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Bienne

Eliminer les «kilos corona»

Après des mois de fermeture, les centres de fitness ont pu rouvrir lundi. Les gérants sont convaincus que des besoins sanitaires motiveront les clients à revenir.

Le CTS à Bienne a réservé les salles de fitness en priorité pour les cours calmes, comme le yoga ou le Pilates. Peter Samuel Jaggi

Julie Gaudio

Profitant des récents assouplissements décidés par la Confédération, les centres de fitness ont pu rouvrir leurs portes lundi. Au plus grand soulagement des gérants. «Nous sommes très heureuses d’avoir pu rouvrir, il était temps», glisse Noëmi Mauron, qui dirige le Physical Fitness à Bienne avec sa mère. «Mais nous sommes un peu inquiètes de devoir tout refermer rapidement, car les cas de Covid-19 augmentent», nuance la gérante.

Javier Cancela, fondateur du fitness Sana Center à Bienne, ne cache d’ailleurs pas son étonnement. «Nous ne nous y attendions pas, mais nous sommes contents, surtout pour la clientèle», appuie-t-il, au micro de Canal 3. En revanche, à Non Stop Gym Bienne, on était moins surpris. Et pour cause: «Nous avions déjà rouvert il y a un mois, mais seulement pour les moins de 20 ans», détaille Andrea Gajo, assistant manager à Non Stop Gym Bienne.

Bouger à l’extérieur

L’ouverture ne garantit toutefois pas un retour des clients dans les centres de fitness. Mais les directeurs se disent confiants. «Les clients attendaient depuis longtemps de revenir, tant d’un point de vue sanitaire qu’émotionnel», confie Annette Douillet, directrice générale du CTS à Bienne, citée par le Bieler Tagblatt. «Certains ont fait quelques excès à cause de la pandémie, et veulent éliminer leurs kilos en trop», avance Andrea Gajo. «Nous avons déjà pas mal de réservations pour cette semaine», constate de son côté Noëmi Mauron. S’il espère aussi ce scénario, Javier Cancela conçoit également d’autres variantes: «Des personnes, plus effrayées par le virus, préféreront revenir quand la situation sanitaire se sera vraiment améliorée.»

Les conditions pour la réouverture sont toutefois très strictes et nécessitent parfois de savants calculs, surtout pour les cours en groupe. Ainsi, on peut se passer du masque pour autant que chacun dispose d’un espace de 25mètres carrés pour les cours cardio, comme la zumba, ou de 15 mètres carrés pour les cours calmes, comme le yoga et le Pilates. Pour ne pas trop limiter le nombre de personnes, la plupart des centres de fitness ont opté pour des cours en extérieur. Le CTS et le Physical Fitness ont réparti les entraînements de la manière suivante: les cours de cardio sont donnés en extérieur, et sont limités à 14 participants. A l’intérieur, les cours calmes se limitent à sept ou huit volontaires. Les inscriptions sont obligatoires, et permettent de tracer les contacts.

Une situation peu rentable

En revanche, pour l’accès aux machines, les clubs ne procèdent pas tous de la même manière. «Nous avons bloqué certaines machines, pour respecter les distances, mais ne mettons pas une limite de temps», explique Andrea Gajo. Et le nombre de personnes à l’intérieur est contrôlé grâce à une entrée par badge. Au CTS, le fitness est limité à 25 personnes, sans inscription.

Le centre Physical Fitness, plus petit, est quant à lui contraint de restreindre ses accès. «Nous ne pouvons pas accueillir plus de huit personnes dans la salle des machines, donc les clientes doivent s’inscrire et ne pas rester plus d’1h30», relate Noëmi Mauron. Tous assurent en tout cas garantir l’équipement nécessaire pour désinfecter le matériel. «Et nous surveillons régulièrement que cela soit bien fait», poursuit la directrice de Physical Fitness.

Côté finances, le cœur n’est pas toujours à la fête. Durant la période de fermeture, la plupart des centres ont gelé les abonnements, jusqu’à lundi. Seul le CTSa prolongé le «crédit-temps» jusqu’au 31 mai. Au Sana Center, Javier Cancela ne cache pas que la situation n’est pas rentable pour son club. «Les mesures restrictives ne laissent pas de place aux nouveaux membres. Nous donnons la priorité à nos abonnés», admet-il. A l’inverse, Andrea Gajo s’attend à avoir «beaucoup de monde pour des nouveaux abonnements». Les «kilos corona» en trop pourraient motiver les troupes.

Mots clés: Bienne, fitness, Sport

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