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Campagne courte mais intense

Les projurassiens, qui espèrent revoter dans six mois, ont lancé leur campagne mercredi soir. Ils ont présenté leurs chefs de file et organisé une chaîne lumineuse à Graitery.

Les autonomistes ont lancé leur campagne avec une chaîne lumineuse à Graitery. Photo Stéphane Gerber

Michael Bassin

Environ 250 personnes se sont retrouvées, mercredi soir, dans le secteur de l’esplanade de la Collégiale de Moutier pour lancer la campagne autonomiste en vue du second scrutin communaliste. Le jour n’avait pas été choisi au hasard, dans la mesure où les projurassiens tablent sur un scrutin dans six mois – le 21juin 2020 –, quand bien même aucune date n’est officiellement arrêtée puisque nombre de questions sont en suspens.

Cette soirée a aussi été l’occasion pour Moutier ville jurassienne d’officialiser son nouvel organigramme. Ainsi, c’est sous la direction de Cédric Erard, conseiller de ville PSA et membre du comité depuis sa création, que les militants mèneront campagne. «C’est le bon moment pour donner un bon coup de boost!» lance Laurent Coste, l’ancien boss. L’expérimenté conseiller de ville PDCne disparaît toutefois pas des radars. Il assume désormais la fonction de porte-parole, tout comme sa collègue de législatif Mylène Jolidon (PSA).

Moutier ville jurassienne annonce que cette campagne sera «positive et conviviale, à l’image de celle de 2017». Ce qui, selon Laurent Coste, n’empêchera surtout pas le comité «de rendre coup pour coup en cas d’attaques adverses injustifiées».

Mylène Jolidon reconnaît que cette campagne sera toutefois différente sur un point. «La première fois, nous étions partis deux ans avant le vote. Ici le délai est de six mois, ce qui signifie une campagne courte mais intense.» De son côté, Laurent Coste annonce que les séparatistes mettront tout particulièrement le doigt sur ce qui a changé entre-temps, comme l’Hôpital.

Calendrier ambitieux

Pour Moutier ville jurassienne, «les Prévôtois ont compris qu’il n’y avait rien à attendre de plus ou de mieux dans le canton de Berne. Bien au contraire, certaines mesures dommageables pour la ville sont reportées par le canton pour ne pas effaroucher les gens avant le vote.»

A la date du 21 juin, les deux porte-parole y croient. «C’est un calendrier ambitieux, mais nous sommes justement ambitieux!» lancent-ils. La fameuse intervention parlementaire visant à organiser un nouveau vote seulement après la suppression de deux articles problématiques dans la Constitution jurassienne? Laurent Coste et Mylène Jolidon n’y voient qu’une tactique bernoise pour retarder l’échéance. «De toute manière le Grand Conseil ne peut pas imposer ce qui se discutera au sein de la Tripartite», estime Mylène Jolidon.

Une chaîne au loin

Cela dit, Moutier ville jurassienne observe que plusieurs éléments de ce second vote ne sont pas encore connus. «Des questions entourent par exemple le message électoral. Y en faudra-t-il un nouveau? Si oui, qui pourra s’exprimer?» s’interroge Laurent Coste.

Pour en revenir à la campagne, Moutier ville jurassienne a distribué un tout ménage en début de semaine. Et hier, il avait réservé une petite surprise visuelle. Sur le coup de 20h15, une trentaine de lumières ont illuminé la crête du Graitery, visibles depuis l’esplanade de la Collégiale. Elles ne formaient aucun mot, mais, comme l’a expliqué Mylène Jolidon, symbolisaient «la chaîne de solidarité qui existe entre les Jurassiens unis par un idéal commun. Et aussi une invitation à tous les Prévôtois de se joindre à cette chaîne pour mettre un terme à une controverse qui n’a que trop duré».

Un feu d’artifice a clos ce lancement de campagne.

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