Vous êtes ici

Abo

Bienne-Macolin

Cure de jouvence pour le funi

Le funi de Macolin subit de gros travaux: changement des rails, du câble et assainissement des wagons.

Photo Susanne Goldschmid

Marjorie Spart

La manœuvre était impressionnante. Elle avait de quoi ravir la poignée de curieux installés près de la station du bas de la ligne de funiculaire Bienne-Macolin. Pensez, on ne voit pas tous les jours un wagon de 14 tonnes s’agiter dans les airs!

Solidement arrimée à une grue, une des deux voitures du funi de Macolin a été sortie de ses rails lundi, aux alentours de 14h. Quatre hommes, tenant des cordes attachées aux quatre coins du véhicule, lui ont évité de tournoyer dans le vent pourtant faible.

Les spécialistes l’ont ensuite déposée en douceur sur un camion qui l’a emportée jusqu’à Olten. Là-bas, une entreprise   lui octroiera une cure de jouvence. Aujourd’hui, le wagon jumeau de la ligne Bienne-Macolin, subira le même sort. Mais en attendant cette seconde opération, un wagonnet contenant des bidons d’eau, pour un poids de 4 tonnes, a pris la place du premier véhicule, histoire de faire contrepoids à la voiture restante.

Rails plus que centenaires
La finalité de ces opérations est un assainissement de la ligne entière du funi. «Les rails datent de 1887! Et le câble de 1740m qui tire les wagons a été changé, pour la dernière fois, dans les années50», commente Raphaël Schlup, responsable de l’exploitation des funiculaires au sein des Transports publics biennois (TPB). Celui-ci détaille les travaux, qui dureront cinq mois, tout en gardant un œil attentif sur le funi perché dans les airs. «C’est un grand jour pour moi: l’aboutissement de deux ans de préparation», s’émeut-il.

Face au grand âge de ces installations, les TPB ont estimé qu’il était temps d’agir pour continuer à garantir la sécurité de la ligne et des passagers. Si les rails peuvent casser et gondoler, ce qui inquiète surtout Raphaël Schlup est le ballast «qui a bougé au fil des ans», et les traverses en bois «vraisemblablement en mauvais état». «Une fois que les rails et le câble auront été enlevés, nous pourrons effectuer un gros travail d’assainissement du ballast et installer des traverses en métal», décrit-il.

Véhicules retapés
Les roues d’entraînement, qui activent le câble, doivent aussi être changées car elles présentent des risques de fissures. «Ce sont des pièces de plus de trois mètres d’envergure, en fonte et pesant 7,5 tonnes. Nous avons dû démonter une partie de la façade de la station de Macolin pour permettre l’extraction de cet imposant disque», relève Raphaël Schlup.

Les TPB profitent de cet assainissement nécessaire des rails pour redonner un coup de neuf aux deux wagons «qui auraient tenu encore quelques années». «Mais comme nous cessons l’exploitation du funi durant cinq mois, c’était l’occasion de le faire», poursuit-il. Sans compter que l’installation de nouveaux rails nécessitera l’adaptation des roues des véhicules. Ceux-ci seront aussi rénovés, tant du point de vue de leur équipement électronique que leur mobilier. «Les sièges en tissus céderont leur place à du simili cuir.» Du côté de la technique, des caméras seront installées le long des voies pour garantir la surveillance de l’exploitation et éviter les problèmes.

Quelles craintes nourrit le responsable au sujet de ces travaux? «L’entreprise qui rénove les wagons n’est pas celle qui les a conçus. Elle n’en a pas les plans et ne sait pas à quoi s’attendre en les démontant.»

Cet assainissement coûte 9mios de fr. La moitié est prise en charge par la Confédération et l’autre par le canton. «Nous ne devrons rembourser que la part cantonale», précise le responsable.

La mise en service du nouveau funi est prévue le 31août. «Nous avons choisi de réaliser ces travaux en grande partie durant les vacances, pour déranger le moins possible les pendulaires», note-t-il. En attendant, les usagers doivent emprunter le funi d’Evilard, puis un bus qui les conduit à Macolin.

Articles correspondant: Région »