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Églises réformées

Après la collaboration, place au mariage?

Les paroissiens de Tavannes et Reconvilier devront dire s’ils souhaitent qu’une fusion soit étudiée

L’église de Chaindon (ici sur la photo), à Reconvilier, unira peut-être son destin à celle de Tavannes. Stéphane Gerber

Catherine Bürki

Souvent évoquée, jamais concrétisée, la fusion des paroisses réformées de Tavannes et Reconvilier pourrait être sérieusement envisagée à l’avenir. Après s’être concertés sur le sujet, les deux Conseils paroissiaux ont décidé de mettre officiellement le dossier d’un potentiel mariage entre les deux communautés sur la table de leurs prochaines assemblées de paroisses.

Jeudi à Tavannes et dimanche à Reconvilier, les paroissiens devront ainsi dire s’ils acceptent de donner mandat aux deux Conseils d’étudier ce que pourrait être une fusion de leurs deux églises. «Il s’agira simplement d’accepter ou non qu’une étude soit réalisée», note Daniel Wettstein, pasteur à Tavannes. «Si le feu vert nous est donné, un projet concret sera élaborée puis soumis au vote des paroissiens. Dire oui à cette étude n’engage donc à rien», insiste-t-il.

Plus de frein à la fusion

Si l’idée d’un mariage trotte dans la tête des exécutifs pastoraux depuis belle lurette, Daniel Wettstein tient à préciser que le moment est aujourd’hui opportun. «Jusqu’à présent, une fusion aurait engendré une perte de 20% des postes pastoraux en vigueur. Au lieu de pouvoir additionner les 100% de Tavannes et les 100% de Reconvilier, la paroisse fusionnée n’aurait plus comptabilisé qu’un 180%. Cette perspective freinait naturellement les ardeurs», explique-t-il.

Les 20% pourraient-ils donc être aujourd’hui conservés? «Non», concède, le pasteur. Et d’expliquer qu’une «nouvelle clef de répartition pour la dotation des postes a été établie dernièrement. Dès janvier 2018, les paroisses de Tavannes et Reconvilier perdront de toute manière chacune 10%.» En bref, mariage ou pas, on passera à 180%. «Plus rien ne nous retient donc de sauter le pas!»

Une suite logique

De manière générale, le pasteur tavannois relève qu’une fusion constituerait une suite logique aux nombreuses collaborations mise en place depuis 15 ans. «Nous organisons par exemple nos cultes en alternance, mettons sur pied nombre d’activités d’entraide conjointement et organisons ensemble le catéchisme des écoles primaires.»

Unir les deux paroisses permettrait en outre de gagner en efficacité, notamment en simplifiant le fonctionnement administratif des paroisses. «Nous fonctionnons actuellement avec deux conseils distincts et avons un bureau commun pour tout ce que nous entreprenons ensemble. Tout ça est très complexe.»

Une union faciliterait encore la réalisation de nouveaux projets, tout comme elle rendrait certaines économies envisageables, notamment au niveau de l’entretien des bâtiments.

Selon Daniel Wettstein, un point délicat serait toutefois à relever au chapitre financier. À savoir la quotité de l’impôt paroissial. «Les deux paroisses n’ont pas la même quotité. Une fusion nécessiterait une harmonisation de cette taxe.»

Au niveau des collaborations encore, rappelons que les paroisses de Tavannes et Reconvilier comptent parmi les huit membres du syndicat de paroisses Par8. Une fusion serait-elle à ce titre redondante? «Pas du tout», tranche Daniel Wettstein. «Cette structure a été créée suite à des coupes budgétaires.

Son but est de permettre aux paroisses de coopérer afin de continuer à offrir le même panel de prestations malgré des ressources réduites.» Et d’indiquer qu’en cas de fusion, la nouvelle paroisse de Tavannes et Reconvilier continuerait à faire partie dudit syndicat.

Un long processus

Pour ce qui est des suites possibles des assemblées de jeudi et dimanche, Daniel Wettstein dit espérer que le oui l’emporte. «Les deux conseils pourraient ainsi s’appliquer à analyser tous les bienfaits et inconvénients d’une fusion.» Une vue d’ensemble qui aurait l’avantage de permettre aux membres des deux églises de se prononcer en toute connaissance de cause sur un projet concret, ceci d’ici environ deux ans.

«Si les paroissiens en venaient à accepter le projet, on pourrait imaginer l’entrée en vigueur de la nouvelle structure en 2018 ou 2019», estime le pasteur.

Et de glisser toutefois que, l’administration des Eglises étant du ressort de l’Etat, il reviendrait encore au Grand Conseil bernois d’avaliser ou non la décision. «Mais il est peu probable que ce dernier désavoue le choix des paroisses. On peut donc dire que le dernier mot reviendra à coup sûr aux paroissiens.»

 

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