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Moutier

Des nouvelles tendances qui mettent à mal le commerce local

Cédric Roos, qui a repris le mois passé la présidence du CAP, présente ses idées pour favoriser le développement du commerce local. Il défend aussi la nouvelle formule du marché hebdomadaire.

Pour renforcer la visibilité des commerçants et artisans, Cédric Roos souhaiterait que le CAP soit présent sur les réseaux sociaux. Photo: Stéphane Gerber

Par Aude Zuber

«J’ai décidé de reprendre la présidence, car j’ai des idées pour contribuer au développement de nos commerces malades», lance Cédric Roos, qui a accepté, lors de l’assemblée générale des Commerçants et artisans prévôtois (CAP) du 18avril dernier, de succéder à Christian Kropf.

L’homme, âgé de 45 ans, est loin d’être un débutant. Actif depuis 9 ans au sein du comité du CAP, il représente la troisième génération à la tête de l’imprimerie familiale Roos, à Crémines. L’une de ses premières actions, en tant que président du CAP, sera de s’entretenir avec les 105 membres de l’association: «Pour avancer et être forts ensemble, je pense utile de connaître leurs attentes vis-à-vis du comité et de récolter leurs idées.»

Un comité à compléter
Des propositions qui seront ensuite examinées au sein du comité. Un organe qui n’est pas encore au complet: «Nous désignerons bientôt le successeur de Stéphanie Beuchat, qui a décidé de céder sa place.»
Près de 5000 exemplaires de la brochure «Bienvenue à Moutier» sont sortis de presse, il y a quelques jours. Sa distribution débutera dès le mois prochain. «Ce dépliant contient les coordonnées de toutes les entreprises prévôtoises, classées par domaine. Les nouveaux résidents apprécient généralement bien ce service», explique-t-il.

L’homme, qui a pour mission de dynamiser le commerce local, explique la santé morose des commerçants et artisans par un changement de consommation. «De plus en plus de gens vont faire leurs courses à l’étranger et achètent sur internet», regrette Cédric Roos.
Le CAP veut contrer ces nouvelles tendances, qui paralysent aussi l’économie régionale. «Nous allons encore davantage mettre en avant le service à la clientèle et l’après-vente de nos membres.» Et le président de compléter: «Si vous achetez une télévision chez Fust ou Interdiscount, on ne va pas se soucier de savoir si vous parviendrez à la brancher», s’exclame-t-il.

Un marché réfléchi
Le président n’exclut pas de créer un site de vente en ligne propre au CAP. Mais dans l’immédiat, l’accent est mis sur un travail de valorisation: «A travers nos différents événements, tels que le marché hebdomadaire, nous entreprenons ce travail de communication.»
Cette manifestation nocturne, lancée le 4 mai, apparaît après plusieurs échecs successifs. «J’y crois. Premièrement, l’idée vient cette fois de la base, trois commerçantes prévôtoises sont les initiatrices. Deuxièmement, le vendredi soir est le jour de sortie par excellence des Prévôtois. Tous les ingrédients sont réunis pour son succès», argumente Cédric Roos. Ses débuts sont effectivement une réussite, lors des deux derniers rendez-vous, la veille ville était noire de monde. Le plus dur reste à faire: maintenir l’attrait du marché auprès de la population.

Pour renforcer la visibilité des commerçants et artisans, Cédric Roos souhaiterait que le CAP soit présent sur les réseaux sociaux. «Nous pourrions informer la population de nos rendez-vous. Par exemple, la libraire pourrait annoncer la venue d’un auteur ou une entreprise son anniversaire.»

Créer des synergies
Du côté des collaborations à sceller, le CAP a encore du potentiel. «Je pense que nous pourrions nous lier à certaines manifestations prévôtoises, telle que la course à pied PoP’uP run. Nous pourrions nous faire de la pub mutuellement.»
Des actions peuvent aussi être prises pour faciliter l’implantation des entreprises, àMoutier. «Il serait utile de créer une plateforme, qui réunit tous les espaces commerciaux de location vacants.»

1001 idées
L’homme ne manque décidément pas d’idées. En plus du marché de Nöel, il souhaiterait mettre sur pied une autre grande manifestation. «La tenue d’une journée portes ouvertes serait intéressante pour nous. Nous pourrions imaginer organiser une visite des arrière-boutiques, telles que celles du boulanger.»

Le CAP n’a-t-il pas peur que la cité prévôtoise devienne un quartier de Delémont? «Il n’y a aucune raison. Moutier a toujours vécu par elle-même. Mais si cela devait arriver, nous inviterons tous les Delémontains à découvrir notre quartier et à s’y arrêter pour consommer», répond avec humour Cédric Roos.

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