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Bienne

Au service des enfants

Bernard Deubel est un policier bien connu des Biennois. Il a enseigné à des générations d’élèves d’école obligatoire les règles en matière de prévention routière. Après 27 ans à ce poste, il prend sa retraite.

Devant les élèves de l’école primaire de la Poste, Bernard Deubel présente tous les accessoires qu’un vélo doit avoir. Photo Matthias Käser

Julie Gaudio

«Que doit faire Caroline avant de traverser la route?» demande Bernard Deubel. «S’arrêter et regarder!» répondent en chœur les enfants de l’école enfantine de la Poste en affichant un sourire radieux. Le policier, chef de groupe prévention routière pour le Seeland-Jura bernois, se déplace dans les classes d’école obligatoire depuis 27 ans. Des générations d’enfants biennois ont appris les règles en matière de sécurité routière grâce à lui et le reconnaissent facilement. Mais l’heure de la retraite a sonné et le policier doit faire ses adieux aux enfants et aux enseignants.

A l’école primaire de la Poste, les élèves d’une classe ont chacun fait un dessin sur une feuille A5. Bernard Deubel les regarde avec le sourire et reconnaît les accessoires qui ne le quittent jamais dans ses cours de prévention routière: les poupées Caroline et  Sabrina, l’ourson Bernie, le personnage Pylonis en forme de cône de signalisation et les petites voitures bleue et jaune. «J’utilise ces objets depuis plus de 27 ans et ils vont prendre leur retraite avec moi», assure Bernard Deubel.

Des enfants réceptifs

Pour expliquer aux enfants, Bernard Deubel a acheté et équipé un petit vélo rouge de tous les accessoires indispensables au cycliste: phares, catadioptres, sonnette, etc. Celui-ci revient à plusieurs reprises dans les dessins des écoliers. «Je pourrais monter une exposition avec tout ce que j’ai», plaisante-t-il.

La vocation de Bernard Deubel pour être instructeur auprès des enfants est née lorsqu’il a vu, dans sa classe d’école secondaire à Madretsch, le policier donner des cours de prévention routière. «En rentrant à la maison, j’ai dit à ma mère: ‹Plus tard, c’est ça que je veux faire!›» raconte-t-il. Le désir n’a fait que croître au fil des années et dès que le poste a été mis au concours, il s’est porté candidat.

Si Bernard Deubel apprécie tant être au contact des plus jeunes, c’est qu’il les trouve plus réceptifs que leurs aînés. «De toute façon, la police c’est le contact avec les citoyens. Et avec les enfants, c’est encore mieux car ils sont plus à l’écoute du policier», assure-t-il. Les avoir dès le plus jeune âge permet aussi de transmettre les bonnes règles afin d’avoir un comportement exemplaire sur la route. Tel est d’ailleurs le vœu qu’il formule à la veille de prendre sa retraite: «Je souhaiterais que tous ceux qui ont suivi mes cours sur la prévention routière respectent les règles pour qu’il y ait moins d’accidents de la circulation», déclare-t-il humblement. Aen croire les moniteurs d’auto-école, qui lui font des retours «très positifs», il semblerait que les jeunes aient retenu leurs leçons.

Piétons et cyclistes exemplaires

En 1H et 2H, Bernard Deubel apprend aux plus petits le comportement que les piétons doivent avoir. Qui peut par exemple encore réciter les «quatre mots magiques» auxquels tout piéton doit penser avant de traverser la route? «S’arrêter, regarder, écouter et, si c’est bon, marcher», réciteBernard Deubel.  Et comme rien ne vaut la pratique à répétition pour que les bons gestes soient acquis, il recommande vivement aux parents d’emmener leurs enfants à l’école à pied. «Les ‹parents-taxis› engendrent souvent un trafic superflu et dangereux vers les écoles et les enfants n’apprennent pas les bons comportements à adopter», explique-t-il.

Après cela, Bernard Deubel enseigne, au niveau primaire, les règles à suivre pour se déplacer à vélo. La formation passe notamment par un test cycliste – pratique et théorique – en 7H. Le policier a d’ailleurs remarqué qu’aujourd’hui, l’apprentissage du vélo par les parents n’est plus systématique. «Dans chaque classe, j’ai toujours 3-4 enfants qui ne savent pas faire du vélo», constate-t-il.

En civil, Bernard Deubel s’efforce toujours d’être exemplaire sur la route. «Je suis parfois le seul à attendre que le feu piéton devienne vert pour traverser, alors qu’il n’y a aucun véhicule à l’horizon», avoue-t-il. «Beaucoup de personnes me connaissent donc si j’enfreins les règles, je perds toute crédibilité!» conclut-il en souriant.

Mots clés: Bienne, Police, enfants

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