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Moutier

Dernier chapitre Clos pour l’école ménagère?

Les élèves cuisinent depuis des lustres au numéro 9 de la rue, dans un vieux bâtiment vendu par la Ville en 2014. Mais le projet de rénovation de la propriétaire n’a jamais été retenu.

La bâtisse est âgée, mais est fonctionnelle. Reste à savoir en quoi elle va se transformer. Archives Dan Steiner

Par Dan Steiner

Au propre comme au figuré, le Conseil municipal a été renvoyé à ses études d’une solution pérenne pour l’école ménagère, en début de semaine, par les membres du législatif. Ses études, entendez par là toutes les options à (ré)évaluer pour que les élèves puissent acquérir les rudiments de la cuisine dans de meilleures conditions qu’actuellement. Lundi, l’exécutif a présenté deux options pour un déménagement, mais le Conseil de ville a jugé que son rapport n’était pas assez abouti. Or il a régné un certain flou sur des chiffres avancés et les raisons qui ont poussé la Municipalité à vouloir quitter les locaux actuels du Clos 9.

«Je suis consciente de l’état actuel des lieux, qui ne sont pas de première fraîcheur. Ce n’est pas un bâtiment dont je suis vraiment fière», avoue sa propriétaire. C’est en 2014 (pour le 1er janvier 2015) que son mari et elle l’ont acquis à la Ville pour 140'000 fr., avec l’idée de le rénover immédiatement et d’y aménager des appartements. Les autorités locales devaient déplacer les cuistots en herbe si le peuple, quelques mois plus tard, acceptait un projet à 9 millions pour une nouvelle construction à la rue du Viaduc, avec également école enfantine et appartements, mais aussi pour l’agrandissement de l’Ecole à journée continue. Ce qu’il n’a pas fait.

«L’objectif de l’achat était de réaliser un projet immobilier, dès 2016 et le départ de l’école ménagère», reprend la propriétaire, qui a «offert» à la commune le loyer de 2015 à mi-2016.

Comme la Ville devait alors changer son fusil d’épaule, Madame a projeté la rénovation de et pour l’école en vue de revendre son bien à la Ville. «En juin 2018, j’ai déposé officiellement une proposition, clés en main, au prix de 1,8 million de francs», rappelle-t-elle. En septembre 2019, les autorités lui signifient que sa proposition n’a pas été retenue.

Offre trop laconique
Depuis cette dernière séance du Conseil de ville, plusieurs dossiers ont déjà atterri dans la boîte aux lettres communale, après la non-entrée en matière du législatif, indique Valentin Zuber, le conseiller municipal responsable des Bâtiments. Lundi soir, il a expliqué à l’assemblée que l’offre de la propriétaire actuelle du Clos 9 était trop onéreuse.

Pourtant, on parle d’un achat à 1,8 million alors que la location au passage de l’Ours en aurait coûté 1,7 sur 20 ans (85'000 fr. par an, charges comprises). Pour finalement ne pas posséder d’école ménagère au-delà... «Au passage de l’Ours, la Ville posséderait tout de même un droit de préemption», note l’élu. Elle aurait donc la priorité pour acheter si son propriétaire souhaitait vendre après 20ans. Pour ce qui est des différents projets étudiés, le choix effectué était une décision du Conseil municipal. Notamment d’écarter celui du Clos 9. «Nous estimions en effet que les conditions financières au moment où l’offre a été transmise n’étaient pas bonnes», relève l’élu.

Le devis de la propriétaire comprenait 1,5 million de rénovations et 300'000 fr.pour la valeur du bloc, y compris les frais de notaire, les intérêts et les assurances des travaux en cours. «Il n’a jamais été question de le revendre à ce prix, mais seulement une fois qu’il serait retapé», précise-t-elle. «Si un dépassement de prix était apparu, c’est moi qui devais l’assumer. Dans le cas d’une nouvelle construction, ce sont les citoyens de Moutier qui passent à la caisse.»

Pas sortis de l’auberge
Pour Valentin Zuber, le niveau d’analyse de cette offre était insuffisant, le prix pouvant varier dans des proportions démesurées. Il ajoute que, au vu de l’état du bâtiment, son prix de 300'000 fr. et celui du loyer annuel actuel, 69'000 fr., sont trop élevés. «Mais ce qui a mis fin aux discussions, c’est lorsque la propriétaire nous a présenté la facture pour son étude préliminaire. Toutefois, comme nous l’avons toujours dit, nous restons ouverts à toute offre concrète.» Elle aussi est prête à entrer à nouveau en discussion, tout en précisant que ladite facture du projet n’a été tendue que pour montrer les sommes déjà dépensées et sa bonne volonté. «Mes buts sont d’aider la Ville et que la région se développe», assure-t-elle.

Le mot de la fin, ValentinZuber le garde pour les membres du Conseil de ville, qui le renvoient réviser. «Ce qu’on nous demande n’est juste pas faisable. Nous allons discuter avec les partis, car le Service des bâtiments n’est pas un bureau d’ingénieurs ou d’architectes. Si l’on veut des rapports et des options poussés, comme le propriétaire du passage de l’Ours l’a fait, cela peut monter jusqu’à 50'000 fr. par projet. Si l’on veut choisir entre trois, il y aura un crédit extraordinaire à libérer par le législatif...»

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