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Valbirse

Créer des ponts avec les migrants

Action solidaire le jeudi 24 mars pour favoriser la rencontre.

Le but de l’action qui sera organisée à Malleray est vraiment qu’il puisse y avoir des échanges entre la population et les migrants. Keystone

Michael Bassin

L’afflux de migrants suscite des gestes de solidarité un peu partout. Ycompris dans le Jura bernois. «Beaucoup de personnes nous téléphonent car elles souhaitent donner des jouets ou des habits. Oui, nous constatons une forte volonté d’aider», relève Maurizio Zivelonghi, qui endosse plusieurs responsabilités au sein d’Asile Bienne et Région (ABR), association mandatée par le canton pour l’hébergement et l’accompagnement des requérants d’asile.

C’est dans ce même état d’esprit solidaire qu’une action sera organisée le jeudi 24mars à Malleray par un groupe de bénévoles. L’idée? Créer des ponts entre les migrants et les habitants de la région. Rappelons qu’une quarantaine de demandeurs d’asile sont logés à Bévilard depuis plusieurs semaines.

La rencontre avant tout

Concrètement, un petit magasin itinérant gratuit prendra ses quartiers au Carillon. Les étals de cette échoppe seront garnis des biens apportés le jour même par la population(vêtements, ustensiles de cuisine, jeux, aliments de base en surplus). Les migrants pourront ainsi se servir, mais l’idée consiste à ce que les habitants de Valbirse puissent eux aussi trouver l’un ou l’autre objet utile. Rien ne sera stocké.

Au-delà de l’aspect matériel de cette action, celle-ci veut avant tout permettre la rencontre et l’échange entre résidants et requérants. Ceci sera donc encouragé, autour d’un café ou d’une minérale. «Les peurs et la méfiance de part et d’autre disparaissent peu à peu en apprenant à mieux se connaître», notent les organisateurs.

Maurizio Zivelonghi applaudit des deux mains. «Pour nous, c’est compliqué d’organiser ce genre d’actions. Nous sommes contents de pouvoir compter sur cette aide», dit-il. «Cela permet aussi une certaine forme d’intégration. Des sympathies, voire des amitiés, peuvent naître de ces rencontres», ajoute-t-il, relevant au passage que ce type de projets sont d’autant plus intéressants lorsqu’ils sont proposés par la base, comme dans le cas présent.

Des représentants de plusieurs paroisses et église locales (réformée, catholique, salutiste) sont engagés dans ce projet, auquel collabore aussi le Service migration de l’arrondissement du synode jurassien et son animatrice Séverine Fertig, qui a déjà œuvré à un tel magasin à Reconvilier en décembre. «Mais soyons clairs, il n’est pas question de faire un quelconque prosélytisme», relève cette dernière.

D’autres actions à venir?

Pour l’heure, les regards sont tournés vers ce magasin-café du 24 mars. Mais il se pourrait que le groupe œuvre à créer d’autres ponts par la suite. Entre faciliter l’apprentissage du français, développer des activités sportives et de loisirs non onéreuses, faire de la couture ou découvrir la région: les possibilités ne manquent pas.

«Mais cela dépendra des contacts que nous tisserons avec les migrants», note Sylviane Zulauf, membre de l’équipe. «Tout est ouvert. Il s’agira d’abord de définir le besoin, qui sera peut-être petit, puis éventuellement de l’instituer. On pourrait par exemple imaginer un café-rencontre hebdomadaire.» Les personnes qui seraient intéressées à participer aux éventuels futurs projets peuvent contacter le groupe ou se rendre au Carillon le 24 mars.

Ce n’est pas un hasard si cette action aura lieu à Valbirse. Une quarantaine de migrants sont en effet hébergés aujourd’hui à Bévilard. «Ceux-ci sont inscrits au centre de Reconvilier. Mais, par manque de place, ils sont logés pour le moment dans un bâtiment de plusieurs appartements mis gracieusement à disposition par Monsieur Vincent Charpilloz, d’Hélios», explique Maurizio Zivelonghi, responsable du centre à Reconvilier et de l’Office régional ABR Moutier-Reconvilier.

Il s’agit de Syriens, d’Erythréens et d’Afghans. Des hommes seuls, mais pas seulement. «Il y a actuellement deux familles syriennes qui seront prochainement rejointes par deux autres», poursuit Maurizio Zivelonghi. «Il est prévu que ces migrants rejoignent nos structures lorsque la vague d’arrivées diminuera.»

Notons par ailleurs que ces réfugiés et des représentants de la commune se rencontreront d’ici une dizaine de jours afin d’échanger et de faire connaissance.

INFO:

Petit magasin itinérant gratuit-café:
Cette action aura lieu le jeudi après-midi 24 mars, de 14h à 17h, au Carillon à Malleray (Grand-Rue 9). Chacun pourra apporter ce dont il n’a plus besoin (et en bon état). Renseignements auprès de Sylviane Zulauf (079 207 60 54) ou Claudine Bassin (032 358 51 85).
 

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