Combler une lacune

Par Jérôme Burgener

La nouvelle présentation du projet Agglolac, un quartier au bord du lac, à cheval entre Bienne et Nidau, a commencé hier par un tour du propriétaire en compagnie des représentants des deux communes ainsi que de Daniel Ducrey, directeur général de Mobimo, en charge de la partie immobilière du projet. Les autorités se sont montrées particulièrement satisfaites du résultat de ces très longues années de planifications.

«Je suis fier de présenter cette mouture finale alors que les discussions autour d’Agglolac ont commencé lorsque j’étais membre non-permanent du Conseil municipal», a sourit ErichFehr, maire de Bienne. Il a été rejoint pas Sandra Hess, mairesse de Nidau: «Douze ans après les premières esquisses, Agglolac n’est plus une idée mais bien un projet en bonne et due forme.»
Florence Schmoll, responsable de l’urbanisme de la Ville de Bienne, a montré les différentes parties qui constitueront Agglolac. Selon ses mots, le quartier «permettra de rapprocher les Biennois et les Nidowiens du bord de l’eau».

Pour Erich Fehr, Agglolac sera enfin une solution pour faire de Bienne une vraie ville au bord du lac et ainsi, combler une lacune: «La vieille ville est à 1,5 km de l’eau, la voie de chemin de fer coupe l’accès au lac. Nous avons des plages et des pelouses, il nous faut maintenant un environnement urbain.»
Des reproches ont été faits contre Agglolac depuis de nombreuses années. Les comités ont évoqué, par exemple, une confiscation d’espaces publics. L’argument n’est pas valide pour Silvia Steidle, conseillère municipale en charge des finances à Bienne: «Agglolac, c’est avant tout 100000 m² à disposition de la population. Mais nous comprenons les inquiétudes des citoyens et nous avons modifié plusieurs fois le projet en les écoutant.»

Erich Fehr a rappelé que les débats au Conseil de ville, puis l’éventuelle votation populaire en cas d’acceptation au parlement, ne concernent pas les détails du projet immobilier mais la création d’un syndicat de communes entre Bienne et Nidau, pour piloter le projet.

Perte de démocratie?
Cette éventualité a soulevé des craintes chez Peter Heiniger, conseiller de ville POP. Pour lui, ce serait tout simplement une perte au niveau démocratique. Faux, a rétorqué Silvia Steidle: «Le syndicat de commune doit réaliser précisément ce qui sera défini par contrat. Le projet n’est pas réalisable sans cette entité. Il faut noter que le syndicat permet justement plus de démocratie puisqu’un référendum sera possible avec 1000 signatures, réunies sur les deux communes.»

Pour faire naître Agglolac, Bienne a cédé du terrain en droit de superficie à la société Mobimo pour un montant de 90 millions de francs. La ville devra ensuite investir près de 80 millions notamment pour les infrastructures et les assainissements.

Le maire de Bienne a conclu la présentation en déclarant qu’il n’y aurait aucun perdant avec la réalisation d’Agglolac: «La plage et les zones publiques resteront. Des manifestations culturelles ou sportives seront toujours organisées.Il y aura juste une offre plus importante au bord du lac.»
Le projet étant particulièrement concernant pour les citoyens de Bienne et  de Nidau, et la pandémie empêchant le public de suivre les séances du Conseil de ville, celles-ci seront diffusées en vidéo sur les sites. Mercredi 17 et jeudi 18 mars dès 18h pour Bienne et jeudi 18 mars dès 18h pour Nidau.

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