Par Aude Zuber
Après 20 ans d’activité, le Centre d’hébergement collectif (CHC) de Reconvilier a annoncé sa fermeture au 1er juillet. La direction d’ABR– Asile Bienne et région – a justifié cette décision par la baisse du nombre de demandeurs d’asile en Suisse depuis plusieurs années. «Cela signifie aussi qu’on attribue moins de requérants d’asiles au canton de Berne. Par conséquent, il y a trop de places d’accueil dans la région», explique David Zaugg, directeur de l’établissement.
Il est probable que les 50places, actuellement toutes occupées, soient vacantes dans quelque temps. «Nous remplissions le CHC, notamment grâce à l’accueil des demandeurs d’asile provenant des centres qui ont déjà fermé», indique-t-il.
Bien qu’étant un site agréable et propice à la convalescence, l’établissement de Reconvilier nécessiterait des investissements élevés pour son maintien. «Au fil des années, les fenêtres, le balcon et les balustrades se sont dégradés.» De plus, pour pouvoir occuper le 3e étage, un système d’alarme incendie, valant 50000 francs, devrait être installé.
Et le personnel?
Les grands perdants de cette fermeture sont les dix collaborateurs, qui risquent de se retrouver sans emploi dans un peu plus d’un mois. «Nous espérons être sollicités par d’autres centres de taille plus importante. Notre professionnalisme et notre expérience pourraient être très appréciés», relève David Zaugg.
Les CHC de Bienne et de Tramelan sont-ils à l’abri? «Rien n’est assuré, puisque le prestataire pour le canton changera à l’été 2020. Ce ne sera plus ABR, mais la section bernoise de la Croix-Rouge.»
Ce changement entre dans le cadre du projet de restructuration du domaine de l’asile et des réfugiés dans le canton de Berne (NA-BE), qui sera mis en œuvre à l’été 2020. «Il vise principalement à accroître l’intégration professionnelle des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire, et à affranchir le plus grand nombre de personnes possibles de l’aide sociale.»Et le directeur d’ajouter: «C’est une bonne chose de leur offrir rapidement les outils visant à leur intégration. S’ils sont occupés, je suis persuadé qu’il y aura également moins de conflits dans les centres.»
Selon David Zaugg, les requérants dans les CHC cantonaux seront moins nombreux qu’auparavant, mais y passeront davantage de temps. «Selon la nouvelle loi sur l’asile, entrée en vigueur en mars, un premier examen se déroulera dans les six nouveaux centres fédéraux pour demandeurs d’asile. Quant aux centres cantonaux, ils sont destinés à héberger ceux qui sont en attente d’une décision favorable et les requérants déboutés à renvoyer. Donc, il s’agit de procédures plus longues.»
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