Fermeture du Foyer d’éducation de Prêles

(c) Il est prévu de réaffecter les bâtiments à la détention administrative et à l’hébergement de requérants d’asile. Le canton cherche des solutions socialement acceptables pour les quelque 90 collaborateurs et collaboratrices concernés et entend transférer les jeunes dans d’autres institutions.

Le nombre de jeunes condamnés à une mesure institutionnelle a chuté d’environ 70% en Suisse au cours des cinq dernières années. Ce recul, positif pour la société, a des effets contraires pour le Foyer d’éducation de Prêles : en décembre dernier, seules 25 des 70 places étaient occupées.

Face à la baisse constante de la demande de placements institutionnels, la Direction de la police et des affaires militaires a décidé, dès la fin 2014, de réaliser une analyse complète de la situation. A l’origine, elle privilégiait un scénario prévoyant une nouvelle orientation avec une offre réduite.

« À notre grande surprise, les résultats de l'analyse sont largement en défaveur d'un maintien du foyer avec une nouvelle stratégie », a déclaré le président du gouvernement Hans-Jürg Käser, directeur de la police et des affaires militaires, jeudi (04.02.2026) lors d’une conférence de presse.

Maintien trop risqué

Même en réduisant le nombre de places et en changeant de stratégie, conserver le foyer nécessiterait des investissements, une compression du personnel et la réorganisation des domaines de l’agriculture, de la jardinerie et du garage. Le président du Conseil-exécutif estime qu’investir serait un mauvais calcul, étant donné que le recul des condamnations de jeunes va très vraisemblablement se poursuivre.

« Les experts externes et moi-même sommes parvenus à la conclusion que les risques liés au maintien du foyer surpassent largement les avantages potentiels », a précisé Hans-Jürg Käser.

Réaffectation et nouveaux emplois

La fermeture doit intervenir d’ici la fin de l’année. Pendant ce temps, la Direction de la police et des affaires militaires organise une utilisation durable de l’infrastructure. Actuellement, elle privilégie la création d’un centre de détention administrative dans la partie « Châtillon » du foyer.

Le canton de Berne pourrait ainsi répondre au besoin urgent en places de détention en vue du renvoi. En moyenne, le canton compte quelque 90 requérants d’asile déboutés dont une partie sont placés dans les prisons régionales en attente de l’expulsion.

En créant une institution spécialisée dans ce domaine, il pourrait décharger les prisons régionales, tout en appliquant un arrêt du Tribunal fédéral ordonnant la séparation des personnes détenues pour des motifs différents (en vue d’un renvoi ou en détention provisoire).

En outre, il est prévu d’affecter les habitations actuelles de « La Praye » à l'hébergement collectif de requérants d'asile. Le canton pourrait ainsi constituer une réserve stratégique. Enfin, une affectation rentable doit être trouvée dans le privé pour les infrastructures actuellement utilisées pour la formation des jeunes, telles que le garage et la jardinerie.

Solutions socialement acceptables pour le personnel

La fermeture du Foyer de Prêles touche quelque 90 collaboratrices et collaborateurs. Avec le concours de l’Office cantonal du personnel, la Direction de la police et des affaires militaires entend trouver des solutions socialement acceptables pour les personnes concernées et, en fonction des possibilités, leur proposer rapidement des emplois susceptibles de leur convenir au sein de l'administration cantonale.

Ceux et celles qui sont intéressés pourraient être employés dans le futur centre de détention administrative. Soulignant que le personnel du foyer, qui a toujours fait preuve d’engagement, n’est évidemment pas responsable du recul de la demande, le président du gouvernement Hans-Jürg Käser a assuré qu’il lui tenait « particulièrement à cœur de trouver de bonnes solutions de remplacement pour les personnes touchées. »

En outre, des institutions adaptées sont actuellement recherchées pour accueillir les jeunes vivant actuellement dans le foyer.

Jeunes d’au moins 15 ans

Le Foyer d’éducation de Prêles accueille des adolescents et des jeunes hommes, d’au moins 15 ans en général, présentant des problèmes du comportement et des troubles sociaux. Ils y sont principalement placés par le Ministère public des mineurs et les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) du canton de Berne ou d’autres cantons. Les jeunes peuvent y pratiquer treize métiers différents.

Le foyer dispose en outre de l’infrastructure adéquate aux apprentissages sanctionnés par une attestation fédérale et à l’obtention du certificat fédéral de capacité. Situé sur le Plateau de Diesse, le foyer est doté d’une gestion bilingue, en français et en allemand, et jouit d’une envergure nationale.