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cela s’est passé en 2015/5

Cette culture qui fascine et qui dérange

La culture biennoise a affiché toute sa richesse et sa diversité au cours des 12 derniers mois. Mais elle a également été la source de vives tensions politiques

Le festival Body and Freedom, la Schubertiade et la 11e édition du FFFH: trois des événements culturels marquants de 2015 à Bienne. archives

Didier Nieto

Bienne a vécu une année culturelle aussi riche qu’agitée. Les expositions, les concerts, les spectacles de théâtre ou de danse ont foisonné au cours des 12 derniers mois. Certaines de ces manifestations ont bénéficié d’un écho national. Début septembre, la Schubertiade a attiré plus de 14000 amateurs de musique classique venus de toute la Suisse. Point d’orgue du week-end, environ 4000 personnes ont chanté ensemble la Messe allemande sur la place Centrale.

Fin août, le festival Body and Freedom a autant intrigué qu’il a choqué. Durant deux jours, une vingtaine d’artistes se sont exposés complètement nus au centre-ville. Certains passants y ont vu l’expression sublime de la liberté artistique, d’autres une atteinte inadmissible à la morale et à l’ordre public.

La Ville a aussi essuyé des critiques pour avoir accordé aux organisateurs une garantie de déficit de 10000fr. Ce premier «festival de performances de nudité urbaine», qui s’est finalement déroulé sans accroc, a été commenté dans certains médias français et belges.

En septembre, le Festival du film français d’Helvétie a confirmé qu’il était devenu un événement incontournable du calendrier culturel. La preuve: Alain Berset a assisté à la soirée de pré-ouverture de la 11e édition. Le conseiller fédéral a félicité le FFFH pour le pont qu’il crée entre les communautés linguistiques. Durant cinq jours, près de 14500spectateurs ont afflué dans les salles obscures.

Toujours dans le domaine du 7e Art, deux cinéastes biennois se sont illustrés. Adrien Bordone et Bastien Böziger ont été récompensé lors du Festival du prix du cinéma bernois. Leur film «Après l’hiver», qui dépeint le quotidien d’ados en 10e année scolaire, a été élu meilleur documentaire par l’Office de la culture cantonal.

Au cœur de la politique

La culture ne s’est pas uniquement affichée dans la rue, les musées ou les salles de spectacles. Elle a occupé une place importante dans l’agenda politique. En janvier, Cédric Némitz a présenté les conclusions de son opération «Parlons culture», une série de rencontres entre les acteurs culturels biennois. Le conseiller municipal socialiste en a ressorti trois axes prioritaires qui doivent désormais diriger la politique culturelle de la Ville: la créativité et l’innovation, le bilinguisme et la diversité ainsi que le rayonnement.

En février, le Conseil de ville a refusé de mettre aux enchères la collection d’art de la Ville afin de renflouer les caisses municipales, comme le demandait une motion de Sandra Schneider (UDC). Le parlement a aussi décidé de maintenir la subvention de 30000fr. en faveur de la CarteCulture, qui permet aux personnes à faible revenu de bénéficier de réductions sur les entrées à certaines institutions.

Culture et finances

Au printemps, les subventions octroyées aux institutions culturelles ont été l’un des enjeux majeurs du débat sur l’assainissement des finances. Au Conseil de ville, les discussions sur le TOBS et le NMB notamment ont engendré de vives tensions entre les blocs de gauche et de droite.

Dans la rue, la population s’est mobilisée à l’appel du comité «Bienne pour tous» pour protester contre les coupes budgétaires. Les défenseurs de la culture ont remporté la première bataille: le parlement a renoncé à biffer les subventions à la culture et a approuvé les contrats de prestations qui lient les institutions culturelles à la Ville pour la période 2016-2019.

Mais les partis bourgeois et les Vert’libéraux, qui se battent pour que la culture participe aussi à l’assainissement des finances, ont contre-attaqué quelques mois plus tard. En septembre, leurs motions demandant de réduire dès 2018 les subsides du NMB et du TOBS ont passé la rampe au Conseil de ville.

Expoparc

Le samedi 6 juin, environ 35 000 personnes ont envahi l’Expoparc pour assister au festival de musique Sonisphere. Les Californiens d’Incubus et les Suédois de The Hives ont lancé les hostilités. Mais le point d’orgue de la soirée a été le show du groupe anglais Muse. C’est la première fois que Bienne et Nidau accueillaient un concert d’une telle ampleur. archives

Place du Rosius

Mercredi 22 avril, la foule s’amasse devant la salle du Conseil de ville. A l’intérieur, les parlementaires entament le débat sur l’assainissement des finances. A l’appel du comité «Bienne pour tous», quelque 550 personnes viennent manifester contre les coupes budgétaires qui menacent les institutions culturelles et sociales. archives

Tissot Arena

Les nouveaux stades ont accueilli le 7 novembre leur première manifestation d’envergure avec Apassionata. La venue de ce spectacle – qui met en scène les prouesses de plus de 50 chevaux – a nécessité de totalement réaménager la patinoire occupée en temps normal par le HC Bienne: outre les installations techniques, plus de 100tonnes de sable y ont été déposées. archives

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