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Tavannes

Des étoiles plein les yeux

Le Centre de pédagogie curative du Jura bernois a organisé une journée hors-cadre en présence de l’artiste Saype. Les élèves ont participé à cinq ateliers découverte.

Devant les élèves, Saype fait une petite démonstration de «space-painting». A la manière de l’artiste, ils ont réalisé leur propre peinture.

Texte et Photos Aude ZUber

Les 54 élèves du Centre de pédagogie curative du Jura bernois (CPCJB), à Tavannes, ont vécu hier une journée hors-cadre en présence de Saype, qu’ils ne sont pas près d’oublier.

L’école spécialisée, qui accueille des enfants et des adolescents souffrant de divers handicaps, a organisé cinq ateliers découverte. Par petits groupes, les écoliers se sont exercés à la peinture, à la photographie, au cinéma, au théâtre et aux goûts.

Dans la cour extérieure, le célèbre artiste de «land art» et de «street art», qui a notamment réalisé la fresque géante sur herbe lors de l’inauguration du tronçon Court-Loveresse de la Transjurane, a initié les participants au «space-painting». Il leur a appris à créer des toiles représentant l’espace. «Comme technique, j’ai choisi le spray, car c’est facile à utiliser et la réalisation peut être rapide. Ce qui est parfaitement adapté pour des écoliers d’âges et de niveaux différents», a argumenté l’artiste.

Le principe est simple: l’effet se produit par superposition de peintures. «Il suffit de cacher les planètes avec des pots et du papier journal, de sprayer, de répéter l’opération et le tour est joué.»

Guillaume Legros, alias Saype, a confié avoir commencé la peinture par cette technique. «Adolescent, je faisais ce type de performance, que je vendais à la sauvette dans le sud de la France.» Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Après avoir exercé le métier d’infirmier, notamment à l’Hôpital du Jura bernois, à Moutier, il vit désormais de sa passion.

L’art de l’imprévu
Direction atelier de photographie. Nicole Lehmann, qui travaille pour l’institution depuis 30 ans, a aidé les élèves à se photographier. «Les enfants prennent deux photos, l’une en couleur, qu’ils emportent à leur domicile et l’une en noir et blanc que j’accrocherai sur l’un des murs de l’école», a expliqué Nicole Lehmann.

L’enseignante spécialisée a souligné l’importance de ces journées hors-cadre: «C’est primordial d’habituer les élèves à sortir de la routine quotidienne, surtout ceux qui souffrent d’autisme. La société ne les protégera pas.»

Dans une autre salle, une grande table était installée sur laquelle une nuée de mixtures s’y trouvaient. Le but? Les participants doivent deviner ce que les animateurs leur font goûter. «Pouvez-vous me dire de quelle sorte de sirop il s’agit?», a lancé la professionnelle. «Du thé sucré», lance une petite. «Ça peut l’être. C’est un arbre...» La devinette a duré quelques minutes, avant que les petites têtes blondes aient reconnu l’arôme de tilleul. «A la manière d’un aveugle qui développe un palais fin, certains de nos élèves souffrant de divers handicaps, tels que des troubles de l’attention ou une déficience auditive, ont acquis une grande sensibilité aux goûts.» Et la professionnelle d’ajouter: «L’un d’eux est même parvenu à identifier la purée d’asperge blanche.»

L’heure est venue d’entrer en scène. Sous un chapiteau monté pour l’occasion, les élèves ont tour à tour donné un objet de leur choix à l’un de leurs camarades. «Par l’acte de donner et de recevoir, nous travaillons sur les émotions, comme la joie et le mécontentement», a précisé Stéphane Thies, de la fondation Cours de Miracles.

Un peu de détente
Dans le dernier atelier, le 7e art était mis à l’honneur. Les enfants ont pu choisir parmi une sélection de dessins animés. Ils ont opté pour «Les trois petits cochons»... Une fois les élèves assis confortablement, le spectacle a pu commencer.

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