Il n’y aura pas de saut dans l’inconnu

Blaise Droz

Il faudra supporter une année de plus l’aspect peu engageant de la vétuste patinoire d’Erguël. Bien que bien emmanchés et menés tambour battant dès que le feu vert politique a été donné, les travaux préliminaires administratifs laissent apparaître encore trop d’inconnues pour prendre le risque d’entamer des travaux qui pourraient ensuite devoir être mis en veille dans l’attente des dernières autorisations des offices concernée et retarder d’autant l’ouverture de la patinoire en ouverture de saison.

«Attention, explique Patrick Tanner au nom des maires des dix communes impliquées. Il serait faux de jeter le discrédit sur qui que ce soit. Personne n’a fait prendre inutilement du retard au dossier, simplement le calendrier proposé était très ambitieux et nécessitait un maximum de réussite sur toute la ligne pour pouvoir être respecté. Finalement, la Société Erguël Sports SA, représentée par les dix maires, a décidé lors de sa séance du 14 février d’opter pour la prudence et de reporter les travaux d’une année. Une décision que l’on regrette mais qui est vraiment la plus sage.»

Rien d’alarmant
Patrick Tanner rappelle aussi que la situation sécuritaire n’est pas alarmante. La charpente actuelle ne respecterait pas les normes les plus récentes mais elle reste conforme à celles de l’époque de la construction. Une faiblesse avait été constatée mais elle a été consolidée et les employés effectuent méticuleusement leur travail de surveillance. En cas de très forte accumulation de neige, on irait jusqu’à fermer provisoirement l’installation, mais dans les faits la neige ne s’accumule guère sur cette toiture.

Dans un communiqué paru hier, la Société Erguël Sports SA fait savoir officiellement que

«ce report est motivé par des raisons techniques, essentiellement liées au fait que toutes les charges et conditions du permis de construire ne sont pas connues à ce jour. Or, pour tenir la date de début des travaux, fixée initialement à mi-mars, les premières adjudications pour le gros œuvre auraient dû être effectuées sans retard. Les maires ont estimé qu’il était risqué de procéder ainsi compte tenu du fait que la teneur précise du permis de construire n’est pas connue à ce jour.»

En insistant sur le fait que la Préfecture et les offices concernés n’en sont pas responsables, le communiqué rappelle aussi que «tous les acteurs de ce dossier ont fait au mieux pour avancer le plus rapidement possible. Il est apparu que le calendrier, qui a toujours été considéré comme serré, était finalement trop optimiste sur ce plan. Si les maires regrettent ce report, ils estiment par contre que le projet pourra ainsi être mené avec un maximum de sérénité, dans le respect des utilisateurs, des entreprises, du budget et des communes.» 

Pour le hockey, c’est OK
Francis Beuret, président du HC Sainti-Bats n’est en aucun cas scandalisé par la décision qui vient d’être prise. Il se déclare au contraire totalement compréhensif et même rassuré de savoir que les décisions à venir ne devront pas être prises dans l’urgence mais avec sérénité vu le temps disponible. «Evidemment, nous sommes un peu comme un enfant qui attendait son cadeau et à qui on dit qu’il devra encore beaucoup attendre avant de le recevoir. Le pire aurait été d’engager les travaux et de prendre du retard au point que l’on ne puisse pas commencer notre saison dans les temps.»

Le plus important pour les hockeyeurs locaux, c’est de disposer de la glace pour disputer le premier match de Coupe de Suisse à domicile. «Imaginez que le tirage au sort nous désigne un adversaire comme le HC Bienne ou le CP Berne et que l’on soit d’aller jouer sur une patinoire tierce, ce serait vraiment le pire des cauchemars.»