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Bienne: festival Sonisphere

A foule en délire, un spectacle immense

L’unique concert en Suisse de Muse dans le cadre du festival Sonisphere samedi à l’Expoparc nidowien a été un carton

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Pierre-Yves Theurillat

Evénement du genre unique de mémoire biennoise samedi, 35000 personnes venues de partout en Suisse se sont donnés rendez-vous au festival Sonisphere, dans  l’espace aménagé de l’Expoparc de Nidau. Avec une scène immense, une tribune  en face pour les places assises qui ne l’était pas moins, les organisateurs du Sonisphere, Good News, présentaient cinq concerts, dont celui, en apothéose, du groupe anglais Muse.

Ainsi Gustav &The Hellbrothers, Bonaparte, The Hives, Incubus et enfin, à 21h le power trio de Matthew Bellamy se sont succédés sur cette scène de 19 mètres de haut dotée de deux écrans géants et d’impressionnants jeux de lumière! Très attendus, les Anglais, dont c’était l’un des premiers concerts de promotion de leur nouvel album “Drones”,  ont suscité l’attention et les acclamations de toute la foule, jusque dans les derniers recoins de l’Expoparc.  

L’univers rock technoïde de Muse a beau contenir des riffs ravageurs ou opprimants, la voix de Matthew Bellamy se charge d’ouvrir une fenêtre lyrique dont son public raffole. Dès l’arrivée de Muse sur scène, l’attention est à son comble, même dans les rangs les plus éloignés de l’Expoparc. Des fans qui ont d’ailleurs très bonne réputation. Anne-Camille Vaucher

Avec Incubus

Dès l’arrivée sur le site, le spectacle des infrastructures est saisissant.  Info-vente, stand presse, halle cantine, bars, stands du merchandising des artistes ou encore poubelles géantes en rang sont répartis sur tout l’espace, investi par un monde fou. Les gens,  pourtant ne se marchent pas sur les pieds comme en témoigne Christian, un festivalier venu de Tavannes: «Je suis ici car je connais Muse depuis l’an 2000 et parce que ce concert est à proximité. C’aurait été à Zurich, je n’y serais pas allé. Ici, à l’œil, ils ont bien fait les choses. La tribune est gigantesque. Les gens là pour faire la fête et passer un bon moment sont nombreux, sans qu’on se marche dessus.», dit le fan, qui ajoute préférer le Muse des débuts, plus metal, aux derniers albums, plus «commerciaux, mais bien quand même». 

Les autres groupes, et surtout les punk rockers suédois de The Hives et Incubus ne sont pas en reste. Mais la foule, lors des premiers concerts est encore en migration, puis se densifie progressivement. La tribune, au public encore disséminé, se remplit. Lorsque Incubus, vers 19h, démarre son show, le public à l’arrière ne semble encore que partiellement préoccupé par ce qui se passe sur scène. Occasion tout de même, même à distance, de savourer le répertoire à la fois classique et inventif des Californiens, parfois hypnotique, incitant à la transe comme leur rock metal sait le faire.

Matthew Bellamy, leader multi-instrumentiste de Muse et héro du soir. Anne-Camille Vaucher

Heureuse météo: la tendance orageuse non manifestée, et le vent balaient l’excès de chaleur en ce début de soirée. On fait volontiers la queue pour une bière ou pour un besoin. A ce titre, il vaut mieux prévoir son coup, car la file est longue. Looks, allures, visages, figures, on en voit passer. Une vie grouillante dans les différents quartiers du festival, un labyrinthe humain. Quand la nuit tombe, le spectacle n’en est que plus prenant. 

Le système d’éclairage, placé stratégiquement dans les lieux de passages les plus fréquentés donne le chemin. Dans les premiers rangs, les fans de Muse purs et durs, collégiaux, siffleurs, guettent l’arrivée des musiciens, les mouvements de scènes des techniciens. On hurle, on applaudit! Un show de très grande envergure démarre. Un concert figurant dans le cadre  d’une tournée des festivals européens ainsi que des arènes  asiatiques et américaines.

Il aura fallu 17 jours pleins pour monter et démonter le show. L’organisation semble avoir fait mumuse avec le gigantesque non sans brio. Avis plus amer pour Doucette, festivalière, de La Chaux-de-Fonds: «Leur règle, c’est  qu’une fois le billet passé au scan, on ne peut plus ressortir du site. Un ami en a fait les frais, et moi-même je me sens prisonnière, prise au piège. Paradoxal par rapport au message transmis par Muse. C’est vraiment trop une pompe à fric. Et pour les enfants, les familles, comment cela se passe-t-il?» Pour elle et son ami, les martèlements rock, les mélodies simples héritées du classique et de la techno réunies, les vocalises dramatiques de Bellamy n’effacent  pas la critique.

Pour Claudia, 19 ans, de Grandval et Angelina, 17 ans, de Delémont, par contre, le bonheur est complet:«On est fans. On aime la diversité du groupe, la versatilité du chanteur. On a pu découvrir  quatre nouveaux titres, et sinon déguster Newborn ou Bliss. Muse, ça passe à la radio, mais c’est pas si mainstream que ça. Et puis, de toute façon, de Muse, on aime tout!» 

Les Californiens de Incubus? Pas les derniers venus non plus. Ici leur chanteur Brandon Boyd, sexy en diable.  Anne-Camille Vaucher

Sans incident et bon enfant

Sécurité  «Les organisateurs ont mis la barre très haut en termes de sécurité», indique René Geiser, inspecteur de police de la Ville, qui n’a eu vent d’aucune bagarre, ou de problème grave durant le festival. Plusieurs centaines de policiers, pompiers, ou Securitas ont été également  nécessaires.  Seule la circulation à la fin de la manifestation a pu être problématique 20 à 30 minutes durant, poussant ceux qui avaient choisi de venir en voiture aux Champs-de-Boujean, puis en navette jusqu’au site à patienter un brin. 600 automobiles parquées, pour 3000 places prévues:«Il y a eu plus de monde à avoir choisi le train qu’on ne le pensait».

De fait, les problèmes de circulation ont été plus que relatifs. Et René Geiser de saluer les efforts faits par les CFF: courses spéciales, horaires modifiés, création de couloirs à la gare pour guider la foule sur le retour. «Le public de Muse, dont il n’y a aucune raison d’avoir peur, a été formidable.C’était bon enfant. Et magnifique!Peut-être que les Biennois ne le voient plus, mais les gens étaient enchantés de ce site, ce paysage, cette montagne et ce lac! Good News a bien choisi son lieu, a  superbement organisé son affaire et de manière très professionnelle». L’ambulance est certes intervenue, apparemment pour «une pécadille»: «Avant et après le concert, j’ai eu un contact avec l’hôpital, qui n’a signalé aucune entrée liée à l’événement». Aucune réclamation du côté de Vigneules et de la route de Neuchâtel non plus, s’agissant du fort volume de décibels:«La musique diffusée hors du périmètre faisait plutôt musique de fond», constate-t-il.

Météo  Le seul véritable et principal souci aura été l’évolution de la météo durant la journée et soirée: «Nous redoutions un gros orage qui aurait généré des mouvements difficilement contrôlables. J’étais en contact avec Météo Suisse avant, pendant et après le concert.»
 

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