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Bienne

Grâce à lui, l’Eglise du Pasquart est connue jusqu’aux Etats-Unis

Passionné d’aviation depuis son plus jeune âge, Christophe Känzig a modélisé l’Eglise du Pasquart en 3D à l’aide d’un drone. Son travail a été récompensé par le premier prix d’une firme américaine.

Christophe Känzig a fait voler son drone durant plusieurs heures au-dessus de l’Eglise du Pasquart, qu’il juge d’une beauté «exceptionnelle», avant de la modéliser en 3D. Photo:LDD

par Christian Kobi

Tout est parti d’un cadeau reçu lors d’un Noël entre amis, il y a quelques années. A son intention sous le sapin, Christophe Känzig découvre un drone. «C’était un simple jouet», se souvient-il, «mais cela a suffi à me donner l’envie de voler avec.» Passionné d’aviation depuis tout petit, cet enseignant biennois aujourd’hui âgé de 32 ans se prend au jeu. Il envoie régulièrement son quadricoptère dans les airs, puis investit dans un modèle plus développé avec lequel il multiplie les heures de vol. «J’adore la sensation que cela procure, j’ai l’impression de voir avec les yeux d’un oiseau», s’enthousiasme-t-il. Avec, à la clef, quelques belles surprises. «En volant, j’ai remarqué à quel point l’eau du lac de Bienne était claire. Je ne l’avais jamais vu aussi beau que depuis en haut...»

Prises de vues inédites, photos aériennes de mariages, Christophe Känzig plane. Mais il le fait dans les règles de l’art, sans jamais bafouer le respect à la vie privée. Alors, forcément, les «mauvaises pratiques» – survol de zones interdites, espionnage ou livraisons de produits interdits – l’agace. «Il y a des règles à respecter et des permis à obtenir (réd: lui est au bénéfice d’un certificat délivré par la Drone Academy), mais certains s’en moquent. Mais ce n’est pas une raison pour mettre tout le monde dans le même panier. C’est comme sur la route: ce n’est pas parce qu’il y a des fous au volant qu’il faut interdire toutes les voitures.»

Près de 1000 photos
Ce climat anxiogène qui règne autour des drones n’a jamais eu raison de sa motivation. Bien au contraire. L’été dernier, le Biennois s’est lancé dans la modélisation en 3D de l’Eglise du Pasquart, d’une beauté «exceptionnelle» à ses yeux. Après avoir passé plusieurs heures sur place avec son drone, il rentre à la maison avec un bon millier de photos dans la boîte, qu’il trie puis compile dans un programme spécial. «Mais je peinais à être aussi précis que je le voulais à un endroit. J’ai donc contacté le concepteur du programme que j’utilisais, Drone Deploy, pour essayer de résoudre ce problème», raconte-t-il.

C’est à ce moment-là qu’un membre de la firme basée aux Etats-Unis, conquis par son projet, lui conseille de s’inscrire au concours annuel de la marque. «C’est ce que j’ai fait et, franchement, je ne pensais jamais gagner», avoue-t-il. C’est pourtant bien lui qui s’est vu décerner le premier prix, à la mi-décembre. Ce qui a plu au jury? «L’architecture de l’église et la précision de la carte», croit savoir le lauréat, qui pourra, grâce à cela, utiliser certains logiciels gratuitement durant une année. «Ce sont des programmes de référence dans le milieu», savoure-t-il.

Nouveau projet lancé
Mais Christophe Känzig ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En début d’année, il s’est lancé dans une nouvelle aventure: l’aide au génie civil. En parallèle à son activité d’enseignant, le trentenaire propose ses services aux privés et aux entreprises pour tout ce qui touche à la construction, à l’inspection, à l’imagerie thermique ou à la photogrammétrie 3D. «Les drones offrent de multiples avantages, notamment en termes de rapidité, de précision et de coûts», résume-t-il. «Mais surtout, ils permettent aux humains d’éviter de se rendre dans des endroits à risque, comme les toits.»

Le Biennois a bon espoir de se faire une place sur un marché encore assez peu développé en Suisse. «J’observe pas mal ce qui se passe aux Etats-Unis, où l’utilisation des drones est en plein essor. A Bienne, à ma connaissance, personne n’est inscrit au registre du commerce dans ce domaine», indique-t-il. Mesures des stocks d’une entreprise, identification des problèmes sur un toit, analyse des défauts et du manque d’isolation d’un bâtiment, les possibilités sont nombreuses. «Et je pense que nous n’en sommes qu’aux prémices», estime Christophe Känzig.

 

www.project-xk.com

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