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Bienne

Du pain frais à la Gurzelen

Sandro Miserez et Nicolas Rawyler ont repris la boulangerie-tea room dans le quartier de la Gurzelen. Malgré la crise du Covid-19, ils ouvriront leur commerce le 4 mai.

Nicolas Rawyler et Sandro Miserez ont signé le contrat de leur Boulangerie-Konditorei Gurzelen avant la crise du Covid-19. LDD

Julie Gaudio

Ouvrir un commerce en pleine crise du coronavirus pourrait relever de la folie. Mais Sandro Miserez et Nicolas Rawyler savent parfaitement où ils vont. Les deux Biennois de 37 ans ont lancé le projet de reprise à l’automne dernier de la boulangerie-tea room située à l’angle de la rue Dufour et de la rue de la Gurzelen. Les travaux, commencés le 1er avril, vont bon train et les deux «guerriers», comme ils se qualifient eux-mêmes, ouvriront leur commerce le 4mai.

Dans leur «Boulangerie-Konditorei Gurzelen», Sandro Miserez et Nicolas Rawyler souhaitent élargir le concept de départ et transformer l’espace en café-restaurant. Ils proposeront de la restauration chaude à midi, «notamment pour les travailleurs des entreprises situées dans les alentours», fait remarquer Sandro Miserez, mais aussi  un apéritif dînatoire le vendredi soir. Ce service ne pourra toutefois pas commencer le 4mai, mesures de restriction obligent. En revanche, le pain, les viennoiseries et les pâtisseries confectionnés par Nicolas Rawyler pourront être vendus au comptoir de la boulangerie ou livrés à domicile aux entreprises et particuliers.

Réaménagement complet

Après avoir été gestionnaire d’un supermarché dans la région pendant près de dix ans, Sandro Miserez cherchait à se reconvertir. Le Biennois, qui connaît bien le quartier de la Gurzelen, buvait un café avec son père dans la boulangerie-tea room au printemps de l’année dernière, lorsque la patronne d’alors lui a annoncé qu’elle cherchait un repreneur. «Et je me suis souvenu que Nicolas [Rawyler], un ami que j’avais un peu perdu de vue mais qu’il m’arrivait de croiser, cherchait à ouvrir sa propre boulangerie-pâtisserie», raconte Sandro Miserez. Après réflexion, le boulanger-pâtissier a dit oui et les deux amis se sont associés pour lancer leur business.

Les habitués de la boulangerie-tea room risquent en tout cas de ne pas reconnaître l’endroit tant les travaux sont importants. «Cela faisait 30 ans que le lieu n’avait pas été rénové», explique Sandro Miserez. Ainsi, intérieur et extérieur sont entièrement refaits à neuf et l’aménagement a été pensé pour que le lieu soit «relax et authentique», résume le Biennois. D’autant plus dans un quartier en pleine expansion. «Je me réjouis de voir que des appartements seront prochainement construits et que nous pourrons offrir aux nouveaux habitants un espace auquel ils peuvent s’identifier et se retrouver dans le quartier», s’enthousiasme-t-il.

Durant ses années comme gérant de grande surface, Sandro Miserez a pu observer les nouvelles tendances des consommateurs. «Les clients pensent davantage à l’écologie, aux énergies renouvelables et à la proximité», analyse-t-il. «Consommer local, c’est l’assurance de savoir où va l’argent que l’on dépense.»

Du fait maison et du local

Les deux associés souhaitent donc proposer des pâtisseries, viennoiseries, pains et divers mets faits maison avec des produits frais de la région. «La viande vient du Jura bernois, les légumes du Seeland et la farine du canton», détaille Sandro Miserez. «Rien ne sera industriel et tout sera fait sur place», promet-il. En outre, tous les emballages pour la livraison seront recyclables ou biodégradables.

Les deux Biennois francophones – qui maîtrisent le dialecte pour offrir un service bilingue – sont en tout cas confiants pour l’avenir, malgré les craintes exprimées par quelques personnes de leur entourage en cette période si particulière. «Nous ne nous faisons pas trop de souci car la boulangerie reste un commerce de première nécessité», déclare Sandro Miserez. En outre, du gel désinfectant et des masques pourront être mis à disposition à l’entrée. Et le service de livraison sera immédiatement disponible. «Nous sommes deux guerriers qui savent s’adapter à la situation», conclut-il.

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