurs de prétendre à peu près la même chose à propos de l’interpellation Zuber.

Rester à Berne?

A ce dernier, la Berne cantonale répète également que si les populations du Jura bernois et de la République et canton du Jura avaient toutes deux voté oui lors de la votation régionale du 24 novembre 2013, les communes du Jura bernois auraient eu l’occasion d’exprimer dans les deux ans leur souhait de rester dans le canton de Berne (article 9 de la Déclaration d’intention du 20 février 2012).
«Il est probable que les communes qui auraient fait usage de cette possibilité se seraient aussi refusé à prendre part à une assemblée constituante pour la création d’un nouveau canton», martèle encore une fois l’exécutif.

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