«C’est un album acoustique, mais pas soft»

Par Aude Zuber

Gotthard sort aujourd’hui son nouvel album «Defrosted 2», qui revisite plus de 25ans d’histoire du groupe en acoustique. Pour sa promotion, deux de ses membres, Nic Maeder et Leo Leoni, étaient de passage hier matin à Bienne. A cette occasion, le chanteur est venu présenter cette dernière création.

Nic Maeder, après toutes ces années, où votre groupe trouve-t-il encore la motivation à sortir un nouvel album?
Chaque fois que nous sortons un nouvel album, nous nous imaginons que c’est notre premier, alors nous ressentons toujours la même excitation. De plus, nous voulons toujours faire mieux, ce qui ne serait plus le cas si nous avions plus ce feu en nous.

Pouvez-vous nous présenter cette dernière création?
Dans ces deux CD, il y a plus de 25ans de carrière... Nous trouvons les plus grands tubes de Gotthard en version acoustique, qui ont été enregistrés lors du «Defrosted Tour», entre mars et août 2018.

Pourquoi ce choix d’un double album?
Au départ, nous voulions mettre uniquement nos nouveaux hits, c’est-à-dire ceux qui n’existaient pas encore, en 1997, lors de la création de l’album acoustique «D-Frosted». Mais au moment de choisir les titres enregistrés lors de notre meilleur concert de la tournée, nous avons trouvé dommage de se limiter à un seul CD. Pour nous, couper dans le concert ne faisait pas sens, car ça formait un tout!

Quel était ce meilleur concert?
C’était en Allemagne, à Brême. C’était le plus petit concert de la tournée. C’était un moment très intime... Il y avait une certaine magie, peut-être que nous étions aussi un peu plus relax.

Quelles sont les particularités de «Defrosted 2»?
Nous ne voulions pas faire les mêmes chansons en acoustique. Nous avons donc passé plusieurs mois à les retravailler. Deux filles sont venues faire le backing, c’est-à-dire les choristes, ce qui apporte un côté blues. Une autre personne est venue pour les percussions. Nous avons également ajouté des violons. Nous obtenons donc un quartet. Concrètement, nous avons métamorphosé les versions initiales. Par exemple, nous avons transformé des morceaux assez hard en version jazzy, très soft. Et inversement, nous avons ajouté de la batterie à des musiques qui contenaient uniquement de la guitare acoustique pour obtenir une chanson plus forte.

D’un point de vue sonore, reste-t-on dans le hard rock et le heavy metal?
C’est un album acoustique, mais ce n’est pas soft. Il y a de la puissance tout de même. La batterie est très présente et il y a un orchestre...

Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Francis Rossi de Status Quo?
Ce printemps, Leo et moi, nous avons participé à la tournée «Rock Meets Classic», qui a duré un mois. Il y avait plusieurs groupes invités, comme Supertramp, Saga ou Status Quo. Parmi eux, il y avait Francis, avec qui nous avons passé beaucoup de temps. L’entente y était, alors Leo lui a demandé s’il voulait écrire une chanson avec nous. Voilà comment est né notre single «Bye bye Caroline», inspiré du titre «Caroline» de Status Quo, sorti en 1973.

Une tournée est-elle prévue?
Nous avons fait les choses un peu à l’envers, car la tournée s’est faite avant de sortir l’album... Donc, il n’y aura en principe pas de deuxième tournée, mais nous ferons plusieurs festivals en Suisse.

Venez-vous régulièrement dans la cité seelandaise?
J’ai un oncle qui habitait ici, mais je dois dire que c’est plutôt lui qui venait nous rendre visite sur Lausanne.

Ce n’est pas trop dur d’être le seul Romand?
(Rire). Il en faut un. Et c’est cela qui est cool. Ensemble, nous représentons un peu toutes les régions et les langues de Suisse, mais c’est vrai que le Suisse allemand est pour moi plus difficile à parler.