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Hôpital du Jura bernois

«Devenir leader au cœur de l’Arc jurassien!»

Contrairement à beaucoup d’autres hôpitaux, l’HJB est bénéficiaire grâce à la qualité de ses prestations et à la fidélité de ses patients. Il affiche ses ambitions pour l’avenir et répond à ses détracteurs.

Hier, Frédéric Gigandet (à g.) et Dominique Sartori ont dévoilé leur stratégie pour faire de l’HJB un leader au cœur de l’Arc jurassien. Photo: Stéphane Gerber

Philippe Oudot

L’Hôpital du Jura bernois se porte bien, et sa direction tient à le faire savoir. Hier face à la presse, son directeur Dominique Sartori et son vice-directeur Frédéric Gigandet l’ont longuement répété et ont démonté les propos qualifiés de mensongers qui circulent à son encontre. D’abord, ont-ils rappelé, avec ses deux sites de Saint-Imier et de Moutier, l’HJB est un hôpital de proximité qui répond aux besoins de la population du Jura bernois.

Ensuite, contrairement à bon nombre d’établissements de Suisse romande – Hôpital du Jura, Hôpital neuchâtelois, Hôpital du Valais, Hôpital fribourgeois – qui, eux, ont choisi une stratégie de concentration, l’HJB dégage des bénéfices, alors que les autres sont dans les chiffres rouges et perdent des millions chaque année. «Pourtant», a souligné Dominique Sartori, «ces derniers bénéficient de ce qu’on appelle des prestations d’intérêt général (PIG), ce qui n’est pas le cas chez nous.»

En fait, a rappelé Frédéric Gigandet, ces dernières peuvent se justifier pour financer des prestations particulières. Par exemple, dans une ville internationale comme Genève, pour couvrir les frais de traduction. Ou, dans un canton comme les Grisons, pour alléger les charges des hôpitaux en raison de leur situation particulière.

Ceux-ci sont en effet surdimensionnés pendant une partie de l’année pour avoir les capacités d’accueil et de soins suffisantes durant la saison touristique, lorsque le nombre de patients est multiplié d’un coup par quatre ou six. «Mais sinon, cette aide de l’Etat, financée par l’impôt, est une subvention déguisée, un système d’arrosage qui fausse la concurrence voulue par la LAMal», a-t-il asséné.

Propos diffamatoires
Dominique Sartori en a aussi profité pour dénoncer les attaques calomnieuses de la présidente du conseil d’administration d’Hôpital neuchâtelois (HNE), Pauline deVos Bolay, tenus lors d’une récente conférence publique à La Chaux-de-Fonds. «Elle a prétendu que l’HJBn’était pas un établissement formateur, que la nuit, à Saint-Imier, il n’y avait que des médecins assistants, et que la majorité de notre corps médical était formée de médecins agréés» (médecins économiquement et professionnellement indépendants, qui ne travaillent qu’un jour ou deux à l’hôpital, ndlr). «Or, c’est non seulement contraire à la vérité, mais c’est offensant pour nos collaborateurs et cela déstabilise la population», a dénoncé le directeur.

Il a aussi jugé totalement inacceptable une vidéo sur le site de l’HNE comparant l’Hôpital de Couvet, dans le Val-de-Travers, qui est un centre de traitement et de réhabilitation, avec l’Hôpital de Saint-Imier, établissement de soins aigus qui dispose de la présence d’une équipe chirurgicale et d’une unité de surveillance continue 24h sur 24 et 7 jours sur7. «Face à de telles attaques, nous nous devions de réagir et de rétablir la vérité, afin de défendre les intérêts de notre établissement, de notre personnel et de nos patients!»

Des projets ambitieux
Comme l’a souligné Dominique Sartori, l’HJBne se contente pas d’être bon, il a l’ambition d’être le meilleur dans ses domaines de compétences au niveau de l’Arc jurassien. En particulier dans le domaine de l’imagerie médicale. Apartir du 1er avril, l’Institut de radiologie déploiera aussi ses activités sur le site de Moutier, avec une IRMdernier cri. «Nous disposons ainsi des locaux, d’un plateau technique de dernière génération, mais aussi des meilleures compétences médicales de l’Arc jurassien grâce à nos sept médecins radiologues spécialisés dans différents domaines, dont la radiologie interventionnelle.» Et de souligner que si l’Institut de radiologie connaît actuellement une croissance exceptionnelle, «c’est parce que nous sommes meilleurs que les autres!» 

Mais l’HJB veut également se renforcer dans les domaines clés que sont la médecine interne et la chirurgie générale et spécialisée. S’agissant de la première, Dominique Sartori a rappelé qu’elle était une mission de proximité par excellence et que, contrairement à d’autres disciplines, «les spécialistes de médecine interne interviennent en situation d’urgence.»

Ce département se compose de huit médecins-chefs, de deux médecins chefs de clinique et de 16 médecins assistants. «C’est donc un service conséquent, et pas une offre sous-dimensionnée, comme certains le prétendent.» Et si un hôpital comme l’HJBne peut pas tout faire, il entend néanmoins se donner les moyens d’engager des spécialistes pour couvrir les besoins accrus de la population. Que ce soit en neurologie, en endocrinologie ou en diabétologie.

Pour ce qui est de la chirurgie, l’HJBentend en renforcer le développement. En particulier dans le domaine de la chirurgie orthopédique. «Fort de ses six médecins spécialistes de cette discipline d’avenir, l’HJBse pose en leader au carrefour des régions.» Ce département peut compter, par ailleurs, sur la présence de cinq chirurgiens généralistes, quatre chirurgiens spécialistes avec un titre de médecin agréé, ainsi que de 16 médecins assistants.

Développements en cours
S’il est un domaine de proximité par excellence, c’est bien celui de l’obstétrique. «Une région se doit d’avoir une maternité, au même titre qu’un département de médecine interne, sinon, c’est le démantèlement assuré», a souligné Dominique Sartori. Acet égard, la maternité de l’Hôpital de Saint-Imier a connu un formidable développement, le nombre de naissances par année ayant passé de 137 en 2007 à 372 l’an dernier. Au passage, il a rappelé que, contrairement à ce que certains prétendent, «les césariennes ne représentent que 28%des naissances, soit bien en dessous de la moyenne suisse, qui se situe à 33%.»

Mais l’HJB entend encore se développer et renforcer ses compétences dans ce domaine, en créant un pôle «Mère et enfant». Cela passe notamment par une transformation des locaux pour qu’ils soient mieux adaptés et dotés d’équipements répondant aux standards les plus élevés. Et de rappeler que le site de Saint-Imier dispose actuellement de deux salles d’accouchement, la qualité et la sécurité des prises en charge étant assurée par cinq médecins gynécologues-obstétriciens, quatre pédiatres, des sages-femmes, des infirmières et des anesthésistes, avec une équipe chirurgicale de garde à même d’intervenir dans le bloc opératoire ouvert et accessible 24h sur 24.

Mais ce n’est pas tout. «Aujourd’hui», a rappelé Dominique Sartori, «20 à 30%des patients hospitalisés souffrent de troubles qui sont à la fois somatiques et psychiques. Le processus de rapprochement engagé entre l’HJBet le Réseau santé mentale (ex-SPJBB) vise un leadership fort dans la coopération innovante entre somatique et psychiatrique.» Et de préciser que les premiers échanges formels de médecins entre les deux institutions commenceront en avril et constitueront une plus-value importante pour la région.

 

L’Hôpital du Jura bernois, un acteur de poids
Prestations de qualité  Directeur financier de l’HJB, Frédéric Gigandet a brossé un bilan de santé de l’établissement. Et il est très positif, puisque l’an dernier, il a dégagé un bénéfice de plus d’un million de francs. «Notre objectif est de couvrir nos charges, mais tout ce qui est au-delà, c’est du bonus pour financer nos investissements futurs.» A ses yeux, cette bonne santé financière démontre que l’HJBrépond aux besoins de la population et que ses prestations sont de qualité. Il a souligné que la bonne santé de l’HJBtenait aussi au fait qu’il connaissait une croissance maîtrisée. «Une trop forte croissance est en effet dangereuse, car elle risque de se traduire par une péjoration de la qualité des prestations.»

Acteur majeur  Comme l’a expliqué Frédéric Gigandet, l’HJBest non seulement un acteur majeur de la santé dans l’Arc jurassien, mais il est aussi «un formidable poumon économique régional». Avec ses 764 collaborateurs, qui représentent 596 emplois plein-temps, c’est en effet le premier employeur du Jura bernois. Il propose de nombreux emplois à temps partiel, dont beaucoup sont occupés par des femmes qui y trouvent l’emploi à temps partiel dont elles ont besoin, «car dans beaucoup de familles, un seul salaire ne permet plus de nouer les deux bouts». L’HJBest aussi un acteur important pour l’économie de la région, car l’établissement privilégie le commerce local, pour autant qu’il soit compétitif. Pour 2017, cela représente plus de 200000fr.

Autres prestations  Sensible à la pénurie de médecins généralistes dans la région, Frédéric Gigandet a indiqué que l’établissementcherchait à être proactif et faisait l’éloge de la région auprès des médecins assistants qui viennent se former à l’HJB pour les inciter à s’y établir. Et d’ajouter que l’hôpital offre également des prestations non médicales à des partenaires. «Nous préparons quelque 250000 repas par an. Nous proposons donc la livraison de repas à l’extérieur, et effectuons aussi des travaux de blanchisserie pour des clients comme le Réseau santé mentale, La Pimpinière, ainsi que quelques homes.» 

Projets en route  Sur le modèle du Médicentre dont ilest partenaire, l’HJB est partie prenante d’un projet de centre médical à Tavannes. S’il est souvent en concurrence avec les établissements voisins jurassiens et neuchâtelois, «cela ne nous empêche pas de collaborer sur un gros projet, une application informatique baptisée SIC BEJUNE sur les prises en charge des patients. Ce projet est en voie de finalisation». Par ailleurs, afin de s’adapter au développement de la médecine ambulatoire, l’HJBprojette de créer de nouvelles places de stationnement, aussi bien pour le site de Moutier que de Saint-Imier. Et pour faire face à la hausse constante du nombre de patients admis en urgence et améliorer l’accueil et la prise en charge des patients, «nous allons réorganiser les flux d’accès aux services d’urgences et de chirurgie».

 

Quelques chiffres clés en 2016

5141          Nombre de séjours hospitaliers (+0,8% par rapport à 2015)

372             Nombre de naissances (+0,8%)

110 564 Nombre de traitements ambulatoires électifs (+10,9%)

0.808     Case mix index (correspond au degré de sévérité moyen de l’hôpital, - 1,2%)

0,86            Point Tarmed (en francs;il s’agit de la valeur du point pour rémunérer les actes médicaux, -5,5%)

15 033   Nombre de patients admis en urgence (+12,1%)

2477           Nombre de journées en réadaptation gériatrique (+0,7%)

596              Nombre d’emplois en équivalents plein-temps (+5%)

764              Nombre de collaborateurs et de collaboratrices sous contrat (+4,1%)

88,952  Chiffre d’affaires, en millions de francs (+1,5%)

1,042      Résultat net (bénéfice), en millions de francs (-17,6)

3,111      Investissements (en millions de francs, +5,2%)

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