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Bilan

Jeune, écolo, biennoise

Après 100 jours à la tête du département des Travaux publics, de l’environnement et de l’énergie, Lena Frank s’épanouit dans son nouveau poste. Elle souhaite en profiter pour verdir la cité seelandaise.

Pour le reste de son mandat, Lena Frank souhaite verdir le centre-ville, améliorer les conditions pour les cyclistes et les piétons, ou encore s’inspirer de projets implémentés dans d’autres villes. Yann Staffelbach

Par Maeva Pleines

Succédant à Barbara Schwickert à la tête des Travaux publics, de l’environnement et de l’énergie, Lena Frank se dit à l’aise dans sa nouvelle fonction de conseillère municipale biennoise. «L’accueil a été chaleureux et je me suis bien fait aider, même si le télétravail rend les échanges moins spontanés avec le reste de l’équipe», confie l’écologiste. Malgré cet obstacle, la conseillère de ville de 2012 à 2020 estime qu’il a été «assez naturel» de passer du parlement à l’exécutif biennois. «J’ai eu le temps de me préparer mentalement, et surtout de bien potasser les différents dossiers, dès mon élection à la fin septembre.»

La plus grande adaptation a plutôt consisté à réévaluer la marge de manœuvre possible dans ses prises de position. «Je dois désormais m’accorder avec les autres municipaux avant de me prononcer sur tous les dossiers concernant la Ville. Il me tient en effet à cœur de me montrer transparente avec eux, d’autant que mon département comporte de nombreuses synergies, notamment avec la Direction de la formation, de la culture et du sport ou la Mairie. Je peux toutefois continuer à m’exprimer librement sur les sujets nationaux», expose la politicienne. Elle en profite pour saluer les modifications prévues par le canton de Berne de la loi sur l’énergie, «premier pas vers une législation plus soucieuse de l’environnement». Celle-ci comporte des possibilités accrues pour un urbanisme plus écologique, des améliorations en termes de raccordement obligatoire aux réseaux de distribution de chaleur, ouvrant des perspectives d’approvisionnement renouvelable en chaleur. Energie solaire renforcée et économies en termes de consommation s’ajoutent à des améliorations pour le chauffage des bâtiments de plus de 20ans nécessitant des révisions.

«J’étais heureuse d’hériter de cette direction, car en tant que Verte, je peux travailler dans une bonne continuité avec le travail de ma prédécesseure. D’ailleurs, il faut dire qu’avec le règlement sur la protection du climat et le plan d’action sur la biodiversité en cours, j’ai hérité d’une très bonne base», souligne Lena Frank.

Succession positive
A 31ans, a-t-il été difficile de succéder à Barbara Shwickert, sortante après 12ans au Conseil municipal? «Je suis consciente que la comparaison peut se faire, étant donné notre parti commun, mais le changement a été très clair et bien préparée, créant une réelle césure. Nous avons échangé une fois avant la prise de poste. Elle m’a donné un aperçu de la direction et de ses tâches. Qui sont d’ailleurs encore plus large que j’ai pensé», avoue la vice-présidente des Verts du canton de Berne. Et de glisser: «Je fais ma place progressivement au sein de la direction, et si j’étais en période d’essai de trois mois, je ne serais pas tentée de partir!»
Quant à ses succès jusqu’à présent, difficile pour Lena Frank de tout révéler, car les dossiers en cours ne sont pas discutés, «mais les premières propositions validées par le Conseil de ville ont été une grande fierté». Certaines affaires épineuses donnent actuellement du fil à retordre à la conseillère municipale.

Elle cite pour exemple la rénovation de l’EMS du Ried, questionné par certains citoyens et plusieurs députés biennois au Grand Conseil (notre édition du 2mars). «De fortes réactions se sont élevées, mais je n’ai jamais pris cela personnellement. J’ai déjà bien appris à faire cette dissociation grâce à mon expérience politique», confie la Biennoise. Elle ajoute apprécier apprendre sur le tas, une caractéristique qui correspond bien à sa nouvelle fonction. «Je suis très curieuse: je m’épanouis donc en explorant pleins de nouvelles thématiques. J’aime aussi découvrir l’envers du décor de ce qu’une Ville fait pour sa population au quotidien.» Côté négatif, elle concède qu’il n’est pas toujours agréable de devoir composer avec un cadre budgétaire restreint. «On a de belles idées, mais pas toujours de quoi les réaliser», résume-t-elle.

Pour la suite de son mandat, Lena Frank souhaite se consacrer au concept de mobilité de la Ville, avec des mesures en faveur de la sécurité des cyclistes et des piétons, ainsi que développer des projets pour la qualité de vie de tous les Biennois. Elle précise par ailleurs s’inspirer d’expériences faites dans d’autres municipalités et toujours en prendre en compte le climat. «J’aimerais, par exemple encore verdir le centre-ville. D’autant qu’avec la pandémie, les gens ont besoin de lieux pour se rencontrer en extérieur», conclut-elle.

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