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Tavannes

Ce n’est encore qu’un rêve, mais quel beau rêve!»

Digger, la fondation active dans les machines de déminage a le projet de créer un véritable Centre des visiteurs, bien plus grand et attractif que son petit musée.

Bientôt un gros atout touristique pour Tavannes, Frédéric Guerne l'espère vivement. Blaise Droz

Vendredi dernier lors de la manifestation officielle des vingt ans d’existence de Digger à Tavannes, en présence du conseiller fédéral Guy Parmelin, le directeur de Jura bernois Tourisme Guillaume Davot avait lancé un sacré lièvre. Digger, dans son esprit toujours autant dynamique envisage de créer un centre d’accueil des visiteurs qui serait beaucoup plus grand et mieux équipé que le petit musée actuel.

«C’est tout à fait vrai!», confirme Frédéric Guerne, surpris mais enchanté que le représentant du tourisme régional ait pris la peine de parler de ce projet devant une pleine chambrée d’invités de marque. Il ajoute cependant que ce projet n’en est encore qu’au stade du rêve. «Pour le voir se concrétiser, il faudra encore beaucoup de temps et bien sûr d’argent. Deux choses qui nous manquent substantiellement. Franchement, je ne me vois pas délaisser mon job pour mettre entièrement ce projet sur pied. Il faudra chercher de l’aide et des fonds, si l’on veut pouvoir démarrer.»

Guillaume Davot, sait pour sa part que Jura bernois tourisme pourra jouer les relais, encourager, inciter mais guère plus. «Nous n’avons ni la mission, ni la compétence de nous lancer dans un projet qui fait la part belle à l’architecture et à la muséologie. Mais sachant que le petit musée actuel, par ses visites guidées très instructives, réussit déjà à comptabiliser 10 000 entrées par année, le projet est tout sauf utopique.»

Fini le système D
Frédéric Guerne qui a tiré le diable par la queue durant toutes les premières années de Digger et qui a dû appliquer le système D plus souvent qu’à son tour n’envisage pas un musée au rabais fait de bouts de chandelles. «Si le projet se réalise, ce sera du sérieux. Nous devrons avoir pignon sur rue, être visibles, donner envie de s’arrêter pour une visite, n’importe quel jour de la semaine, sans rendez-vous préalable. Des visites guidées seront évidemment toujours possibles, mais il faut que la visite puisse aussi se faire avec des moyens modernes comme des tablettes ou des smartphones.»

Le musée actuel est rentable, il rapporte un peu d’argent qui contribue à financer les projets de la fondation. En outre, il est un excellent outil qui incite une partie des visiteurs à devenir donateur. «Notre mission s’en trouvera donc  renforcée et c’est bien le but premier qu’aura un centre des visiteurs plus grand et moderne», indiqeu-t-il encore.

Inspiré de Camille Bloch
Il est bon de savoir que le patron de la petite entreprise tavannoises habite à Courtelary, non loin du nouveau centre des visiteurs de Camille Bloch. «Je suis fasciné par le succès de ce nouveau musée. Cela amène beaucoup de vie et d’enthousiasme et je suis persuadé que nous saurons nous engager dans leur sillage, pour le bien de notre cause mais également pour celui du Jura bernois.»

Frédéric Guerne n’ignore pas que toutes les ONG doivent trouver des moyens de se financer. Certaines agissent en envoyant des messages dans les boîtes aux lettres, avec un retour sur investissement beaucoup trop faible à son goût. «Le monde des ONG n’est pas un repaire de bisounours et les moyens engagés sont parfois questionnables. Pour ma part, il est exclu de perdre 20 à 30% des montants récoltés simplement pour financer les campagnes de récolte de fonds. En revanche un grand et beau centre d’accueil, entrerait parfaitement dans mes vues.»

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