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Culture

Ennuyant, le travail de maturité?

Quatre étudiants de l’Ecole de commerce de Bienne ont animé un concours de rap pour leur travail de maturité. Ils se sont produits sur les ondes de la webradio biennoise, Mute Radio.

Les étudiants ont décidé de créer un concours de rap, Mute Contest, diffusé sur les ondes de la webradio. Lino Maccarini, Kilian Droz et Delvin Bianchi (de g. à dr.) préparaient le projet depuis près d’un an. Photo:Clara Sidler

Clara Sidler

«Mec, je suis trop content, on attend ça depuis tellement longtemps!» A quelques minutes du lancement de l’émission, Kilian Droz ne tient plus en place à l’idée de passer à l’antenne. Lui et ses trois amis, Lino Maccarini, Delvin Bianchi et Matthew Maeder, sont sur le point d’animer une émission de deux heures. Ils se trouvent dans le studio de Mute Radio au terrain de la Gurzelen. Pour leur travail de maturité à l’Ecole de commerce de Bienne, les quatre étudiants ont décidé de créer un concours de rap, Mute Contest, diffusé sur les ondes de la webradio. Cela fait près d’un an qu’ils préparent le projet. «On ne voulait pas faire un travail théorique classique comme on en voit souvent», explique l’un des étudiants, Lino Maccarini. Lui, a l’habitude de passer à l’antenne. Cela fait un an qu’il anime une émission chaque lundi sur Mute Radio. Ses trois amis, eux, se lancent pour la première fois dans le domaine. Le concept? Trois rappeurs de la région, Ash-ill, INvert et Big Don, s’opposent en freestyle sur des sons imposés. Ils disposent chacun de cinq minutes. La particularité du concours réside dans la sélection du gagnant. «On voulait faire participer les auditeurs. Nous avons donc mis en place un système de vote qui leur permettent de prendre part à l’émission en direct», explique Lino Maccarini. S’ajoute à ce vote, celui de trois juges aguerris qui évaluent la qualité des prestations de chacun selon le débit, la cohérence avec le rythme imposé et les paroles, entre autres. Le gagnant pourra enregistrer un morceau en studio professionnel.

La première fois
Kilian et Lino mettent en ligne le système de vote quelques minutes avant le commencement. «C’est bon, vous avez tous fait vos soundchecks?», lance le patron de la radio du même âge que les étudiants, Etienne Ducommun. Plusieurs amis rejoignent l’équipe dans le petit studio pour écouter l’émission. «Dans une minute les gars.. 20secondes..» Silence total dans le studio. 17h: on ouvre l’antenne. Chacun se présente. On comprend vite ce qui réunit les quatre compères âgés de 19ans: la passion du hip-hop. Ils exposent leur projet et parlent de leur motivation. «C’est une occasion rare de pouvoir passer à l’antenne, tout le monde n’a pas cette chance», lance Lino Maccarini. Place au premier candidat, Tim Schaller, alias Ash-ill. Il fait partie de l’équipe de la radio. Les étudiants le questionnent sur son parcours. «Je fais du rap depuis pas longtemps. J’en écoutais quand j’étais plus jeune et ai arrêté pendant plusieurs années. Je m’y suis remis plus tard.» Les présentations faites, le gymnasien biennois se lance. «Oldschool ou newschool?», lui demande le présentateur au sujet du son imposé. Ce sera oldschool. Les animateurs se balancent au rythme de la musique, pendant que les juges écoutent attentivement les paroles du jeune artiste qui se produit en anglais. Les acclamations ne se font pas attendre après le passage d’Ash-ill. Une musique de transition marque une première pause des animateurs d’un soir. L’occasion de décompresser après ce premier passage à l’antenne. «C’est difficile au démarrage mais ensuite on se sent vite à l’aise», raconte Matthew Maeder qui se prêtait pour la première fois à l’exercice de l’antenne.

Radio faiseuse de talents
La prestation des trois concurrents terminée, c’est INvert qui l’emporte. Il était au coude à coude avec Ash-ill. «Nous sommes super contents. Tout s’est bien passé et 27personnes ont voté sur la plateforme. On n’espérait pas un tel engouement», raconte Lino Maccarini.

«L’objectif pour la suite serait d’organiser une deuxième édition.» Le créateur de la radio vieille de cinq ans, acquiesce. Situé depuis juin dernier sur le terrain de la Gurzelen, le studio tient dans un cabanon retapé par l’équipe de Mute Radio. Auparavant, le studio était chez Etienne Ducommun. On peut y écouter des émissions autour de la musique mais également des débats sur des sujets qui touchent surtout les jeunes. Des artistes de la région sont aussi régulièrement invités à se produire à l’antenne. «On est toujours preneur de nouvelles idées», explique l’instigateur de la webradio. D’ici à ce que la seconde édition du concours voit le jour, les quatre étudiants à l’Ecole de commerce devront terminer la partie théorique de leur projet à rendre en février.

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