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Bienne

Fanny en territoire conquis

La présentatrice star des Biennois est revenue dans son ancien gymnase pour révéler les coulisses du journal télévisé de 19h30 de la RTS... auprès d’un public chaleureux.

Devant plus de 70spectateurs, Fanny Zürcher a assuré s’engager pour représenter les questions de la région à la RTS. Barbara Héritier

Par Maeva Pleines

 

Si Fanny Zürcher s’est admise «encore plus stressée qu’avant ses prises d’antenne au 19:30 de la RTS», la présentatrice n’en a rien laissé paraître lors de sa conférence au Gymnase français de Bienne. Mercredi soir, devant une bonne septantaine de curieux, la Biennoise a dévoilé les rouages de la production d’un TJ. Une manière, pour elle, de partager son expertise dans un lieu qui lui a beaucoup apporté: «J’étais très émue de revenir dans cette école où j’ai reçu ma maturité en 2008 et, plus précisément, dans cette salle où j’ai joué du théâtre.»

Le public, très hétéroclite, s’est montré particulièrement chaleureux. «L’échange était convivial et décontracté. Elle a notamment brisé le cliché de la présentatrice qui arrive à 19h, juste pour lire son texte. En réalité, son travail englobe bien plus», s’est enthousiasmé Fabrice Beaud, étudiant en deuxième année à Bienne. Egalement impressionnée par le dynamisme du métier, Maelia Neumann, 16 ans, a salué la réactivité des journalistes: «Je n’avais jamais réalisé que de nouvelles informations pouvaient être ajoutées au prompteur même après que le journal ait commencé!» Et son amie Célia Vuilleumier de surenchérir: «Je me rends mieux compte du stress lié à cette profession où l’on reçoit des dépêches à tout moment des quatre coins du monde.»

 

Rapprocher du public

La jeune femme reconnaît l’importance de sensibiliser à la fabrique de l’information, à l’heure où la méfiance contre les médias augmente. «Avec les réseaux sociaux et les interventions de Donald Trump décrédibilisant les journalistes, chaque personne doit apprendre à déceler les fake news. Cela dit, j’estime qu’il ne s’agit pas du rôle de cette conférence mais de la responsabilité de tous les adultes.»

De son côté, la rectrice du Gymnase français admet que cette réflexion a contribué à son intérêt pour l’invitation. «Evidemment, cela nous enchante d’accueillir une ancienne élève et une présentatrice à l’aura lumineuse. Mais nous attachons surtout une grande importance à la formation aux médias afin d’apprendre aux jeunes à débattre. Leur inculquer la notion de citoyenneté contribue à maintenir une démocratie vivante, dans laquelle ils se reconnaissent et s’investissent», a noté Christine Gagnebin. 

Celle-ci souligne aussi la nécessité de rapprocher le public et ceux qui créent l’actualité, en évitant de les élever au rang d’«icônes inatteignables». Un point que l’organisateur de l’événement, Frank Bassi, a confirmé.«Fanny Zürcher reste très abordable. A Bienne, elle nous rend fiers, car c’est la première fois qu’une personnalité locale présente un journal de la télévision romande», s’est félicité ce professeur au Gymnase, également membre de la Sociétés des auditeurs, téléspectateurs et internautes de la RTS (SRT) chapeautant la rencontre.

Fanny Zürcher revendique d’ailleurs ses origines. Elle a assuré faire un combat personnel de la représentation de la région à la RTS. «Beaucoup de gens estiment que les nouvelles se concentrent trop sur Genève et le canton de Vaud. Cette année, nous comptons tout de même quelque 200contributions concernant le secteur de Bienne et du Jura bernois. Par rapport au bassin de population, c’est considérable», a-t-elle nuancé. 

Parmi les qualités «bien de chez nous» que son public lui reconnaît, Cyril Käppeli (alias Cee-Roo) mentionne sa simplicité et sa bienveillance. Selon lui, «elle contribue à décoincer le côté ultra formel du téléjournal». Un aspect que la présentatrice a illustré en se prêtant à une petite séance photo improvisée avec son ancien prof, Pierre-Yves Grivel. Le député au Grand conseil bernois s’est réjoui de découvrir l’activité actuelle de son élève, notamment son lien avec le terrain, sa polyvalence de 8h à 20h et ses réflexions sur la hiérarchisation des sujets.

 

 

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