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Grand Conseil

Deux questions qui ne tuent même pas (7)

Tous les candidats romands du Jura bernois et de l’arrondissement de Bienne ont pu répondre à deux questions. Bon prince, Le JdJ a même fait de la place à quelques têtes d’affiche alémaniques.

Photo:Archives/Stéphane Gerber
  • Dossier

Septième volet de notre d'une série de onze. Des candidats des listes 1, 3, 4, 5, 7 et 8 répondent à deux questions auxquelles tous leurs adversaires ont été soumis.

Candidats

Grands Conseil

Jura Bernois

#1 Comment voyez-vous l’avenir des francophones dans le canton de Berne sans Moutier?

#2 Après le lourd programme d’allégement 2018, le canton a-t-il encore une marge de manœuvre pour de nouvelles économies?

Jakob Etter

Liste 1  

1954

Sortant

Domicile: Treiten

Profession: Horticulteur

Parti: PBD

Pour moi, le transfert de Moutier dans le canton du Jura ne doit avoir aucune influence sur la minorité francophone dans le Jura bernois.

Le siège garanti pour le Conseil exécutif ne doit pas être remis en cause. Cette garantie a une grande importance pour les francophones.

Au vu de la réduction du nombre d’habitants dans le Jura bernois, une nouvelle répartition des sièges pour le Grand Conseil est néanmoins possible.

Certainement, il y a des possibilités de privatiser ou même de supprimer certaines tâches effectuées par le canton.

Des investissements de plusieurs millions de francs sont prévus pour améliorer l’informatique dans l’administration cantonale.

La conséquence est une réduction du personnel et des rationalisations dans l’administration cantonale.

Jan Gnägi

Liste 1  

1991

Sortant

Domicile: Jens

Profession: Vendeur

Parti: PBD

Le bilinguisme est un avantage pour notre canton et fait partie de notre identité et de notre culture. Pour cette raison, je ne pense pas que la population francophone sera défavorisée à l’avenir. Il est aussi important que nous – les Alémaniques – restions en bon contact avec les francophones pour bien connaître leurs demandes et leurs besoins. En tant que député de la région Seeland, je me sens aussi responsable de représenter ces demandes et de soutenir le bilinguisme.

Le principe est simple: on ne peut pas dépenser plus qu’on encaisse. Pour autant que le canton puisse maintenir des comptes équilibrés, de nouvelles économies ne sont pas nécessaires.

Christine Bühler

Liste 1  

1959

Domicile: Tavannes

Profession: Agricultrice, présidente de l’Union suisse des paysannes (USPF)

Parti: PBD

Le départ de Moutier entraînera une baisse du nombre de francophones dans le canton. Mais actuellement, la ville de Bienne connaît un accroissement de sa population francophone. Il faut noter que son bilinguisme offre des avantages au canton de Berne. Pour cette raison, je ne crains pas que la population francophone sera défavorisée à l’avenir. Le siège réservé au Jura bernois au sein du Conseil exécutif, par exemple, n’est pas remis en question.

Les dépenses ne doivent pas augmenter. Dans un passé récent, les plans financiers ont permis d’atteindre certains buts. Mais au-delà des dépenses, il faut garder à l’œil les recettes. Des baisses fiscales pour les entreprises peuvent engendrer des avantages, mais à long terme, ce genre de mesures est risqué. La pertinence des mesures d’économies doit aussi être réexaminée régulièrement. La bonne gestion des ressources est l’une des tâches centrales de l’exécutif et du Grand Conseil.

Yannick Cudré

Liste 1

1985

Domicile: Bienne

Profession: gérant dans le commerce de détail

Parti: PBD

Je ne pense pas que le fait que Moutier quitte le canton de Berne aura un impact négatif pour les francophones dans la région, car le Jura bernois reste une région francophone et cela, même sans Moutier. Donc rien ne changera, même après le départ de Moutier.

Je trouve le programme d’allégement 2018 déjà très intéressant, même si beaucoup de choses ne vont pas être faciles.

Mais si on doit encore aller plus loin, nous avons encore une marge de manœuvre pour trouver d’autres économies réalisables; mais actuellement, ce n’est pas le sujet, alors regardons déjà cette année comment les collectivités vont se porter.

Reto Gugger

Liste 1  

1973

Domicile: Bienne

Profession: Spécialiste en économie bancaire, conseiller de ville

Parti: PBD

Avec le départ de Moutier du canton de Berne, la part des francophones va diminuer et passer de 11% actuellement à environ 10%. Cette faible diminution justifie d‘après moi toujours encore certains privilèges, comme le siège garanti au Conseil exécutif pour un ou une francophone.

Il reste encore une bonne marge de manœuvre au niveau de l‘efficacité. Les processus actuels doivent être mis en question, ainsi que le nombre de communes, toujours trop élevé dans notre canton.

Roland Prétôt

Liste 1  

1969

 

Domicile: Bienne

Profession: Maçon

Parti: PBD

 

Christine Schnegg

Liste 3  

1966

Sortante

Domicile: Lyss

Profession: Présidente du PEV du canton de Berne

Parti: PEV

Le Jura bernois, comme avant, est fermement lié au canton de Berne. Même après le dernier vote sur la Question jurassienne, le canton de Berne reste très attaché à sa population francophone. Où cela est possible, la coopération devrait être renforcée avec la Romandie, également au-delà de la frontière cantonale, par exemple dans les domaines des écoles supérieures ou des hôpitaux.

A mon avis, nous avons atteint la limite des économies possibles. En aucun cas de nouvelles économies ne devront être effectuées au détriment des personnes les plus faibles de notre canton ou dans le domaine de la formation.

Philippe Messerli

Liste 3

1969

Sortant

Domicile: Nidau

Profession: gérant, conseiller municipal

Parti: PEV

Certes, le départ de Moutier affaiblit la minorité francophone. Mais la Question jurassienne étant réglée, les francophones ont maintenant une immense opportunité de s’unir pour défendre leurs intérêts et de gagner en cohérence. Du point de vue politique, économique et culturel, le bilinguisme est un atout essentiel de notre canton qui, lui-même, joue un rôle de charnière important entre la Suisse romande et alémanique. La majorité alémanique en est fort consciente.

Le programme d’allégement 2018 a fait très mal en réduisant la qualité de la prise en charge des personnes nécessiteuses et en affaiblissant la formation. Au lieu de péjorer les jeunes et les personnes défavorisées, il vaudrait mieux passer en revue l’efficience de l’administration et examiner les moyens d’optimisations et d’économies. En plus, les entreprises n’ont pas forcément besoin de réductions d’impôts. Mieux vaudrait renforcer les PME en réduisant les obstacles administratifs.

Thomas Brunner

Liste 3  

1967

Domicile: Bienne

Profession:  Expert fiscal, conseiller de ville

Parti: PEV

D’un côté, les francophones seront moins nombreux, mais de l’autre, ils seront plus forts parce qu’il y aura peut-être moins des débats inutiles. De plus, il peut se constituer un axe francophone plus fort avec la région de Bienne.

Il est toujours possible d’économiser dans le canton, surtout dans le domaine de l’administration. Ce qui aurait plus d’impact serait d’augmenter l’efficacité à tous les niveaux, ce qui renforcerait la prospérité du canton. On a encore trop des petits roitelets au niveau du canton, ou des employés à qui on n’ose pas dire ce qu’il faudrait faire.

Eric Niklaus

Liste 3  

1965

Domicile: Bienne

Profession: Enseignant,

directeur d’école

Parti: PEV

 

Kathleen Liechti

Liste 4

1987

Domicile: Bienne

Profession: Assistante sociale

Parti: Jeunes PEV

Certes, le choix des citoyens de Moutier réduit la représentation de la population francophone dans le canton de Berne. Cependant, cette décision ne doit aucunement remettre en question le bilinguisme de notre canton. Les Romands ont leur place et un rôle important à jouer.

Un équilibre financier sain dans notre canton est important. Cependant, nous devons tous être solidaires. Ce ne sont pas uniquement les personnes les plus vulnérables de notre société qui doivent subir les conséquences lors de programmes d’allégement. Les économies telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui ne nous laissent qu’une marche de manœuvre est très restreinte.

Silas Liechti

Liste 4  

1985

Domicile: Bienne

Profession: Architecte, vice-président

PEV bernois

Parti: Jeunes PEV

Après le départ de Moutier, j’attends que le débat autour du statut de la minorité francophone s’effectue de manière moins controversée et plus pragmatique. Le bilinguisme de notre canton de Berne ne peut cependant être mis en question et les efforts envers sa population francophone doivent être engagés en conséquence. N’oublions pas que notre canton compte avec Bienne la plus grande ville bilingue de Suisse.

 

 

Dans l’optique d’éviter le surendettement et de faire bon usage des recettes fiscales, la remise en question des dépenses cantonales est nécessaire. Cependant, je ne cautionne pas les coupes budgétaires systématiques qui touchent par exemple au bien-être d’enfants ou de personnes avec un handicap. J’estime toutefois que l’appareil administratif cantonal offre encore une marge de manœuvre pour de nouvelles économies.

Fred Schor

Liste 5  

1955

Domicile: Bienne

Profession: Infirmier, conseiller de ville

Parti: UDF

 

Mathias Müller

 

Liste 7

1970

Sortant

Domicile: Orvin

Profession: Officier de carrière

Parti: UDC

 

Alice Egli

 

Liste 7  

1939

Domicile: Bienne

Profession: Retraitée

Parti: UDC Bienne

 

Julien Rochat

Liste 7  

1984

Domicile: Bienne

Profession: Mécanicien automobile, conseiller de ville

Parti: UDC Bienne

Pour moi le français est important et il continuera d’exister malgré la sortie de Moutier du canton de Berne; il sera légèrement plus minoritaire qu’auparavant, mais je suis malgré cela confiant du bon développement du bilinguisme futur grâce aux efforts des politiques et des associations comme le Conseil des affaires francophones. Il reste malgré cela encore beaucoup d’efforts à faire pour la promotion du français dans notre région.

En raison de plusieurs résultats déficitaires ces dernières années, il est légitime et important de trouver des solutions pour présenter un programme d’allégement des dépenses. Celui-ci permettra au canton de rééquilibrer les finances pour les quatre prochaines années. La marge de manœuvre reste étroite, mais cela sera positif pour le développement futur du canton pour permettre des investissements importants dans plusieurs domaines comme la construction et la formation.

Olivier Waechter

Liste 7  

1974

Domicile: Bienne

Profession: Directeur des finances,

conseiller de ville

Parti: UDC Bienne

Il est évident que la perte de Moutier est dommageable pour notre beau canton et pour les Romands. Mais le JB est fort et tout à fait capable de faire route avec force et honneur sans Moutier. Le plus important pour moi sera de veiller, si je suis élu au GC, à ce que les biens et les institutions bernoises situés à Moutier soient vendus au Jura au prix du marché ou, le cas échéant, de les déplacer ailleurs dans le JB, pierre par pierre s’il le faut!

Il y a toujours de la place pour de nouvelles économies. Le plus important est de dépenser les fonds à disposition de manière intelligente et surtout pour les citoyens suisses du canton en premier lieu, avant de penser aussi aux autres. Éléments que la gauche au sens large n’arrivera jamais à comprendre!

Patrick Widmer

Liste 7

1968

Domicile: Bienne

Profession: Responsable de formation et développement, conseiller de ville

Parti: UDC Bienne

Le choix de Moutier, avec la perte prochaine de 7600 francophones, rendra encore plus problématique la situation du Jura bernois au sein du canton, dont il ne représente plus que 4% de la population.

Pour garantir l’attrait de Berne comme canton bilingue et pour que les intérêts des francophones soient représentés à juste titre, il faut saisir l’opportunité de renforcer mais aussi de développer une très étroite collaboration entre le Jura bernois et la Bienne francophone.

Le gouffre à millions de l’aide sociale doit impérativement être corrigé pour offrir des prestations aux citoyens qui en ont vraiment besoin et non pour développer à outrance une industrie d’aide aux réfugiés économiques. Le domaine de la culture doit apprendre à s’autogérer, et non à dépendre toujours plus de la manne publique, et ainsi, de substantielles économies seront réalisées. La digitalisation permettra une réduction du lourd appareil administratif cantonal.

Dana Augsburger-Brom

Liste 8  

1965

Domicile: Bienne

Profession: informaticienne

Parti: PS alémanique femmes

Malgré le résultat serré, la décision de cette votation sort d’un déroulement démocratique qu’il faut respecter. C’est à nous tous, (bilingues, francophones et allophones), qui restons dans ce canton, de veiller pour que le canton de Berne garde le statut «bilingue» et qu’il le mérite! La ville de Bienne, avec son agglomération, joue en tous les cas dans tous ces processus un rôle important, déterminant et indispensable.

C’est l’occasion d’élire un nouveau gouvernement, car avec l’actuel et ses «paquets d’économies» irresponsables, on va perdre notre service public, notre qualité dans la formation et dans la santé, aussi bien que nos institutions culturelles et sociales. Il n’y aura plus de marge de manœuvre, surtout sur le niveau communal. La gauche prépare le référendum contre le programme d’allégement 2018. Il faut revenir sur ces décisions du Grand Conseil pour enfin aller en avant.

 

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