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Bienne

Boire un café, garder la tasse

Réouverture de l’ancien restaurant transformé en café-brocante

Tables, chaises, tasses, tout ce qui se trouve dans le nouveau Paradiesli peut être acheté. Photo ©: Kevin Schlüter

Kevin Schlüter

Trois ans après sa fermeture, le Paradiesli renaît de ses cendres. L’ancien restaurant situé juste à côté du funiculaire de Macolin accueille dès aujourd’hui des nouveaux clients. Ceux-ci ne viendront cependant plus pour manger mais pour prendre un verre... et peut-être repartir avec la table à laquelle ils étaient assis. Café-brocante, telle est la nouvelle raison d’être de la bâtisse centenaire où le clown Grock répétait, en 1901, ses premières pitreries.
Au rez-de-chaussée, les visiteurs trouveront un bar servant boissons chaudes, alcool et quelques en-cas. Au sous-sol, ils pourront fouiller les étagères pour des vêtements et objets de seconde main. Particularité: le mobilier, les verres, les assiettes et autres ustensiles utilisés dans la partie café sont également à vendre.

Trop tôt pour un restaurant

«C’est un concept inédit à Bienne», se réjouit Gabrielle Zimmermann. A l’origine du projet, la Biennoise est également l’ancienne propriétaire des lieux. En 2011, elle a vendu le bâtiment pour en devenir ensuite la locataire. Aujourd’hui, elle y vit et y gère une petite agence immobilière. «J’ai toujours souhaité redonner vie à cette bâtisse remplie d’histoire.» Grâce au soutien de l’actuel propriétaire des lieux, ainsi que d’un mystérieux bienfaiteur genevois, Gabrielle Zimmermann a finalement opté pour une enseigne hybride: «Une brocante dans laquelle on peut boire quelque chose et acheter tout ce que l’on voit m’a paru être une idée originale.»
Si l’idée d’ouvrir un nouveau restaurant l’a bien effleuré, la Biennoise estime qu’un tel projet est prématuré. «A terme, j’aimerais beaucoup proposer des petits plats originaux. Mais nous voulons d’abord tester la réussite du présent modèle. L’ancienne cuisine est toujours là, il suffirait de la réaménager pour l’utiliser. En temps voulu, l’année prochaine peut-être, le Paradiesli redeviendra un restaurant», assure Gabrielle Zimmermann.

Vocation sociale

La réussite qu’espère la responsable du café-brocante semble être de nature humaine plus qu’économique. En effet, la Biennoise projette d’investir une grande partie des revenus issus de la vente de boissons et de babioles dans différents projets sociaux. «Côté bar, le service est assuré par trois bénévoles. Mais nous envisageons également d’employer des bénéficiaires de l’aide sociale, afin de leur offrir une occupation», explique Gabrielle Zimmermann. Côté brocante, les objets proposés sont issus de dons privés et l’argent des ventes «doit servir à divers projets d’aide pour les familles dans le besoin. Nous souhaitons également employer un psychologue pour enfants, atteignable via une ligne téléphonique d’urgence», expose-t-elle.
Enfin, le Paradiesli pourrait abriter dès l’année prochaine un salon de coiffure et un institut de beauté pour professionnels débutants. «Ceux qui n’ont pas les moyens d’ouvrir leur première enseigne au centre-ville pourront le faire chez nous», expose la gérante. Les nouveaux locataires profiteraient des salons du bâtiment encore inoccupés.
Face aux inconnues financières, Gabrielle Zimmermann écarte d’emblée la demande de subventions municipales. «Nous ne désirons aucune aide de la Ville. L’argent que notre mécène genevois nous met à disposition suffira à combler les manques éventuels», conclut-elle.

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