Vous êtes ici

Abo

Enseignement

Des cours de la HEP-BEJUNE seront également auf Deutsch

Main dans la main, les Hautes écoles pédagogiques de l’Arc jurassien et de Berne proposent un nouveau cursus dès la rentrée. Ses futurs étudiants pourront ainsi enseigner au primaire dans les deux langues.

Les étudiants passeront plusieurs semestres au campus Strate J de la HEP-BEJUNE, à Delémont, et à la Pädagogische Hochschule de Berne. Photo d'illustration: Meyer et Kangangi

Par Dan Steiner

Ils en attendaient une trentaine, mais ils accueilleront tout de même 17 étudiants lors de la rentrée académique. «Nous en espérions un peu plus (ndlr: 26 inscriptions leur sont parvenues, avant différents désistements), mais ce nombre sera confortable.»

Raphaël Lehmann, responsable de la formation primaire à la HEP-BEJUNE, ainsi que son recteur, Maxime Zuber, celui de la Haute Ecole pédagogique de Berne (PHBern), Martin Schäfer, et aussi Daniel Steiner, homologue bernois de Raphaël Lehmann, présentaient ce matin, à Delémont, une toute nouvelle offre conjointe. Dès mercredi prochain en effet, les deux HEP lancent un cursus qui préparera «les futurs enseignant(e)s en allemand et en français dans les écoles monolingues et bilingues». De la 1H à la 8H.

Concrètement, les futurs étudiants (lire aussi ci-dessous) amorceront leur parcours par deux semestres dans la langue de Molière, à Delémont, poursuivront dans la capitale pour un an et demi –ils pourront aussi se décider pour un 5e semestre en échange à l’étranger– et reviendront achever leur périple dans le chef-lieu jurassien.

Immersion réciproque
Aucun niveau de langue minimum n’était requis pour ce Bachelor à 180 crédits ECTS, mais ses responsables indiquent que l’objectif est un B2 après un an et C1 en fin de cursus. «On ne cherche pas à former de parfaits bilingues, mais des étudiants capables d’enseigner dans les deux langues», pointe Raphaël Lehmann. Donc d’ici à l’été 2021, pour la première volée.

Profitant des synergies entre les deux HEP, les formateurs se réunissaient également aujourd'hui pour en apprendre plus sur l’immersion réciproque, principe qui sous-tend ce programme tout neuf. Soit l’interaction entre les étudiants, les stages pratiques à effectuer dans l’autre région linguistique ou dans un contexte bilingue. Mais l’immersion réciproque, c’est également l’assimilation du Plan d’études romand et du Lehrplan 21.

Collaboration logique
«En soi, ce programme existe déjà en Valais, à Fribourg et dans les Grisons», précise Maxime Zuber. «Mais Berne étant le seul canton avec deux HEP, il était logique qu’elles collaborent.» Sur sa lancée: «Ce cursus renforcera les liens entre les deux écoles et sera bénéfique pour le bilinguisme institutionnel... et même la cohésion nationale.»

Recteur de la PHBern, Martin Schäfer ajoute que la promotion du bilinguisme en terre bernoise participe d’une réelle volonté politique, les classes et écoles plurilingues devenant de plus en plus nombreuses. Les têtes couronnées pourront ainsi exhiber à ces dernières (comme la Filière bilingue, à Bienne, les écoles PRIMA, dans le canton de Neuchâtel, ou les futures classes bilingues à Berne) un argument de choix au moment de postuler.

De futurs étudiants enthousiastes
Il avait bouclé sa première année à la PHBern en allemand avec succès, Yves Bohren. Mais du haut de ses 20 ans, l’étudiant de Schwadernau, à côté de Bienne, n’a pas hésité à interrompre son cursus monolingue pour s’inscrire à celui que proposeront les deux Hautes Ecoles. «Le stage que j’ai effectué en juin à Yverdon, dans une classe enfantine, m’a beaucoup plu. J’ai ensuite commencé à m’informer et me suis décidé pour ce nouveau programme», détaille celui dont une partie de la famille est jurassienne. Ses motivations? «Approfondir mon niveau, mais également apprendre à enseigner selon le Lehrplan 21 et le Plan d’étude romand, dont j’apprécie le système.»

Correspondant pour Le JdJ, le Biennois Adrian Vulic a fréquenté une classe bilingue du Lycée de Porrentruy. Il fait également partie des 17 inscrits. «J’ai hâte que ça commence. Pouvoir enseigner en Suisse alémanique sera sans conteste un gros plus sur le marché de l’emploi.» Curieux, l’étudiant de 20 ans mettra également ces trois ans à profit pour découvrir comme l’enseignement primaire se pratique de l’autre côté de la barrière de rösti.

Articles correspondant: Région »