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Bienne: cinéma

Double consécration pour les Biennois

Le documentaire de deux réalisateurs biennois s’affiche au programme du 11e Zurich Film Festival et du Prix bernois du cinéma

«Après l’hiver», film-documentaire de Bastien Bösiger et Adrien Bordone. A voir le 27 septembre à 19h15, au Filmpodium de Zurich, le 25 octobre à 20h30, au Filmpodium à Bienne ou encore sur la RTS le 26 octobre prochain.

Cyrielle Cordt-Moller

«Après l’hiver», premier projet d’envergure des réalisateurs biennois Bastien Bösiger et Adrien Bordone, a été retenu pour la catégorie hors compétition du 11e Zurich Film Festival (ZFF) qui se tiendra du 24 septembre au 4 octobre prochain. Le documentaire a également été sélectionné pour le Prix bernois du cinéma . «Après deux ans de travail, c’est une belle surprise et une belle récompense», sourit Bastien Bösiger. «Surtout qu’il n’y a pas beaucoup de Romands au ZFF. Les Romands, on les trouve normalement aux festivals de Soleure, Nyon ou Locarno. On est donc heureux d’avoir été sélectionné. Et comme Zurich est un festival montant, c’est aussi une visibilité non négligeable.»

Travail d’équipe

Bien que les réalisateurs se soient entourés de professionnels du cinéma à différentes étapes de la production, la spécificité du documentaire réside en grande partie dans le fait que Bastien Bösiger et Adrien Bordone ont travaillé par eux-mêmes: son, caméra, scénario. On y suit quatre étudiants dans leur recherche d’une place d’apprentissage, avec les changements et les difficultés qu’une future vie professionnelle implique.

Une fois le film monté, une projection spéciale a été organisée pour les élèves ayant participé au tournage. «On a fait ce film avec eux, c’était normal qu’ils puissent donner leur avis, dire ce qu’ils voulaient montrer ou non», explique Adrien Bordone. Les deux réalisateurs appréhendaient quelque peu ces retours et les possibles coupures que cela pouvait engendrer. «Mais finalement, on n’a pas dû enlever tant que ça.»

Au contraire, les étudiants ont été plutôt impressionnés. Etonnés surtout de voir ce que donnait le résultat final: leur bataille, leur parcours. Ils étaient aussi étonnés  devant l’enthousiasme et l’intérêt manifesté par le public et que d’autres qu’eux puissent être touchés. «On voulait bien sûr aborder ce sujet de manière large, que notre film puisse intéresser n’importe qui. Mais on a sous-estimé à quel point cette thématique touchait aussi les profs», reconnaît Adrien Bordone. Le film, en effet, a offert aux enseignants la possibilité de découvrir des moments de vie qui d’ordinaire leur demeurent inconnus: émotions, découragement, efforts et réussites, ce pour quoi les futurs apprentis se battent.

Des faits dont les professeurs  ne se rendent pas forcément compte, puisqu’ils ne croisent ces jeunes qu’entre les murs d’une salle de classe. «Notre film montre vraiment la réalité, ce qu’est la peur et le contraste entre l’insouciance et le monde du travail», soulignent les réalisateurs.

Bienne au futur

Après ce documentaire de 52minutes, les deux Biennois aimeraient se frotter au long-métrage. A nouveau sous forme de documentaire. «On a plein d’idées, mais on attend de voir. On se laisse le temps pour en parler avant de se décider», déclare Bastien Bösiger. Une chose est sûre, les deux amis continueront de travailler ensemble. «Le format documentaire est un format qui se prête bien au travail à deux contrairement à la fiction qui demande un tout autre budget, et une plus grosse équipe.»

Bienne non plus, ils ne comptent pas la lâcher. «On pense qu’il y a des choses à montrer ici.» Peu de monde se penche sur le Seeland et le Pied du Jura. La plupart des «spots» cinéma se trouvent en effet dans les grandes villes: Genève, Lausanne, Zurich. «Bienne en contraste offre un bel espace, des sujets à découvrir, à creuser. La concurrence y est moins grande et l’écoute toujours d’actualité. Les habitants n’ont pas déjà été questionnés 30 fois par la RTS et prennent encore plaisir à partager, à se faire filmer. Ils sont curieux de passer à la télé», résument les deux amis.

«Je ne sais pas si c’est parce que j’y ai grandi que je m’intéresse à cette ville et que par conséquent je le remarque, ou que je l’invente. Mais pour moi, Bienne a une espèce d’énergie», commente Adrien Bordone. «C’est une ville qui s’ouvre, grâce aux nouvelles structures, à de petits trucs, et culturellement aussi. Pouvoir s’inscrire là-dedans avec nos films, aux côtés d’autres artistes, de musiciens, biennois eux aussi, ça fait vraiment plaisir.»

Concours:
Trois invitations sont offertes pour la projecton d’«Après l’hiver», le 27 septembre à 19h15, au Filmpodium de Zurich.

Les trois premières personnes qui appellent au 032 321 90 00, lundi entre 13h30 et 14h, remportent une place.

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