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En chemin avec... (1)

Au paradis vert des Convers

Annemarie Hämmerli, secrétaire générale de la Chambre d’agriculture du Jura bernois.

Attachée aux Convers et à l’exploitation agricole familiale active dans le lait pour fromagerie (en haut à gauche), Annemarie Hämmerli nous a emmenés sur le Mont-Cornu afin de nous offrir une vue sur le Vallon de Saint-Imier. Bruno Payrard
  • Dossier

Série d’été: Pour cette période estivale, les journalistes du JdJ ont sollicité quelques personnalités de la région pour qu’elles les emmènent dans une balade de leur choix. L’occasion ensuite de présenter à vous, lecteurs, non seulement une série de portraits, mais aussi  plusieurs buts d’excursions. Bonnes découvertes!

 

Michael Bassin

Face à nous, le vallon de Saint-Imier s’étale de tout son long. Au premier plan, Les Convers, où l’on aperçoit l’exploitation d’Annemarie Hämmerli, secrétaire générale de la Chambre d’agriculture du Jura bernois (CAJB). «Par temps clair, on peut voir le Chasseral», précise notre guide du jour.

Annemarie Hämmerli aime sa région. Elle s’y sent bien. Et c’est pour cette raison qu’elle apprécie tant cette vue profonde sur le Vallon. Petit clin d’œil amusant, il faut franchir la frontière cantonale neuchâteloise pour pouvoir se l’offrir. Nous sommes en effet sur le Mont-Cornu, à quelques encablures de La Chaux-de-Fonds.

Prendre un peu de recul pour admirer
«Ici, c’est le lieu-dit ‹Heimelig›. Il y a de ça quelques années, il y avait un petit restaurant. Il proposait d’excellentes tartes aux fraises!», glisse Annemarie Hämmerli, en se souvenant des bons goûters pris en compagnie de son mari et de ses deux enfants. Après quelques dizaines de mètres de marche, ce n’est plus le Jura bernois qui s’offre à nos yeux mais la ville de La Chaux-de-Fonds.

Double vue pour un seul déplacement, les lieux en valent la peine! Et comme Annemarie Hämmerli préfère les balades pourvues d’un point de chute, on s’engouffre dans l’Auberge du Mont-Cornu, à 1156 mètres d’altitude.

Autour d’un café, Annemarie Hämmerli le dit sans ambages: elle se verrait difficilement habiter ailleurs qu’aux Convers. «C’est toujours vert ici, même lorsque c’est sec. Certes, nous sommes un peu à l’écart, mais c’est pas pour me déplaire, rigole-t-elle. Et puis, nous ne sommes pas loin de Saint-Imier et de La Chaux-de-Fonds.»

Ayant grandi dans la ferme familiale –aujourd’hui transmise au fils, soit à la quatrième génération–, Annemarie Hämmerli a pourtant connu d’autres lieux: en divers endroits de Suisse pour exercer la profession d’employée de commerce, en Angleterre pour un séjour linguistique. Mais c’est bel et bien aux Convers qu’elle s’est installée avec son mari.

Si Annemarie Hämmerli est bien connue dans la région, c’est de par sa fonction à la Chambre d’agriculture, une organisation dont 70% des 550 exploitations du Jura bernois sont membres.

Mère et grand-mère, mais par maire
Son poste à la CAJB, elle l’occupe depuis... 1983! «J’avais arrêté de travailler chez Longines pour m’occuper de notre premier enfant. Je n’étais pas trop chaude pour recommencer un emploi administratif. Mais, finalement, j’ai postulé et j’ai été choisie. À l’époque, il s’agissait d’environ 100 heures de travail par année pour des procès-verbaux et de la correspondance», explique-t-elle avec un léger sourire. C’est que 33 ans plus tard, le job a complètement changé. Il est devenu plus conséquent et bien différent.

Annemarie Hämmerli est aujourd’hui secrétaire générale. Une sorte de plaque tournante pour le comité de la CAJB. Elle multiplie les séances, aligne les divers comités, fait redescendre les informations importantes auprès de la base, accueille les questions ou remarques des membres et rédige même des éditos dans des revues spécialisées.

Bref, elle se met au service de l’agriculture et des agriculteurs du Jura bernois. «Cela représente entre 80 et 100 séances par année, il y a tout un réseau à entretenir, glisse celle qui est aussi membre du comité de l’association faîtière romande. «En matière de défense professionnelle, il n’est jamais aisé d’expliquer précisément les résultats obtenus. Par contre, je suis convaincue que l’absence d’une Chambre d’agriculture se ferait vite ressentir. Oui, celle-ci possède une certaine influence!»

Annemarie Hämmerli le concède, réussir à se faire une place dans ce monde très masculin n’a pas été simple. «Encore aujourd’hui j’ai parfois l’impression qu’on ne me prend pas au sérieux, dit-elle. Dans certaines séances, les hommes apportent des arguments très techniques. Moi, je donne des avis très terre à terre. Mais je pense que c’est un atout», confie celle qui s’active également sur l’exploitation familiale, tant à l’écurie qu’au bureau.

Oui, la vie professionnelle d’Annemarie Hämmerli, 61 ans, est bien remplie. Si bien qu’elle n’envisage aucunement de remettre le pied à l’étrier de la politique. «Un temps, j’avais siégé au Conseil communal de Renan. A l’époque, l’idée de me présenter à la mairie m’avait même titillée. Mais plus maintenant. J’ai définitivement tiré un trait sur tout ce qui est politique.»

Son temps «hors travail», elle le consacre à sa famille, notamment à ses trois petits-enfants. Et, qui sait, peut-être pour les emmener sur les hauteurs afin d’admirer ces Convers et ce Vallon qu’elle aime tant...

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