Vous êtes ici

Abo

Valbirse

Des aînés à fédérer

Déjà organisés ailleurs, des groupes de séniors germent petit à petit dans le Jura bernois, comme dans la Vallée, ce qui pourrait faire des «petits». A Moutier, on y réfléchit.

Une séance d’info organisée par la commune en janvier avait fait se déplacer près de 200 personnes intéressées. Photo tirée du bulletin AGAVE info

Par Dan Steiner

AValbirse, on ne manque pas d’idées. Notamment pour la symbolique et les jeux de mots. Ce serait beaucoup dire que le premier numéro d’AGAVE info – en fait l’édition0 – en est truffé, mais ce nouveau «bulletin de et pour les aînés» n’en est en tout cas pas dénué.

AGAVE, déjà, désigne désormais Association du groupe des aînés de Valbirse et environs, mais on a également affaire à une plante aux ressources multiples. Puis ce mot vient du grec ancien et signifie «digne d’admiration». Comme celle que des petits-enfants peuvent avoir pour leurs ancêtres? Sûrement. Et pourquoi pas l’inverse, aussi.

Bonne émulation de départ
Bref, Valbirse pourrait devenir pionnière du genre dans le Jura bernois. Pour replacer la publication dans le contexte, on se rappelle que l’association de communes Jura bernois.Bienne (Jb.B), au travers de la commission politique du 3e âge, avait émis l’idée d’un comité central chapeautant les groupements communaux ou régionaux de séniors.

C’est dans cette optique que Valbirse avait organisé une séance d’info, en janvier, qui avait attiré pas moins de 200 personnes. «Un groupe d’une petite vingtaine d’aînés s’est déjà réuni pour préparer la suite», relève André Rothenbühler, qui a l’avantage d’être conseiller communal à Valbirse et directeur de Jb.B. «C’est à la mi-mars que je leur ai proposé de réaliser ce bulletin plutôt que d’attendre.»

Attendre que le coronavirus veuille bien s’éloigner, donc, lui qui a déjà conduit à repousser l’assemblée constitutive de l’association (initialement prévue le 9juin), l’envoi de quelque 700 questionnaires aux séniors de la commune (ce qui a été fait récemment) et la course des aînés. Dont le budget va toutefois être utilisé pour l’association.

Le virus ne gêle pas tout
«Ce journal a été financé par la commune, qui se porte garante de la continuité du groupement», complète Joëlle Braun Monnerat, Municipale chargée des Affaires sociales. «Nous aimerions que cet élan se poursuive dans la durée et que la commune puisse y rester liée, mais pas trop non plus.»

La conseillère rappelle que le but initial est d’éviter l’isolement social. Et la période actuelle ne doit pas parvenir à l’accentuer. D’où ce bulletin de huit pages, qui donne la parole à des aînés et des membres des autorités. Mais qui propose aussi à tous les retraités de Valbirse différentes activités, sorte d’amuse-bouche avant de plus importants rassemblements.

Celles et ceux qui aiment taper le carton pourront ainsi s’adonner à un Corona Jass, sous forme d’une compétition hebdomadaire qui devrait débuter à la mi-juin. Et pour les personnes qui ont la main verte, une entreprise locale a été mandatée par la commune pour leur préparer un jardin communautaire de 150m², situé au sud du parc résidentiel d’Espace Birse. Le bien nommé Pote âgé – autre jeu de mots – pourra aussi, à terme, être à disposition des enfants accompagnés d’enseignant(e)s. Mais chaque chose en son temps.

A Moutier, on laissera l’initiative aux aînés
Le PSA prévôtois voit les choses de manière similaire. «Nous ne sommes plus en 1900, où l’on considérait les séniors comme des personnes en fin de vie. Aujourd’hui, ils ont une place majeure dans notre société et sont très dynamiques», écrivaient Patrizio Robbiani et dix cosignataires socialistes autonomes. Dans une motion déposée en octobre 2019, ils chargeaient la Municipalité de créer un Conseil des séniors à Moutier, «une nouvelle instance consultative de réflexions, de propositions et de concertations».

Ses membres participeraient ainsi à l’amélioration de leur qualité de vie ou mettraient en place des actions culturelles, sportives, de santé ou environnementales. Bref, de quoi trouver activement «des réponses à leurs problématiques», notamment pour résoudre le problème de l’isolement ou de la perte d’autonomie.

Dans sa réponse, l’exécutif prévôtois assure partager les considérations des motionnaires, ajoutant que la Ville a pour rôle de «favoriser le lancement d’une telle initiative». Toutefois, elle propose la transformation en postulat, arguant qu’il appartiendra aux séniors de «concrétiser la création d’une telle structure, si la clause du besoin se vérifie».

Articles correspondant: Région »