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Corgémont

De la farine produite et vendue sur place

Deux agriculteurs ont décidé de transformer leur blé et leur épeautre en farine. Du tout local qui trouve sa place dans les rayons des magasins de la région.

Philémon Klopfenstein, à gauche, et Richard Renfer produisent depuis 2017 différentes farines locales. Photo: Stéphane Gerber

Par Nicole Hager

Les céréales sont cultivées au village, transformées dans un moulin du Jura, avant d’être proposées sous l’appellation «Farine du village» dans les magasins de Corgémont et des environs. En matière de circuit court, difficile de faire mieux!
Agriculteurs et associés, Richard Renfer et Philémon Klopfenstein ont décidé de faire leur propre farine «il y a 3-4 ans». La volonté était d’avoir le contrôle sur ce qu’il advenait de leur production, mais aussi de valoriser leur blé et leur épeautre cultivés sans engrais chimique ni recours aux traitements de synthèse.

Production en hausse
En trois ans, la production de farine est passée d’une à quasiment six tonnes et la gamme de farines a été élargie. «Pour répondre à la demande des consommateurs, nous produisons désormais de l’épeautre.» La farine blanche ou fleur, mi-blanche, bise ou encore complète est vendue par sacs de 5kg et 25 kilos.
Pour la vente, les agriculteurs jouent la proximité et le contact direct avec le client, en misant sur la livraison à domicile, la vente à la ferme, les points de vente locaux, les commandes sur les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille. Pour la suite, ils entendent renforcer la stratégie marketing avec un changement de logo et le lancement d’un compte Instagram dès l’automne prochain, qui permettra aux consommateurs de suivre l’évolution des cultures de céréales panifiables. Mais ce n’est encore que musique d’avenir. Dans l’immédiat, Philémon Klopfenstein observe que les stocks se vident à grande vitesse. «Il nous reste encore 10% de notre production et le fruit de la prochaine récolte ne sera pas sur le marché avant l’automne prochain.»
Plusieurs métairies comptent parmi les premiers et les plus importants clients. «Elles cherchent à proposer des assiettes composées d’un maximum de produits de la région. En faisant du pain avec de la farine locale, elles remplissent pleinement cet objectif», observe Richard Renfer.

Le Covid-19 à la rescousse
Le succès de la farine locale n’était pas garanti. Les deux producteurs sont passés du doute au soulagement en l’espace de quelques semaines. En début d’année, ils se souciaient de la gestion de leur imposant stock de farine. Comment allaient-ils pouvoir écouler toute cette marchandise? Le coronavirus est venu, indirectement, à leur secours. Mettre la main à la pâte pour élaborer des mets «faits maison» étant devenu l’une des activités les plus prisées en période de confinement, la consommation de certains produits, comme la farine, a connu une montée en flèche. Cette explosion des ventes a entraîné des pénuries temporaires dans certains magasins. Une situation qui a permis d’écouler la farine locale et lui a assuré sa renommée. Les deux agriculteurs de Corgémont espèrent que cet engouement perdura bien après la fin de la pandémie.

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