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Tramelan

Des défis nommés AVS, énergie et infrastructures

À l’invitation de la CEP, le président de l’Usam Jean-François Rime a fait part de sa vision de l’avenir de l’économie en Suisse, avant d’échanger avec trois intervenants régionaux dans le cadre d’une table ronde

Jean-François Rime, hier soir au CIP, avec en arrière plan les trois participants à la table ronde (de g. à dr.): François Vorpe, Alexandre Willemin et Flavio Torti. Stéphane Gerber

Philippe Oudot

Près de 80 personnes ont répondu, hier soir, à l’invitation de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) dans le cadre des conférences qu’elle organise régulièrement au CIP. L’orateur de la soirée était Jean-François Rime, président de l’Union suisse des arts et métiers (USAM). Thème annoncé de sa conférence:l’artisanat en Suisse, ses enjeux et son avenir. En fait, ila surtout parlé de problèmes généraux qui touchent l’ensemble de l’économie.

Mais en préambule, il s’est d’abord félicité du résultat des élections fédérales et du retour d’une vraie majorité de droite au Conseil national. S’agissant de sa vision de l’avenir des PME, il a estimé que, comme les grandes entreprises, elles faisaient face à trois problèmes majeurs:l’avenir de l’AVSet du 2e pilier, la question énergétique et celle des infrastructures. «J’aurais aussi pu vous parler des relations avec l’UE, du franc fort – ou plutôt de l’euro faible –, ou encore de l’allégement de la charge des entreprises, mais j’ai choisi ces trois thèmes.»

Avec l’évolution démographique, l’avenir de ces assurances sociales est une préoccupation majeure pour Jean-François Rime, «car on va passer de quatre à deux actifs pour un rentier». Et à ses yeux, il n’y a pas 36 solutions pour résoudre cette équation: on peut agir sur l’âge de la retraite, à augmenter par paliers, sur le niveau des rentes et celui des cotisations. «Il s’agit de trouver un compromis entre ces trois points.»

La question du nucléaire

Dans le domaine énergétique, il a constaté que les éoliennes de Mont-Crosin étaient à l’arrêt hier, «et donc que ce n’est pas ça qui fournira 30%de notre courant». Il a rappelé qu’on parlait beaucoup d’électricité, mais celle-ci ne représente que 25% de la consommation. Ases yeux, on peut assez facilement réduire la consommation d’énergie fossile, mais beaucoup moins celle de courant.

Alors qu’ailleurs dans le monde, et en particulier en Chine, quelque 60 centrales nucléaires sont en chantier, et autant en phase de planification, il a plaidé pour le maintien en activité des centrales suisses aussi longtemps que leur sécurité est assurée. «Je ne suis pas naïf au point de penser qu’on va reconstruire demain des centrales en Suisse, mais il ne faut pas interdire le nucléaire dans la Constitution suisse!»

L’importance de la route

En matière d’infrastructures, Jean-François Rime a admis que le rail avait sa place, notamment pour les grandes agglomérations, mais il a insisté sur l’importance de bonnes infrastructures routières, avec notamment l’élargissement des autoroutes pour désengorger le trafic et réduire les bouchons. C’est aussi essentiel pour les régions périphériques où le rail n’est guère développé et pour l’économie, car le transport des marchandises se fait essentiellement par la route.

Il en a profité pour appeler à soutenir l’initiative dite «vache à lait», sur laquelle les Suisses devront voter l’an prochain. «Le but est simple: elle demande que «les revenus provenant de la route reviennent à la route afin de financer les infrastructures nécessaires.»

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