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Fondation Digger

Après l’entraînement, place aux vrais champs de mines

L’équipe tavannoise pour le déminage peaufine les derniers réglages. Dans quelques semaines seulement, elle enverra une D-250 en mission au Cambodge.

Le parrain de l’opération, Victor Villiger (avec le béret), écoute les explications de Gentien Piaget, vice-directeur et responsable opérations et support technique chez Digger, durant le «camp d’entraînement» de la D-250. Photo: Fondation Digger

Par Dan Steiner

Si un défaut de fabrication d’une pièce a quelque peu retardé les plans de la Fondation Digger, c’est presque de manière inespérée qu’elle pourra envoyer si vite sa D-250 en Asie du Sud-Est.

«Le Cambodge est l’un des premiers pays que j’ai eu la chance de visiter dans le cadre de mon travail contre les mines à l’EPFL, avant même l’existence de la Fondation Digger», expliquait Frédéric Guerne dans le dernier bulletin trimestriel de cette dernière. «Je ne pouvais pas rêver d’un plus beau cadeau d’anniversaire que d’enfin pouvoir y envoyer une de nos machines plus de vingt ans plus tard», poursuit le fondateur et directeur.

C’est lors des festivités de l’automne dernier qu’une nouvelle D-250 a été inaugurée (Le JdJ du 13 et du 16 octobre). C’est ainsi grâce au couple Miyuki et Victor Villiger et à leur financement entier de l’opération que l’entité tavannoise va pouvoir démarrer cette entreprise si rapidement. «Il reste quelques réglages à effectuer», indique Stefan Eicher, l’un des quatre membres de l’équipe qui a testé la bête, à Bière (VD), en novembre dernier.

Des Anglais aux manettes
Dans quelques semaines, direction le Cambodge. Entre fin janvier et mi-février, la D-250 embarquera pour un mois de bateau. Après lui avoir refait une petite beauté avec une nouvelle couche de peinture. «Car on l’a bien poussée», poursuit l’employé de commerce – un peu un homme à tout faire depuis sa venue à la fondation en juillet 2018 –, à propos du camp d’entraînement vaudois. «Je donne un coup de main à la production et pour l’approvisionnement des pièces détachées», complète-t-il quant à son rôle à Tavannes.

Stefan Eicher précise encore, au sujet de l’opération imminente qui s’en vient à l’autre bout du monde, que Digger, hormis une personne à des fins de formation de l’équipe utilisatrice de sa machine – en l’occurrence l’organisation anglaise Mines Advisory Group (MAG), avec qui Digger a déjà collaboré –, ne se rend(ra) pas sur place. Les démineurs cambodgiens «délimitent la zone à traiter» alors que le MAG «mène son projet avec nos machines». «Nous, nous fournissons ‹juste› la technologie.» Selon les vœux de Victor Villiger, entrepreneur qui a notamment dirigé la firme de vêtements Odlo, la D-250 effectuera son travail de sape sur place durant au moins trois ans.

Une mission et un défi
Et «bien que beaucoup de travail ait été accompli, il reste encore d’importantes zones à déminer» au Cambodge, écrivent à ce titre Frédéric Guerne et Serge Verniau (conseiller en développement au bureau genevois de Digger), dans le bulletin de décembre.

Un énorme défi pour l’organisation tavannoise. «Non seulement il nous faudra assurer le bon fonctionnement de cet outil, mais également sensibiliser les acteurs du déminage local au réel potentiel des machines de déminages modernes. C’est une immense responsabilité, car elle peut engendrer une nouvelle dynamique du déminage mécanisé dans diverses régions du monde.»

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