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Kappelen (BE)

«Il ne sert à rien de s’apitoyer»

Suite à l’incendie de sept avions, l’aérodrome revoit ses priorités.

Sept avions sont partis en fumée dimanche, vers 3h30, à l’aérodrome de Kappelen. Une soixantaine de pompiers ont été mobilisés. Matthias Käser

Marjorie Spart

Le spectacle est désolant. Les carcasses ne fument plus dans le hangar de l’aérodrome de Bienne-Kappelen où un incendie a ravagé sept avions de tourisme – surtout des Piper de quatre places – dans la nuit de samedi à dimanche. Et le chef de la petite place d’aviation, Robert Seckler, regarde déjà vers l’avant.

«Les dégâts matériels sont énormes, environ pour trois millions de francs. Et le club d’aviation du Seeland a perdu trois avions de sa flotte. C’est triste, évidemment, mais personne n’a été blessé. C’est là l’essentiel», souffle-t-il. Et d’ajouter, qu’un jour à peine après l’incendie, «on a déjà reçu des offres de prêts d’avions d’autres aérodromes».

Pas le temps non plus de s’apitoyer même s’il confie avoir ressenti une grande tristesse, lorsqu’il s’est rendu sur les lieux de l’incendie dimanche dans la nuit, il a tout de suite été mis à contribution pour joindre les propriétaires des engins calcinés et leur expliquer la situation.

Si le chef de la place se veut optimiste en relativisant les pertes, en assurant que tout pourra être remplacé, il admet tout de même être triste pour un des engins qui est parti en fumée, dimanche, aux alentours de 3h30. «Il s’agissait d’un avion historique français qui avait servi pour le transport militaire durant la guerre d’Algérie. Il avait plus de 60ans. Cette perte-là est irremplaçable», concède-t-il.

Regard vers l’avenir
Sur les sept avions qui se sont consumés dans ce hangar, trois appartenaient au club d’aviation et quatre étaient en mains privées. «Bien sûr, cela va fortement réduire le trafic sur notre place d’aviation. Mais nous n’aurons pas moins de travail pour autant. Dès aujourd’hui, nous envisageons déjà la suite», déclare Robert Seckler.

Dès que possible, le responsable de la place désire reconstruire le hangar incendié. Il faudra alors mandater une entreprise pour définir un projet, faire une demande de permis de construire et réaliser les travaux. «Cela nous donnera beaucoup à faire. Nous n’avions pas prévu ça, mais nous devons nous adapter à cette situation. Et surtout revoir nos priorités», philosophe, Robert Seckler.

Structure instable
Mais les projets de reconstructions devront patienter encore. Notamment à cause de l’enquête de police qui est toujours en cours. Celle-ci est quelque peu retardée à cause de l’instabilité des structures du hangar. Celles-ci menacent de s’effondrer.

«Les travaux d’enquête ont commencé dans les endroits sûrs du bâtiment. Un spécialiste doit  encore déterminer la stabilité de l’ensemble du hangar avant que nous puissions poursuivre les investigations sur le terrain», note Nicolas Kessler, porte-parole de la police cantonale. Après l’enquête, les compagnies d’assurances décideront du sort des carcasses. «Peut-être y aura-t-il des pièces à récupérer sur certains engins», glisse Robert Seckler.

Concernant les causes du sinistre, le responsable du site ne se risque à aucune hypothèse: «Cet incendie est vraiment très étrange. Il peut être le fait de n’importe quoi. Une souris qui aurait grignoté des fils de contact et provoqué un court-circuit...» Quant à la police, elle n’exclut aucune piste, ni celle d’un pyromane, ni celle d’une fraude à l’assurance.

Une chose est sûre pour le chef de la place d’aviation: toutes les mesures de sécurités ont été prises. «Vous savez, certains avions possèdent des parties explosives à bord. Nous avons l’habitude de tout sécuriser. Tout était conforme aux normes», assure-t-il.

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