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«Ici, on ne fait pas dans l’esbroufe!»

Le Salon EPHJ-EPMT-SMT ouvrira ses portes le 20 juin à Genève. Ses responsables en ont présenté les grandes lignes à Bienne, signe de l’importance du marché alémanique.

(De g. à dr.): Stephan Post, Alexandre Catton, André Colard, Olivier Saenger, Juliette Lemaignen et Roderich Hess. Ph. Oudot

Philippe Oudot

Malgré un contexte économique toujours difficile, le salon EPHJ-EPMT-SMT (pour Environnement professionnel horlogerie-joaillerie, microtechnologies et medtech) reste un événement incontournable pour toute l’industrie de la haute précision. En témoignent les quelque 800 exposants déjà inscrits – autant que l’an dernier. Hier, ses responsables ont choisi de présenter cette 16e édition à Bienne. Pourquoi Bienne? «Parce que cette ville est un trait d’union entre la Suisse romande et la Suisse alémanique d’où proviennent un quart de tous nos exposants, et même un tiers des exposants suisses», a souligné Olivier Saenger, cofondateur, avec André Colard, de ce rendez-vous devenu le plus important salon professionnel de Suisse.

Chef de projet du salon, Alexandre Catton en a rappelé la philosophie de départ, en 2002: mettre en valeur l’environnement professionnel de l’horlogerie et de la joaillerie, en amont et en aval du produit fini. Un concept qui répondait à un besoin, comme le montre l’évolution de ce salon. Alors qu’il avait attiré 92 exposants et 1700 visiteurs lors de la première édition, ils étaient respectivement 800 (dont 20%venus de l’étranger) et 20000 l’an dernier.

Profiter des synergies
Un succès construit patiemment en offrant aux exposants et visiteurs un cadre convivial propice aux affaires. Au fil du temps, l’EPHJ a élargi le champ de ses activités avec une ouverture sur les microtechnologies (EMPT), en 2007, puis le secteur des medtech (SMT), en 2011. «André Colard et Olivier Saenger ont en effet pris la mesure des synergies et des opportunités de développement entre ces trois secteurs», a observé Alexandre Catton.

Soulignant que la Suisse détenait des compétences uniques au monde en matière de haute précision, il a rappelé que ce salon attirait les CEO, directeurs d’achats, de Recherche et Développement, designers et autres responsables de production. «Tous y viennent pour s’informer, découvrir, prendre des commandes et faire des affaires», a indiqué Alexandre Catton. Et comme ces dernières années, ce salon fera la part belle aux innovations. «C’est d’ailleurs cela qui le rend incontournable. Preuve en est que 90%des exposants reviennent chaque année.»

Enrichir la réflexion
Si le salon genevois s’est imposé comme le plus grand rendez-vous des hautes technologies, c’est bien sûr en raison de la qualité des exposants et des visiteurs, mais pas seulement. Depuis plusieurs années, le Salon enrichit la réflexion avec ses Tables rondes où des spécialistes abordent des thèmes d’actualité en lien avec le monde de la technologie: horlogerie et nécessité de revoir son modèle de développement, émergence de nouveaux matériaux dans l’horlogerie, développement des technologies laser pour l’impression 3D de pièces métalliques seront autant de thèmes qui seront abordés. Par ailleurs, et pour la première fois, «nous organiserons une Table ronde junior pour les jeunes qui s’intéressent ou qui se sont engagés dans la branche horlogère ou joaillière. Nous traiterons des métiers émergents, de la place de la connectique et des défis qui les attendent dans un contexte toujours plus concurrentiel», a-t-il précisé.

Concept identique
Une des spécificités de ce salon, c’est que tous les stands sont conçus sur la base du même module. Les exposants peuvent en acquérir plusieurs et aménager l’intérieur à leur guise, mais l’aspect extérieur est partout identique. Pour une bonne raison: «Le visiteur vient chercher du savoir-faire, de la technicité, un nouveau produit. Il vient admirer le contenu des stands, et pas les stands eux-mêmes comme c’est le cas ailleurs. Ici, on ne fait pas dans l’esbroufe!», a asséné Alexandre Catton.

 

Leader de l’innovation

Acteur clé  Health Valley est un des acteurs incontournables de l’industrie de la biotechnologie et des sciences de la vie. Ce cluster de rang mondial inclut les sept cantons romands, y compris Berne et compte un millier d’entreprises et centres de recherche. Elle a pour but d’animer l’écosystème des sciences de la vie en Suisse romande. Cette année, le développement de la Heath Valley sera une des attractions du salon. Dans un monde de la santé en pleine mutation, Juliette Lemaingnen, directrice opérationnelle, a insisté sur l’importance des technologies de haute précision, soulignant que l’amélioration de la santé passait par la combinaison de la technologie et des sciences de la vie.

Se réinventer  Nouveau CEOde Luxe &Industry de la maison biennoise Centre+Métaux SA, Roderich Hess a constaté que le monde industriel faisait face à un changement de paradigme total et qu’«il est temps de sortir de notre nid et de montrer ce qu’on sait faire». Dans le domaine des implants dentaires dont l’entreprise est un des leaders mondiaux, la traçabilité par gravage laser est essentielle. Cela doit pouvoir être étendu dans le domaine de l’horlogerie, pour assurer l’authenticité des pièces, a-t-il indiqué. «Il est même possible de graver des aiguilles!» Il a aussi souligné qu’en matière d’innovation, «la Suisse est, pour la septième année consécutive, la nation la plus novatrice au monde, avec pas moins de 360 brevets déposés pour 100000 habitants!» Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité pour les entreprises de poursuivre leurs investissements dans le domaine des technologies.

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