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Moutier

Budget 2021 accepté sans joie

Une fois n’est pas coutume, la séance d’hier du Conseil de ville s’est déroulée dans une ambiance sereine. Mais il en reste deux avant ce fameux dimanche 28 mars 2021.

Le budget 2021, présentant un déficit de 1,354 million, a passé la rampe. Archives

Par Dan Steiner

Passage obligé lors de la dernière séance de l’année du législatif de Moutier, qui avait lieu hier soir, l’élection de son Bureau a vu Clément Piquerez être choisi sans coup férir. Le membre du Rauraque, qui remplacera l’an prochain Enzo Dell’Anna (RPJ), a assuré ne s’être jamais éloigné de Moutier «plus de dix jours» et s’est dit ému d’accéder à la présidence. Il va s’engager à «laisser ses convictions jurassiennes de côté, histoire que les débats restent respectueux». D’autant plus en 2021, année de vote communaliste. Et de la disparition du virus?Bien des interrogations. Ce qui est sûr, toutefois, c’est que Danila Sauvain-Kloetzli (PSA) sera la première vice-présidente, Morena Pozner (PSJB) la seconde, alors que les scrutateurs seront Philippe Challet (PDC) et Francis Pellaton (Moutier à venir).

Au moment des déclarations de groupes, et certainement histoire de donner (encore) un peu de grain à moudre pour les Fêtes à celles et ceux qui s’ennuient au coin du feu, l’Ensemble prévôtois (anti ou non-séparatistes) a listé tous les services dans lesquels le canton de Berne ne... désinvestit pas, contrairement aux allégations de certains, dixit le libéral-radical André Piguet. Ponts et chaussées, culture et sport, services sociaux. Tout y est passé. L’Ecole de maturité spécialisée, par exemple, ne devrait pas déménager, alors que l’Office régional de placement avait été centralisé à Tavannes, éliminant les bureaux de Moutier, ainsi que de LaNeuveville et Saint-Imier. Mais aucun poste. «Moutier est simplement traitée correctement, ni mieux ni moins bien que les autres communes du canton», a-t-il conclu.

Des mesures d’austérité tardives et trop molles
Comme on pouvait s’y attendre, le camp adverse, par l’entremise de Christophe Winistoerfer et du PSA, a saisi la balle au bond et fustigé l’Ours, qui a l’heur de «mettre à mal l’autonomie communale et les droits politiques», notamment lorsque ses députés au Grand Conseil refusent d’accorder des droits politiques aux personnes étrangères. Au niveau communal s’entend.

Le droit à la parole, les élus en ont fait usage au moment de discuter de la planification financière 2020-2025 et du budget 2021, déficitaire à hauteur de 1,354 million de francs. Pour René Wahli (Interface), il n’est pas acceptable d’attendre (si longtemps) avant d’entamer un redressement. «Pourquoi ce qui n’était pas possible hier l’est désormais aujourd’hui?» a-t-il lancé sur un ton faussement interrogatif... Pour Laurent Coste, le déficit structurel n’a rien à voir avec la gestion des autorités autonomistes, et son parti, le PDC, a soutenu les mesures prévues et le budget.

L’UDC, quant à elle, indique «refuser régulièrement des motions luxueuses» pour ne pas creuser encore le déficit. Aussi, Patrick Tobler a estimé que certaines charges, notamment dans le domaine du sport, des loisirs, des Eglises ou de l’énergie, pourraient (et auraient déjà pu) diminuer. Sans pour autant donner d’exemples concrets. Le budget a finalement été accepté par 24 voix (autonomistes), les 16 autres ne s’étant pas activées.

Serviettes hygiéniques à dispo
Avec tout cela, il restait tout de même à débattre des multiples interventions déposées ces derniers mois (lire aussi ci-contre). La motion du PSA exigeant qu’on mette à disposition des écolières le nécessaire en période menstruelle a été avalisée par 32personnes sur 40, le reste s’étant abstenu. Le Conseil municipal soutenait en effet la nécessité de combler cette inégalité entre hommes et femmes, ainsi que lever un tabou. On ne mettra toutefois pas de tampons (pour diverses raisons) à disposition dans les écoles, mais seulement des serviettes hygiéniques.

Un coup sur le champignon était également proposé pour la mobilité douce. Cette dernière, comme en a décidé l’assemblée, sera intégrée dans le règlement du Fonds communal pour l’efficacité énergétique, qui, du coup sera également dédié à cette composante.

Coup de pouce pour LIFT
Lancé en 2006 par le Réseau pour la responsabilité sociale dans l’économie, le projet LIFT a été pensé pour prévenir les risques de non-insertion professionnelle en fin de scolarité obligatoire. Le PSA demandait que le Conseil municipal «soutienne la création d’un projet LIFT local». Cette démarche a été acceptée, mais certains élus ont, une nouvelle fois, estimé que cette idée engendrait des frais pour un problème qu’on pouvait résoudre autrement. Des outils à disposition existent, a-t-on lancé.

Quant à la réponse de l’exécutif à l’interpellation de l’Entente jurassienne sur la «communication discriminatoire de la Chancellerie bernoise et (aux) dénigrements des autorités», l’entité s’est déclarée partiellement satisfaite. Le Conseil municipal a rappelé qu’il était nécessaire, pour toutes les parties, de calmer le jeu avant fin mars 2021. A vérifier dès les premiers jours de ce millésime particulier.

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