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Bilan

Ils ont vendu comme des rois

Plusieurs boulangers de la région ont connu un succès inattendu pour cette édition de l’Epiphanie.

Les galettes françaises (à gauche) et les couronnes des rois se côtoient sur les étalages des commerces. Photo: MAH

Par Marisol Hofmann

«Il y avait, mercredi matin à 6h déjà, une file d’attente devant la porte avant même que nous ayons ouvert», relate Esther Weingart, responsable du magasin de la boulangerie La Brioche, à Orvin. «Puis ça a continué à ce rythme jusque dans l’après-midi», poursuit-elle. Cette année, l’enseigne a connu une vente record de gâteaux des rois. Son chiffre d’affaires a presque doublé par rapport à l’an dernier.
Jean-François Leuenberger, patron de la boulangerie Chez Jean-Pierre, à Courtelary, et gérant de plusieurs commerces dans le vallon de Saint-Imier, a également connu une édition fructueuse de l’Epiphanie avec 15% de ventes en plus. Le 6 janvier, quelques heures avant la fermeture de ses magasins, il avait déjà écoulé 80% de la marchandise.
Yves Schuppisser, de la boulangerie du même nom, à Moutier, a pour sa part été surpris d’enregistrer 5 à 10% de ventes supplémentaires par rapport à 2020. Il s’attendait davantage à une baisse en raison du télétravail puisque les entreprises représentent une bonne partie de sa clientèle lors de cette fête. «Cette année, les particuliers sont venus en plus grand nombre», a-t-il eu le plaisir de constater.
Stéphane Pitussi, gérant de l’enseigne Au Pain d’Or, à Tavannes, a quant à lui regretté de ne pas avoir confectionné davantage de gâteaux. «Nous en avons produit le même nombre que l’an dernier et en avons manqué», admet-il. Ce qui ne l’empêche pas de se réjouir de cet engouement.
Un engouement que les boulangers contactés pensent lié à la situation de pandémie actuelle. «Comme les gens ne peuvent plus aller au restaurant, ils s’accordent plus facilement un petit plaisir avec un dessert ou une couronne des rois à partager en famille», analyse Yves Schuppisser.
Un autre élément venu booster les ventes de La Brioche: la neige. «Il y a plus de monde qui monte aux Prés-d’Orvin et qui s’arrête chez nous», souligne Esther Weingart.
La boulangerie Bracelli, à Malleray, n’a malheureusement pas connu le même succès. Le commerce compte d’habitude sur les écoles, qui, contrairement à l’an dernier, sont encore en vacances le jour de l’Epiphanie. Elle a donc vu ses ventes baisser de près d’un tiers.


La galette à la frangipane gagne en popularité
Les deux variantes de gâteaux des rois, soit les couronnes aux raisins secs, tradition suisse, et les galettes à la frangipane (ou pithiviers), qui viennent de France, se côtoient sur les étalages des boulangeries de la région. La plupart d’entre elles proposent plusieurs sortes de couronnes: la traditionnelle aux raisins secs, nature ou aux pépites de chocolats. D’autres confectionnent des pithiviers fourrés avec diverses préparations, à l’instar de la boulangerie Hofmann, à Reconvilier: framboise-pistache, praliné ou chocolat-abricot. La Brioche promet en outre de remettre une ancienne tradition au goût du jour, dès l’an prochain, avec une galette à la frangipane mélangée à de la compote de pommes.
Cette volonté de diversifier les galettes provient d’un constat fait par l’ensemble des boulangers sondés: les pithiviers gagnent en popularité. «Aujourd’hui, ils représentent un tiers de mes ventes alors qu’il y a 10 ans nous n’en vendions pas du tout», relève Yves Schuppisser.

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