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ECONOMIE

Bienne, un lieu idéal pour UBS

UBS a décidé d’implanter un Business Solution Center dans l’ancien bâtiment Swisscom à la rue d’Aarberg. Jusqu’à 600 postes de travail seront transférés de Zurich à Bienne.

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TOBIAS GRADEN

TRADUCTION MARCEL GASSER

Aujourd’hui est un jour qui fera date dans l’histoire économique de Bienne: la banque UBS annonce en effet officiellement qu’elle s’installe dans l’ancien bâtiment de Swisscom, à la rue d’Aarberg, avec 600 places de travail à la clé.

L’implantation de ce Business Solution Center sera effective fin 2018, début 2019, une fois que les travaux d’assainissement et d’extension seront achevés.

Bienne au lieu de Zurich
Bienne qui rit, Zurich qui pleure: les places de travail seront en effet délocalisées des bords de la Limmat vers ceux de la Suze, comme le confirme Axel P. Lehmann, Chief Operating Officer du groupe UBS. La décision s’explique par la pression des coûts dans le secteur de la finance.

Les délocalisations dans le domaine bancaire n’ont rien de nouveau, les grandes banques n’hésitant plus à déplacer «certaines positions» à l’étranger, notamment en Pologne ou en Inde. Mais le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle, parce que les coûts dans ces pays prennent eux aussi l’ascenseur, même si le niveau des salaires y reste inférieur à celui de la Suisse. Les banques doivent en effet beaucoup dépenser en frais de communication, sans compter que la diversité des systèmes juridiques et la versatilité des situations politiques finissent par être dissuasifs.

L’UBS en est donc arrivé à la conclusion qu’il valait mieux renoncer à délocaliser certaines tâches à l’étranger. Mais rester à Zurich devenait également problématique. «Notre site principal reste à Zurich, mais a forte concentration des places de travail nous oblige à partir de là», explique Axel P. Lehmann. L’UBS emploie 24 000 personnes en Suisse, dont la moitié à Zurich et dans son agglomération.

A long terme
L’UBS n’atterrit pas à Bienne en terra incognita. Depuis des mois, la banque a eu des contacts «très positifs» avec la Promotion économique de la ville et les autorités biennoises. «Bienne est le site idéal», poursuit A-P Lehmann. Et d’évoquer sa position à la frontière linguistique, de plus au centre d’un réseau comprenant des Hautes écoles spécialisées, assurance de pouvoir y former et y recruter du personnel.

Les départements Technique & Informatique de la HES bernoise et son futur campus se trouveront à 200 mètres du nouveau Business Solution Center, qui emploiera 600 collaborateurs à long terme. «Nous ne venons pas à Bienne dans l’idée d’en repartir dans quelques années», assure Axel P. Lehmann. L’UBS investit d’ailleurs plusieurs dizaines de millions dans les travaux d’assainissement. «Nous allons créer des postes de travail modernes, mobiles, à la pointe de la technologie actuelle.»

Un pendant aux 
Champs-de-Boujean
«A ma connaissance, il s’agit de la plus importante implantation jamais survenue à Bienne», déclare Erich Fehr, maire de la ville. Un événement unique qui, selon lui, vient corroborer les efforts consentis dans les années 90 pour développer la ville et son tissu économique. Il voit avec bonheur l’arrivée de «places de travail intéressantes dans le secteur tertiaire, qui a tendance à être moins tributaire de la conjoncture que l’industrie». De plus, un bâtiment au potentiel jusqu’ici sous-exploité retrouvera son lustre et constituera près de la gare un pendant économique aux Champs-de-Boujean. «La décision de l’UBS montre que Bienne se développe dans la bonne direction et que son dynamisme est perçu comme tel», analyse-t-il.

Vanter l’attrait de Bienne
L’UBS n’a pas encore décidé combien d’employés seront déplacés de Zurich à Bienne. Tous ne seront probablement pas délocalisés, ce qui suppose le recrutement d’une partie du personnel. Cette implantation est donc a priori une bonne nouvelle pour les gens qui habitent dans la région, pour qui la perspective de trouver de nouvelles offres sur le marché de l’emploi est réelle. La Ville espère d’ailleurs que les pendulaires de l’UBS finiront par habiter dans la région. «Ces prochains mois, nous allons travailler intensivement avec la banque pour vanter l’attrait de Bienne auprès de ses employés», conclut Erich Fehr.

L’implantation de l’UBS tombe d’ailleurs au bon moment, puisque dans un mois la Ville, la région et les milieux économiques présenteront leur nouvelle campagne visant à acquérir de nouveaux habitants. Axel P. Lehmann a d’ailleurs relevé que la qualité de vie dans le Seeland était «exceptionnelle et propice à la vie de famille».

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